27. Polis

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Clarke

Mon cheval galope sur des chemins qui me sont de moins en moins familier. Ses sabots claquent contre le sol rocailleux. Nous approchons de Polis.

Bellamy le sait, c'est pourquoi il m'enserre plus fermement la taille. Sa tête appuyé contre mon dos, son souffle sur mon cou. On pourrait croire à une simple promenade si on omettait cette atmosphère écoeurante. Un mélange de résignation, d'angoisse, et d'incertitude. Et toujours le bruit des sabots qui s'évanouis dans le silence des mots que nous n'osons pas prononcer. Nous sommes comme des amoureux abattu, en marche vers la mort.

À la vue de l'impressionnante tour de la capitale, mon cœur subit un pincement. Peut-être ne sortirai-je jamais de cette ville dans laquelle nous nous engouffrons. En tout cas, peu importe ce qu'il se passera derrière ces forteresses. Mon destin changera à jamais.

Accueilli par un groupe de soldats, nous descendons du cheval. Je sens Bellamy tendu à côté de moi. Ils nous escortent jusqu'à l'entrée de la tour. Nous montons ensuite de nombreux étages, et arrivons devant une grande porte dont le métal est orné de gravure. Elle s'ouvre, laissant place à une grande pièce lumineuse, ou une jeune femme se tient assise sur un trône. Je reluque la pièce des yeux. Des rideaux de plusieurs mètres, un sol en pierre, des tables sur les côtés. Bellamy me serre la main alors que la voix puissante de la commandante nous interpelle.

- Klark kom Skaikru, ai heard about yu. (Clarke du peuple céleste, j'ai entendu parlé de toi). Son ton ne laisse rien transparaître. Ni haine, ni admiration.

Elle porte une cape rouge, et une armure. Son front est pavoisé d'un symbole rond, propre aux commandants. Je me surprends à avoir l'insolence de demander :

- So about Wanheda seintaim ai guess ? (Et de Wanheda aussi je suppose ?)

- Ai heard stories. (J'ai entendu des histoires) Dit-elle indifférente.

- Can osir talk in skaikru sleng beja ? (Pouvons nous parler dans la langue de mon peuple s'il vous plaît ?) Demandait-je en désignant Bellamy qui ne suivait pas un mot de notre conversation.

- Comme tu voudras.

J'hoche la tête en signe de remerciement.

- Donc nous devons parler de ta requête pour le combat. J'en ai déjà discuté avec Echo hier.

- Si je gagne, je veux exclure Azgeda de la coalition et que skaikru l'intègre à sa place. Et ainsi bénéficier de votre protection. Affirmais-je avec assurance.

- Es-tu consciente de ce que tu me demandes ?

- Oui, je connais les risque que ça implique pour tous les clans y comprit pour vous. Mais je sais aussi que tout le monde crains « la grande Wanheda ».

Elle devient blême.

- Tu as l'air sûr de toi. Mais rien n'assure que tu vas sortir vainqueur.

Je décide de détourner le sujet pour capter son attention.

- Vous savez aussi bien que moi que Azgeda cause des problèmes à tous les clans. Les guerres qu'ils ont engagées contre chacun d'eux, ont affaibli l'union des 12 clans plus que jamais. Vous le savez. Et la bataille contre Trikru à laquelle j'ai participé, a considérablement réduit leurs nombres de guerriers. Vous savez que je vous ai rendu un service.

Elle hoche la tête tout en m'écoutant attentivement. Elle est puissante, elle dégage une sagesse incroyable que personne n'oserai contester, ça se voit. Mais elle n'a pas l'habitude d'être en face d'une personne presque autant influente qu'elle. Après tout dans Wanheda, il y a Heda.

Les étoiles autour de nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant