La dernière année

II

Les chandelles flottantes illuminaient la grande salle de Poudlard, le bruit rendait l'atmosphère de la salle bien plus agréable que lors des heures d'études. Les premières années se trouvaient devant la directrice, Minerva Mcgonagall. Elle avait remplacé le tristement célèbre Severus Rogue, ancien directeur de Poudlard, mort le 2 mai dernier lors de la guerre.

Elena observait sa directrice avec minutie, elle avait toujours appréciée la femme en tant que professeur mais aussi en tant que personne. D'après elle, Minerva défendait les bons côté de la magie et elle avait un courage équivalant à celui d'un Gryffondor puisqu'elle avait affrontée, de face, vous-savez-qui mais avait aussi défendue des élèves menacés d'être envoyés à Azkaban après la guerre, dont Draco Malfoy. C'était grâce à cette femme s'ils se tenaient là, assit à la table des serpentards. Lors des procès, elle s'était évertuée à montrer qu'elle pourrait changer la vision des choses des enfants... et ce n'était que des enfants, n'est-ce pas ?

Le père d'Elena avait assisté à chaque procès, son cœur tendre lui rappelait qu'il n'aimerait pas que sa pauvre fille soit envoyée à Azkaban, qu'importe ce qu'elle aurait fait.

La directrice rappela les différentes maisons puis appela les nouveaux avec patience et bienveillance. Pendant que les noms défilaient, Elena laissa aller ses yeux vers la table des Gryffondors, la place du célèbre Harry Potter était vide, celle de son meilleur ami aussi, personne n'avait osé la prendre. Son regard rencontra celui d'Hermione, elle lui sourit et donna un petit coup à Ginny. La rousse se tourna et lui fit un signe auquel elle répondit.

- Tu régresses d'année en année, Flinbartt.

Crabbe, ce garçon gras, la regardait avec mépris. Lui aussi avait été sauvé par la directrice. Une erreur.

- Pas autant que toi, Crabbe.

Elena l'avait regardée avec assurance, droit dans les yeux, elle s'était appuyée sur la grande table puis avancée vers lui pour le défier. Un léger sourire d'amusement avait décoré ses lèvres. Elena n'était pas habituée à tant d'arrogance de sa part, mais cela pouvait être amusant de voir son hideux visage se tordre. Cette remarque valut un rire commun de la maison Serpentard. Crabbe voulu répliquer mais on l'en empêcha.

- Tu t'es assez ridiculisé pour aujourd'hui.

Le prince de serpentard avait parlé et un silence mortel s'était abattu. Blaise échangea un regard avec Crabbe pour lui faire signe d'écouter. Maintenant, on entendait seulement la voix portante de la femme et les bruit de murmures des autres tables. Elle eut envie de voir quelle tête le blond faisait à cet instant. Elle regretta et perdit aussitôt son arrogance. Son regard, froid, dur et fermé, s'était posé sur elle. Il fronçait les sourcils pour montrer son mécontentement, le préfet de Serpentard semblait contrarié par la tension dans la maison. Elle savait aussi que ce genre de réaction étaient dues à la guerre. Le jeune homme ne serait plus jamais le gamin arrogant qu'il avait été, autrefois il l'aurait humiliée pour éviter ce genre d'excès de confiance, mais il restait tout de même très autoritaire. Et le regard qu'il lançait à Elena lui fit baisser le sien sous le rire de Crabbe. Elle ne s'employa pas à le dévisager et releva simplement les yeux après quelques secondes. Elle remarqua que son amie de la maison du lion la regardait inquiète alors Elena lui sourit.

Comme elle s'y attendait, l'année n'était pas fructueuse pour Serpentard. Seulement vingt nouveaux élèves cette année contre plus de quarante les années d'avant, elle remarqua que peu de Serpentard étaient enchantés de voir le déclin de la maison.

La directrice prit la parole.

- Je suis ravie de voir que tout le monde a trouvé sa place dans sa maison mais je tiens à rappeler que votre maison ne définit pas ce que vous deviendrez, mentir à soi-même sur la nature de son caractère et de ses aptitudes ne mènera qu'à l'échec de votre scolarité. Chaque maison de cette école apporte ce qu'il faut à ses élèves, aucune maison ne doit être sous-estimée ou dénigrée.

Un silence plana. Mcgonagall frappa dans ses mains et de la nourriture apparue.

- Sur ces belles paroles, je vous souhaite un bon appétit.

C'est alors qu'un grand brouhaha se fit. Les nombreux plats qu'offrait Poudlard étaient toujours aussi délicieux. Elena s'employa à remplir son assiette, elle leva les yeux et remarqua que Pansy discutait ou du moins monologuait avec le blond. Elle semblait le forcer à manger, il la repoussa d'un coup glaçant, elle ne força pas plus. Elena savait que son amie s'inquiétait pour le jeune héritier mais la voir dans un tel état pour lui l'avait toujours énervée et ça dès la première année. Elle croisa son regard et lui sourit pour lui donner le peu d'espoir qu'elle avait pour elle et son amour. Pansy se remit alors à la tâche, plus délicatement et sagement que précédemment.

Une fois que le repas fut terminé les premières années furent amenés dans la salle commune de Serpentard. Le mot de passe et le règlement leur fut donnés par Draco et Pansy qui occupaient tout, donc, la tâche de préfet de maison. Dans l'excitation du retour à Poudlard, certain s'attardèrent sur les nouveaux mais Elena préféra monter dans sa chambre.

Enfin seule, elle déballa sa valise avec un certain entrain, elle sifflotait comme si tout allait bien, comme si rien ne s'était passé mais entre deux chemises, elle s'avança vers la fenêtre pour observer le pont de la cour, celui-ci avait été détruit lors de la guerre, une dizaine d'élèves s'y trouvaient mais heureusement personne n'était mort durant l'effondrement. Il avait été reconstruit à merveille, mais Elena n'arrivait pas à s'empêcher de le revoir comme cette nuit-là elle avait ressentie la même chose lorsqu'elle était arrivée à la salle principale, Hermione avait alors serrée sa main et celle de Ginny. Elle et Granger avait souvent parlé de la guerre, son amie avait souvent pleurer sa peur lors de cette nuit là et Elena l'avait quelques fois rejoint.

- Qu'est-ce que tu regardes ?

Elena sursauta et se retourna.

- Oh Pansy c'est toi. Rien, j'observe seulement la cours.

Pansy s'approcha de la fenêtre à côté d'Elena.

- Je n'arrive pas me retirer les images... de la guerre.

- Moi non plus, mais il va falloir.

Pansy avait acquiescée. Des bruits de pas les firent se tourner vers l'entrée de la chambre. Cévis et une autre serpentard, Merline Duchamp, une française, étaient entrées sans aucunes discrétion dans la chambre.

Après avoir tout rangé et que les filles aient enfin décidées de se taire, Elena s'endormi dans les draps qu'elle connaissait si bien maintenant.