5. Le sang

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(Je précise ce chapitre est un peu gore.)

Clarke

J'ouvre mes paupières dans la nuit, toujours assise sur ma branche, le dos reposant sur le tronc. Je lève mon regard vers le ciel, vu la position de la lune cela doit faire environ trois heures que je me suis endormie. Je baisse ensuite la tête vers la source de mon éveil : des voix, une femme et un homme. Je reconnais immédiatement la langue terrienne.

- Nous n'attaquerons pas maintenant Echo !

- Pourquoi ? Notre armée est largement supérieur en nombre et beaucoup plus entraîné que la leurs ! Nous avons toutes les chances de les écraser ! Il nous suffirait de réveillé tout nos soldats et de partir sur le champs.

-Pour qu'Azgeda se fasse ensuite exécuter sans honneur par Heda ? Écoute moi bien, j'ai un meilleur plan, qui va enfin nous débarrasser de Trikru, et sans même en subir les conséquences : nous attaquerons de nuit et anéantiront leurs armée, après nous traverseront village après village pour les tuer un à un. Jusqu'à ce qu'il n'en reste plus aucun. Puis une fois Trikru disparu, la commandante ne pourra pas exécuter un autre clan, sans quoi la coalition des 12 clans ne vaudrait plus rien.

Ma respiration se coupe.

- Je reconnais, mon roi, que votre stratégie est excellente.

- La patience est une vertu Echo.

- Mais quand se déroulera la première offensive ?

- A la prochaine nuit. Soit encore un peu patiente.

- Bien Roan.

Les voix finissent par s'estomper et s'éloigner. La guerre qui se prépare depuis longtemps n'est pas qu'un simple affront, il s'agit de l'anéantissement de tout un peuple. Si jamais ils apprennent l'existence de Skaikru mon peuple est mort aussi.

Je doit absolument prévenir Indra pour que son armée soit prête. Je descend silencieusement de mon arbre, et cours le plus discrètement possible en direction de la frontière, là où m'attend Anya. Mes yeux me guident difficilement dans l'obscurité, je me précipite le plus vite possible, comme si ma vie en dépendait. Je fonce entres les arbres, mes pieds écrasant les feuilles mortes qui tapissent le sol. Mais je me retrouve soudainement tiré en arrière par des bras, se posant sur mon visage pour m'empêcher de respirer. Je donne un coup de tête en arrière et me libère de l'emprise de mon agresseur. J'attrape rapidement un couteau caché dans ma botte et le pointe sous le menton d'une jeune femme au cheveux châtain ondulé.

- Tu n'est pas Azgeda, qui est-tu ? Me lance-t-elle.

Son visage est peint de la même façon que le mien. Et à sa voix je reconnais tout de suite celle qui parlait quelques instants plus tôt : Echo.

- Celle qui as un couteau pointé sous ta gorge, alors ne pose pas de question ! Répondis-je de ma voix la plus menaçante.

Ses traits se torde d'incompréhension, mais je sens aussi de l'effroi. Son regard se tourne ensuite vers mon poignet, prête à m'agripper à nouveau.

- Ai laik Wanheda ! Lui criai-je, avant de lui enfoncer mon arme dans la cuisse et de partir en courant.

Je détale sous ses cris de douleurs et rejoints en quelques minutes la frontière. J'y retrouve Anya à quelques mètres. A bout de souffle j'appuie mes mains sur mes cuisses, puis lui explique tout ce que j'ai appris, ainsi que l'attaque d'Echo. Je grimpe ensuite sur son cheval et ensemble nous repartons au galop vers le village.

A peine arrivé, Indra nous interroge. Et après lui avoir tout raconté, elle s'exclame :

- Nous ne pouvons plus attendre, nous devons partir de suite pour attaquer à l'aube !

Suite à cet ordre en moins d'une heure toute l'armée était prête à quitter Tondc. Nous marchions donc d'un pas déterminé d'où Anya et moi venions à peine de nous enfuir.

Une armée de guerriers en marche, épée à la main, carquois rempli de flèche, certains jouant avec leurs poignard, criant de rage. Et étonnamment je me sentais à ma place au milieu de ce chaos, comme si j'étais né pour la guerre.

Le soleil s'élève peut à peu dans le ciel. Et bientôt nous nous arrêtons face à l'armée ennemi au visage blanc. S'ensuit des hurlements, des blessures, du sang et des corps étendue sur l'herbe encore fraiche de la rosée du matin.

Je suis la troupe et me bats d'abord contre un homme bien plus costaud que moi, il avance son sabre vers ma poitrine, mais j'esquive et le blesse au bras, ce qui lui arrache un cris de douleur. Je ne m'arrête pas là et l'abat en enfonçant toute la lame dans ses entrailles. Je lui lance un regard empli de haine avant de prononcer "Yu gonplei ste odon" (ton combat est terminé), et retire en un coup le métal de son ventre, faisant jaillirent un flot de sang. Puis l'homme tombe à terre.

J'enchaîne avec d'autres hommes et femmes en les achevant de la même façon. Je me bat ensuite avec un garçon bien plus jeune, et sans même prendre en compte son âge, je lui tranche la gorge. Celui-ci s'écroule, laissant échapper son épée. Je la saisit rapidement et coupe ensuite les jambes de deux guerriers à la fois. Plus je combat et tue, plus je sent une rage monter en moi, m'envahissant complètement. Ne laissant plus place à une once d'humanité.

Je me retourne et vois Indra à deux doigts de se faire trancher la tête. Sans bouger, je lance mon sabre en direction du combattant. Ma lame l'atteint en plein milieu du dos, et l'homme se tord de douleurs avant que son sang ne viennent se mêler à ceux des autres sur la terre. Indra me gratifie d'un mince sourire, fière de mes prouesses. Je ne m'arrête pas pour autant, et enchaîne combat sur combat. Je tue toujours avec autant de précision.

Mais je lève la tête sur le champ de bataille, et remarque qu'Azgeda est maintenant en minorité. L'herbe est désormais rouge, teinté par le sang de chaque camp. Des corps sans vie jonchent la prairie. Plus loin, j'aperçois un soldat avec une armure beaucoup plus importante, ainsi qu'une couronne ornant le contour de sa tête : le roi.

D'un pas déterminé je m'avance vers lui, toujours deux sabres en main. Il me voit arriver et me toise d'un air moqueur.

- Tu compte t'en prendre à moi ? Rit-il presque.

Pour toute réponse je lui assène un coup d'épée au niveau du bras, et ma lame lui entaille légèrement la peau. Son air change alors, et nos armes s'entre-choquent. Il s'avance sur moi et pointe sa lame vers mon torse. Au moment où il s'apprête à l'enfoncer, je me baisse et lui taille les deux jambes. Il me regarde une dernière fois avec mépris, et à ce moment je le décapite d'un seul mouvement, avant d'hurler :

- Je suis Wanheda et j'ai la tête de votre roi.

Je brandi la tête de Roan en l'agrippant par les cheveux. Les quelques soldat restants de la nation des glaces se tourne vers moi. Tous choqués, ne sachant plus si ils doivent continuer ou battre en retraite. Mais au bout d'un moment je jette la tête à terre, et la poignet de guerrier s'enfonce dans la forêt, sans contester. Je me retourne alors vers Trikru.

Tout le peuple des arbres s'agenouillent face à moi. Une voix s'élève, en entrainant d'autres, et constituant bientôt un véritable hymne :

- Wanheda ! Wanheda ! Wanheda !

Les étoiles autour de nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant