La jalousie

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En écrivant le texte précédent portant sur amour de soi et narcissisme, je me suis rendu compte qu'un pervers narcissique a pour caractéristique une certaine jalousie qu'il éprouve vis-à-vis de ses semblables. Et là je me rappelle cette parole imagée « les jaloux vont maigrir », phrase qui me fait bien souvent sourire. Cependant, loin d'être amusante, la jalousie parfois, s'avère être une chose désastreuse que j'ai grande envie d'aborder ici.

Seulement, une chose à mettre au clair et que m'enseigne ma religion de paix qu'est l'Islam qui ne blâme le ressenti même de la jalousie mais plutôt l'acte commis en retour, qu'on peut diviser cette dernière en trois catégories qui sont : la jalousie productive, la jalousie obsessionnelle et l'envie. Les deux dernières étant éventuellement celles qu'il faut éviter. La jalousie obsessionnelle souvent présente dans le cadre amoureux et détruisant les couples et l'envie... Je rappelle juste aux croyants aussi bien que je me rappelle à moi-même avant de continuer, « Ne se rencontreront jamais dans la poitrine d'un homme, la foi et la jalousie. » (Nassai)

C'est donc du dernier type de jalousie, l'envie que je cherche à parler. Vous savez le jaloux, l'envieux est un danger pour son entourage.
Allons au Mexique, pays dont j'affectionne les séries télévisées et pays où habite cette famille que je choisis pour illustrer un peu ces dires.

Nous sommes dans la demeure de la famille Nova. Le fils aîné est de retour de Canada, il est honoré par sa famille heureuse de le voir après trois longs trimestres de séparation. Enfin, son retour n'est une chose pour laquelle tout le monde se réjouit. Mal de tête et nausée en plus de colère et d'agacement s'emparent de suite du frère cadet de la famille et benjamin, Eduardo ne supportant point l'ambiance chaleureuse avec laquelle son propre frère mais pire ennemi est accueilli. A vrai dire on croirait que la famille fête en l'arrivée de Ruben un évènement important, du moins tous ses membres à l'exception comme su, d'Eduardo.

Qu'aurait-il à se réjouir de revoir celui en qui il voit son malheur ? Celui qui a toujours tendance à gâcher son bonheur, que tout le monde aime plus que lui, qui est excelle toujours plus et beaucoup mieux que lui dans tous les domaines ? Celui qui lui pique tout ce qu'il mériterait ? Et, enfin, celui qu'il déteste le plus au monde ? Pourtant Ruben a hâte de serrer son frère aimé dans ses bras, de passer sa main dans ses cheveux pour un peu le taquiner, lui dire qu'il lui a énormément manqué et enfin lui remettre une fois s'être reposé et ouvert sa valise, le cadeau qu'il lui a acheté. Il ne sait pas en vérité ce qui se cache dans le jeune qu'il a tendance à appeler avec fierté et amour « petit-frère ».

A table, on rigole si bien qu'on ne se rend pas compte qu'Eduardo ayant tout de même aussi participé aux blagues, ne partage guère les émotions de ses parents et son frère. Au contraire, il peine à sourire et d'ailleurs s'il se gêne à fournir cet effort c'est surtout parce qu'il n'a nullement envie d'être questionné. Ce qu'il souhaite c'est qu'on dîne vite pour qu'il puisse hurler dans sa chambre. Vœu non exaucé, il faudrait regarder un film après avoir bien mangé, ça fait bien longtemps qu'on n'a plus passé ces moments. On monte ensuite se coucher, après de gros bisous.

Il fait maintenant jour. Décalement horaire, chose qui lève l'aîné dès six heures du matin. Bonne chose, on vide la valise, se douche, se vêtit, s'empare du portable et attends 7h30. On descend et prépare joyeusement le petit-déjeuner pour toute la famille ! On dresse la table et c'est parti pour réveiller tout le monde ! Ruben est partant pour profiter au maximum de sa famille comme toujours.

Partir en ville ça vous dit ? Les Nova sont en voiture. Ruben ne peut s'empêcher de raconter tout ce qu'il a vécu depuis ses neuf mois en tant qu'étudiant à l'Université de Toronto. Chose qui est loin de plaire à l'ennemi à qui il raconte tout cela.

A la date du 29 mai 2010, on annonce le décès de Ruben Nova, mort subitement le jour de son retour au Canada. Le choc ayant saisi ses parents est encore indescriptible, ils ne s'arrêtent de pleurer. Au fond de la pièce servant de salon privé, se trouve Eduardo, perturbé par cet horrible évènement, ses larmes de crocodiles ne cessent de couler.

La veille, le frère cadet de la famille s'est gentiment chargé de mettre fin aux jours de son grand-frère. Quelques petites gouttes de poison dans la glace aux pistaches qu'il a préparé à Ruben et, trois heures après, dans son lit, au moment du coucher à vingt et une heure du soir, l'aîné rend l'âme. Eduardo en est débarrassé, désormais plus celui-là au-dessus de lui, plus celui-là à lui voler ce qui devrait lui être destiné.

Je ne sais quoi ajouter à tout ceci, je vous laisse donc réfléchir avec cette phrase, venant de la bouche de Miguel De Cervantes : « La jalousie ne permet jamais de voir les choses telles qu'elles sont. Les jaloux voient le réel à travers un miroir déformant qui grossit les détails insignifiants, transforme les nains en géants et les soupçons en vérité. »

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