Chapitre 30 : Douleur

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Pendant que ma vie s'effondrait à vue d'œil et que les policiers essayaient de me faire partir, je criais de toutes mes forces vers Ella, comme si cela allait la ramener à la vie. J'essayais de m'accrocher à ce qu'il restait d'elle.

Soudainement, une vive douleur me transperça le ventre. Mon souffle fut coupé. Je perdis pied et tomba à terre. Le bébé... Je ne m'étais même pas rendus compte que j'étais arrivée à terme.

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La tête baissée, j'essaye de reprendre mon souffle, impossible. Les policiers autour de moi ne comprennent pas ce qu'il m'arrive. Je n'arrive même pas à articuler un mot tant la douleur est intense.

En relevant le regard pour chercher l'aide de quelqu'un de compétent, mes yeux tombent sur mes sois disant parents, ceux qui ont gâché ma vie.

Ils sont en train de parler aux journalistes présents. Mon père parle à ces gens pendant que ma mère... Pleure ? Mais quelle bande d'hypocrites ! Je les hais plus que tout ! Tout ça c'est de leur faute !

Les médias ne savent pas qu'ils diffusent les paroles d'un violeur et d'une mère qui négligeait ses enfants !

Sans que je ne m'y attende, quelqu'un me pris le bras et m'aida à me relever pour m'amener dans l'ambulance... La même que ma sœur.

Ils n'ont pas pu en appeler une autre en voyant l'urgence de ma situation.

Un brancard, le moteur allumé et je suis en route pour l'hôpital.

Allongée à côté de ce corps enveloppé d'un drap blanc, je repense à nous. Les moments avant que tout ne parte en vrille... Malheureusement, il n'y en a pas tant que ça.

J'entends les gyrophares s'arrêter ainsi que la voiture. Les portes s'ouvrent et je suis emportée, loin de ma sœur, loin de ma raison de vivre... J'aurais aimé lui dire adieu.

La douleur m'écrase toujours, c'est de pire en pire. Ils sont là, tout autour de moi, prêt à m'aider à en finir. Je n'en peux plus. Que quelqu'un y mette fin !

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??? - Allez-y ! Poussez madame, c'est le dernier !

Un tout dernier effort pour parvenir à la fin de tout ceci.

??? - Voilà ! Félicitation pour votre petit garçon.

Les cris du bébé sont persans.

L'infirmière prend le petit et s'avance vers moi puis le dépose au creux de mes bras.

Je baisse mon regard vers lui et contemple cet enfant. Même si le fait de tenir un bébé est apaisant, je n'arrive pas... Je n'arrive pas à trouver le bonheur d'une jeune maman. Je n'arrive pas à le trouver beau, je n'arrive pas à m'imaginer créer un futur avec lui, je n'arrive pas à l'aimer...

Ce petit être me tue de l'intérieur car je me sens encore plus prisonnière de mon destin que je ne l'étais avant. Je ne peux tout simplement pas être sa mère. Il mérite mieux.

L'infirmière s'approche et le prend à nouveau dans ses bras. Elle l'emmène ensuite dans une autre pièce.

Mes yeux sont lourds. Impossible de rester éveillée plus longtemps.

En me réveillant, je décida d'appeler une infirmière pour lui faire part de mon choix de me séparer de l'enfant.

Elle m'expliqua qu'il n'y aurait aucun soucis car beaucoup de couples cherchent à adopter des nourrissons. Elle m'amena ensuite une sorte de catalogue regroupant les dossiers des personnes souhaitant recueillir un bébé comme le mien.

Après qu'elle soit partie, je commença à feuilleter les documents. Beaucoup de couples ont de bonnes motivations, parfois touchantes, comme le fait de ne pas pouvoir faire d'enfant eux-mêmes.

Il y a un certain couple qui a réussis à attirer mon attention. Ce sont de jeunes personnes, la vingtaine, leur particularité c'est qu'ils ont tous les deux été adoptés. Ils souhaitent pouvoir offrir la même chance qu'ils ont eu étant plus jeunes à un autre enfant.

Je pense que je peux suivre mon intuition mais il faut d'abord que je les rencontres.

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C'est le jour-J. Je suis sur le point de rencontrer ce fameux couple.

Après avoir parlé d'eux à l'infirmière qui m'avait aidé, elle a organisé la rencontre et me voici prête à les voir.

Le petit est dans un couffin que je tiens à la main.

Je prend une grande inspiration et avance vers eux. Ils discutent. Ils ont l'air heureux de pouvoir, peut-être, avoir la chance d'adopter mon enfant.

C - Bonjour.

La jeune femme me souris et se lève.

??? - Bonjour ! Je suis Elisa, et voici mon fiancé, Max.

Max...? Mon cœur se serre sans que je ne puisse faire quoique ce soit.

C - Enchantée, je suis Cassy.

E - Nous sommes ravis d'être ici. Merci de nous offrir cette chance. Nous espérons qu'après ce petit "entretien" vous n'aurez pas changé d'avis.

Le fiancé hoche la tête comme pour comfirmer les dires de sa conjointe.

Ils ont l'air d'être sincères dans leurs paroles.

C - Je l'espère aussi.

Nous nous asseyons sur les fauteuils disposés dans le petit salon.

C - Donc, j'aimerais vous poser des questions sur vos enfances respectives.

M - Oui ?

C - J'ai lu que vous aviez été tous les deux adoptés. Comment était votre famille ?

E - Ma famille est très gentille, j'ai eu une enfance modeste mais paisible. Mes parents adoptifs étaient merveilleux, malheureusement ils sont décédés il y a peu de temps.

M - Ma famille à moi n'étais pas si différente de la sienne. Mes parents étaient assez sévères sur mon éducation mais c'était pour mon bien, grâce à eux, aujourd'hui, nous avons une vie aisée.

E - Et vous ? Votre enfance ?

C - J'ai... Moi aussi été adoptée avec ma sœur, mais nous n'avons pas eu la même chance que vous, c'est pour cela que je suis très stricts sur mes critères de sélection.

E - Je comprends. Puis-je vous poser une question moi aussi ?

C - Si vous voulez.

E - Pourquoi ne pas garder votre enfant ? C'est vous sa mère.

Non. Je ne suis pas sa mère. Seulement génétiquement. Rien d'autre.

C - Je ne me sens pas capable de l'élever.

Si vous saviez...

E - Vous vous sentez trop jeune ?

Tout ce que j'ai enduré...

C - Non. Je ne m'en sens simplement pas capable.

Si vous saviez...

E - Pourquoi avoir fait un enfant alors ? C'était un accident ?

Comment cet enfant a été conçu...

C - Je ne souhaite pas en parler.

E - Oh... Oui. Désolée d'avoir été indiscrète.

Je suis là seulement pour que le bébé ne soit pas seul, jamais. Je ne veux pas qu'il connaisse ce sentiment de solitude qui détruit les gens à petit feu, tout comme moi.

C - Ce n'est pas grave. Continuons.



Fin du chapitre 30 !

J'espère que ce chapitre vous aura plu, n'hésitez pas à me faire part de vos avis.

Merci ! 💜

The Child of My WoesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant