7. Les Blakes

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Clarke

Nous arrivons enfin au camp aménagé par les 100. Je suis immédiatement frappée par le nombre de tentes qui s'étendent autour du vaisseau, et l'agencement de plusieurs petites cabanes. Cela me rassure, ils ont su se débrouiller malgré tout. Ils ont réussi à survivre.

Des regards se pose sur moi, des airs surpris et des murmures s'élèvent lorsque j'avance vers un abri —surement leurs entrepôt pour stocker la nourriture—escortée par Bellamy et les autres. Des yeux me fixes, puis alternent vers l'animal. Je le dépose au sol, et m'apprête à repartir quand un groupe s'approche avec mépris :

- Qu'est-ce que tu fais là la terrienne ? C'est pas un endroit pour les meurtrières comme toi ! Me lance un garçon, qui vient d'une des stations les plus pauvres de L'Arche d'après son accent.

Sans prendre part à son petit jeu, j'ouvre la bouche pour lui répondre, quand une fille renchérit :

- Dégage de là sauvage !

Mon sang bouillonne. Je me baisse pour attraper un couteau dans ma botte quand une main ferme se pose sur mon épaule.

- Ce n'est pas une terrienne, elle s'appelle Clarke et elle vient de l'Arche comme nous ! Bellamy élève la voix et d'autres adolescents s'attroupe autour de lui. Écoutez tous, elle va rester un peu avec nous le temps qu'on comprenne ce qu'il s'est passé. Alors pas d'opposition !

Je reste immobile face à cette déclaration. Je n'ai jamais compté m'éterniser ici, je voulais simplement m'assurer que tout le monde allait bien .

Murphy m'attrape et me tire vers le vaisseau, suivis de près par Bellamy. Ils referment la porte, me laissant seul avec eux à l'intérieur. Mon visage se feint d'incompréhension.

- Donc Clarke... C'est ça ? Commence Murphy.

Il désigne une chaise de la main, je m'y assoit sans broncher.

- Explique nous comment une prisonnière de L'Arche finit habillée en peau de bête ?

- C'est une longue histoire.

- Je crois qu'on a tout notre temps ! Pas vrai Bellamy !?

Celui-ci acquiesce d'un léger hochement de tête.

- Très bien. Le jour de notre atterrissage, j'ai immédiatement remarqué que nous n'étions pas au bon endroit et que nous risquions de manquer de nourriture. Je l'ai dit aux délinquants. Si je me souvient bien c'était à toi. Mais personne ne m'a prise au sérieux.

- Tu rejette la faute sur moi ?

- Non.

- Continue.

- Je suis allé dans la forêt seule, je ne sais pas vraiment ce que je cherchais. Mais je me suis endormi et j'ai été capturée par un natif. J'avais le choix entre mourir ou leurs dire ce que nous faisions ici. Alors ils ont décidé de me garder, de m'entraîner pour une guerre avec un autre clan.

- Attend quoi, il y a plusieurs clans ?

- 12 au total.

Les deux garçons échangent un regard. Puis m'indique de poursuivre mon récit.

- J'ai fait mes preuves, lors d'une bataille. J'ai tué le roi du camp ennemi. Et je ne sais pas trop pourquoi mais j'ai un certain pouvoir pour ça et maintenant on me surnomme Wanheda.

- Tu as tué des gens ?? M'interroge Bellamy qui n'avait pas ouvert la bouche pendant l'interrogatoire de Murphy.

- Oui... Dis-je en voyant à nouveau les visages de mes victimes.

- Et qu'est-ce que Wanheda veut dire ?

- Commandante de la mort.

Pendant quelques secondes un silence s'installe dans le vaisseau.

- Donc tu es l'otage des natifs qui t'ont capturé ? Me demande le chef des 100.

- Leurs clan s'appelle Trikru et non pas vraiment.

Après une vingtaine d'autres questions, Murphy finit par partir, et je m'apprête à faire pareil quand :

- Tu va rester avec nous un moment, on a besoin que tu nous apprenne tout ce que tu as appris à faire. Me lance Bellamy.

- J'aimerais bien mais je doit rester au village, j'ai besoin de la protection d'Indra si Heda me cherche.

- C'était pas un question Princesse, tu va rester ici.

Je commence à m'emporter. Ce n'est pas que je n'ai pas envie de rester, j'ai rêver de ça depuis des mois. Mais si la situation est aussi compliqué avec la commandante, je dois revenir au village. Et puis qu'est-ce que c'est que ce surnom ?

- Donc je suis ta prisonnière maintenant ! Captivé par mon propre peuple !

- Détend toi, c'est juste pour quelques jours, après tu feras ce que tu voudras. Tu pourras rejoindre tes terriens et faire les guerres que tu veux.

Je sent la colère monter en moi. Ce sarcasme de mauvais goût m'énerve. Je m'approche de lui , l'agrippe par le bras et le fait basculer en trois mouvements, le voilà par terre.

- En attendant « mes terriens » m'ont appris à me battre.

Je n'obtient pourtant pas l'effet voulu, car je perçois de la moquerie dans ses yeux.

Il se relève avec agilité et se place de façon à être plus grand que moi.

- Bien tu pourras donner des cours au moins.

Je part en râlant. Une fois dehors je remarque qu'il fait déjà sombre. Je ne sais pas combien de temps je suis rester à l'intérieur du vaisseau avec ces deux là; mais il fait nuit maintenant.

Bellamy qui m'a suivi, m'indique une cabane à partagé avec une fille pour la nuit.  Je lui lance un bref regard en guise de remerciement et m'avance vers la bâtisse en bois.

Je rentre dedans, et découvre une fille que j'ai déjà vu, Octavia, sa sœur. Elle est déjà allongée sur un des lits, et en me voyant elle se relève et me salue poliment.

- Je suis désolé que tu sois obligée de rester. Mon frère est un vrai connard parfois. Lance-t-elle.

Je ris à la façon dont elle n'hésite pas à critiquer son frère.

- On peut dire ça comme ça, oui.  Luis dis-je en souriant.

Elle se recouche et s'endort en un rien de temps. Je finis par me coucher à mon tour et à fermer mes paupières aussitôt . C'est la première nuit que je passe avec les 100.

Les étoiles autour de nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant