Chapitre 33

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« J'ai rêvé d'amour et de passion. Et par amour, j'ai dû abandonner tout ce que j'aimais. »

Moi (paroles de Sonia)


Ce qui me réveilla ? Pas le chant des oiseaux, ni les rayons du soleil. Pas même un maudit réveil que j'aurai pourtant programmé. Non, ce qui m'arracha à mes rêves fut des rires. Moi, dans mon lit, me faisais extirper par des amusements venant de l'étage d'en dessous.

Repoussant les draps, je me saisissais d'un peignoir de soie pour directement aller à la source de ces braillements. Dans la cuisine, deux adultes cuisinaient avec joie dans la bonne humeur. Hunter et Lettie, qui étaient en train de vider un poulet.

— Comme ça ? demanda-t-elle conseil auprès de mon copain.

— Non, attends.

Il prit la main de Lettie, la glissant au bon endroit pour l'aider dans son apprentissage stupide. Je m'emparai d'un vase, le balançant droit sur Hunter qui s'en saisit de justesse.

— Hella, tu es enfin réveillé.

— Ne touche pas à mon amie, loup perverti.

Il eut un sourire moqueur tandis que Lettie se contentait de me montrer son poulet en très mauvais état avec une telle fierté dans les yeux que j'avais l'impression de voir une enfant qui me montrait son gribouillage en pensant être le nouveau Picasso des temps modernes.

— Regarde Hella ce que ton fiancé m'a appris.

C'était un véritable carnage. Elle n'avait rien réussi du tout.

— Fiancé ?

— Il me semble avoir accepté ta demande en mariage.

— J'étais bourrée ! me répétai-je encore une fois en commençant vraiment à regretter cette fameuse soirée.

Hunter se nettoya les mains, venant à ma rencontre et laissant Lettie seule pour mettre un peu d'ordre à la cuisine.

— Ton amie est assez mignonne, et vraiment naïve. Elle me rappelle Oanelle lorsqu'elle était une fillette.

— Tu lui apprenais à préparer un poulet ?

— Plutôt à chasser le gibier. Mais il y a quelque chose d'étrange avec elle. Je veux dire, j'étais vraiment furieux hier, mais lorsqu'elle m'a regardé...

— Oiseau de Joie.

— Oh, je comprends mieux. Et elle a quel âge ?

— Une vingtaine d'années, je dirais.

— Je suis désolé pour toi.

— Pourquoi ?

— Eh bien, l'espérance de vie de ces créatures n'est pas très grande. Ils ont une fâcheuse tendance à se suicider.

— Mais pas avec moi. Et puis Jalil va surement avoir besoin d'elle donc il ne faut pas qu'elle meure.

— Comment ça ?

— Nous avons besoin de l'une de ses plumes pour ressusciter mon père.

— Aurélien Doux ?

— Non, Cassian Desondes.

En entendant de nouveau de ce nom, Hunter fronça les sourcils. Il jeta un coup d'œil à Lettie, pour vérifier qu'elle était bien occupée à autre chose que nous écouter. Et en effet, elle jouait avec son couteau à couper le poulet à la manière d'un bourreau, murmurant un « Qu'on lui coupe la tête ! » avant de décapiter le pauvre cadavre et de se mettre à chanter « Peignons les roses en rouge ».

Ting Ting, Witching ; Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant