Born to lose you T1 (Réécriture)

7 - Alamo

Haven, Une semaine plus tard

7 jours et rien n'avance. Mes recherches stagnent et mon humeur décline. Je ne perds pas encore espoir mais je pense de plus en plus que cette ville n'a jamais réellement vu passer l'ombre de mon frère. Finalement, cette décision de partir était peut-être trop soudaine. 

Je suis stupide. Tommy est mort, et ça il y a plusieurs années, mes parents ont raison, je m'accroche à son souvenir et ça m'empêche de faire mon deuil. S'il était vivant, il ne m'aurait pas quitté sans me dire au revoir en tout cas.

- Je suppose que vous reprendrez encore une nuit Madame White.

J'ai fait copain-copain avec l'homme de l'accueil qui me voit passer dans l'entrée tous les matins dès le lever du soleil et rentrer lorsque le crépuscule apparaît.

- On dirait bien que je ne suis pas sur le point de vous abandonner tout de suite.

Je paie une fois de plus ma chambre et m'empresse de prendre l'ascenseur pour la rejoindre. J'appuie sur l'interrupteur de l'entrée, la lumière clignote avant de réellement s'allumer. 

Je sors mon ordinateur de mon sac et dépose le sandwich poulet bacon que je viens de me procurer dans une petite boulangerie quelques rues plus loin. Je lance mon nouveau plan de recherche : étudier tous les faits divers de ces dernières années à San Francisco. 

Je connais Tommy, il n'en rate pas une pour se glisser dans des histoires et côtoyer des gens malintentionnés. Je n'ai que rarement eu l'occasion de rencontrer ses amis lorsque nous étions plus jeunes, il ne les amenait pas à la maison et son lycée était situé à l'autre bout de la ville. Mais je sais de source sûre qu'il n'avait pas les meilleures fréquentations.

"Les incendies qui ravagent l'Ouest des Etats-Unis. Une lutte entre pompiers et feux dévastateurs."

"La CIA enquête sur de nouveaux agissements et pratiques de regroupement. La manipulation mentale, un exercice far des années 40"

"Une fusillade a éclaté au pied d'un immeuble dans le centre-ville. Le règlement de comptes est la piste favorisée par la police."

Je regarde chaque photo avec attention, mais ce n'est pas lui. Soudain mon téléphone se met à sonner sur la table de chevet. Un message s'affiche et l'origine me fait légèrement sourire.

"Alors où en es-tu?"

Oren a été d'un grand soutien durant cette semaine, le seul à croire en moi alors que je ne le connais même pas vraiment. Mais il est persuadé que je vais y parvenir.

"Pas plus loin que l'autre jour mais on s'y habitue"

Je prends une serviette pour nettoyer les quelques miettes que j'ai mises sur le lit. Les points de suspension sur mon écran sont vite remplacés par un nouveau message.

"Je pense qu'il faudrait que l'on se revoie alors, pour que je te fasse part de mes connaissances sur cette ville plus facilement."

J'aime bien la façon qu'il a de me taquiner et flirter avec moi sans arrêt. Il parvient à m'accorder quelques minutes de répit.

"Hum, un jour peut-être, je suis un peu occupée pour l'instant mais je te redirai, dans la semaine sûrement."

Je repose mon appareil ignorant les deux derniers appels manqués de ma mère. Elle ne sait même pas que je me trouve à l'autre bout du pays à la recherche de son fils, et tant mieux pour ma vie honnêtement.

Bip.Bip.Bip

- Vous êtes bien sur le répondeur du...

Je donne un léger coup dans le pied du lit histoire d'évacuer un dixième de ma colère. Avec ma force légendaire j'arrive à peine à faire trembler un des oreillers.