La dernière année

Chapitre 16

- Elena, attend !

- Je ferais mieux de rentrer.

Elle n'attendit pas de réponse et se précipita vers le grand bâtiment, sous les rires de Daphnée et ses amis. Il n'avait rien dit, encore, il était incapable de l'aider comme elle le faisait. Il était égoïste et froid dès que les gens l'entouraient et ça, Elena ne le supportait pas. Elle entra dans la chambre et se jeta sur le lit. Un bruit sourd lui fit relever la tête. La boîte bleue était tombée de la valise. Elle la rangea à sa place et réalisa qu'elle n'avait toujours pas ouvert les lettres. Elle hésita. Juste une...

Elle saisit l'enveloppe blanche, la tourna pour défaire la ficelle et la cire qui bloquait l'accès à sa lecture. Cette lettre lui était destinée et pourtant elle avait l'impression de pénétrer dans l'intimité de celui qui lui avait écrit. Elle ouvrit timidement la lettre pour en sortir le parchemin.

" Chère Elena,

Tu ne liras sûrement jamais cette lettre, alors laisses moi être honnête, pour la première fois.

J'ai lu des centaines de romans dans ma vie, la plupart d'entre eux prétendent que l'amour est le centre de l'univers, qu'il peut guérir toutes les blessures que nous portont, qu'il est nécéssaire à notre survie. De Darcy à Heathcliff, je les prenais pour des idiots, je croyais que l'amour était une fiction que l'on ne trouve que dans les pages usées d'un livre. Mais tout à changé depuis que j'ai rencontré ma Juliette. Je n'aurais jamais cru me retrouver complètement et totalement par une autre avant toi. Tu m'a prit la main, m'a fait sortir de l'obscurité et m'a apprit que de quoi que soit faites nos âmes, les nôtres sont pareilles. Je suis désolé. Je t'en pris, pardonne-moi. Tu m'as déjà demandé si quelqu'un comptait pour moi. Oui, toi.

De Draco Lucius Malfoy."

Elle releva les yeux, sans qu'elle ne les aient sentis couler, ses larmes avaient rapidement dévalés son visage. Le sentiment de culpabilité prit rapidement le dessus et tout s'effondra. Elle se sentait drôlement égoïste, aucune de ses décisions n'étaient réellement la sienne et ça, elle ne l'avait jamais remarqué. Cela faisait plus de trois mois qu'il mentait à tout le monde, y compris à lui-même. Elle ne pouvait s'arrêter de pleurer, pas maintenant. Elle relut la lettre et les sanglots la submergèrent à nouveaux. On toqua.

- Entrez.

On toqua à nouveau.

- Pansy, c'est ouvert !

On toqua. Elena se leva et ouvrit brutalement la porte.

- Je t'ai dit que c'était ouvert ! Oh...

Astoria se tenait devant la porte, plutôt surprise. Elena essuya rapidement ses yeux, encore gonflés. La plus jeune parut mal à l'aise.

- Je suis désolé, je peux repasser plus tard si tu veux.

Elena soupira pour se calmer.

- Pansy n'est pas là.

- Je ne suis pas là pour Pansy.

Elena fut surprise et reprit enfin ses esprits. Elle frotta à nouveaux ses yeux.

- Désolé, je suis ridicule.

- Non non ! Écoutes, je suis venue m'excuser pour l'attitude de ma sœur ! Notre rang de sang-purs ne nous permet pas d'être irrespectueux envers les autres. On n'a pas du tout était élevé dans la haine des moldus et ça ne lui ressemble pas du tout de faire ça... Je suis vraiment désolé, elle s'en prend à toi parce que ce que tu es souvent avec Draco ces derniers temps.

- Elle lui en veut pour ce qu'il t'a fait ?

- Oui.

- Et toi ?

La brune rougit légèrement.

- Ce n'est pas facile de faire partie de famille riche, cela implique des choix compliqués qui mènent souvent à des disputes. Si Draco a choisi d'en finir avec moi, c'est qu'il avait une bonne raison. Alors, non.

Elena rit doucement.

- Tu es sûre d'être la sœur de Daphnée ?

Elle rit à son tour.

- Sûre !

Elena lui sourit.

- C'est gentil de ta part, de t'être excusé...

La sang-pure lui sourit.

- Tu devrais aller voir Draco, il est monté dans la tour d'astronomie. Il avait l'air très en colère.

Elena baissa la tête, la culpabilité se remit à ronger son estomac. Elle acquiesça à la brune et ferma la porte. Elle se dirigea en vitesse vers la salle de bain et se mouilla le visage. Devait-elle vraiment y aller ?

Elle soupira énervé de se poser autant de questions. Pourquoi son année n'avait pas était plate, comme les six premières ? Pourquoi avait-elle décidée de trainer avec Draco et sa bande ? Pourquoi s'était-elle éloignée des filles de Gryffondor ces deux dernières semaines ? Pourquoi les gens lui reprochaient ce qu'elle était ? Pourquoi son frère était-il du mauvais côté ? Pourquoi avait-il fallu que son frère soit assassiné par son père ? Quel était son lien avc les sangs-purs comme la famille Malfoy ?...Et enfin, pourquoi était-elle totalement et éperdument amoureuse d'une personne qui ne pourrait pas assumer ce qu'elle est ? Elle aimerait disparaître certaine fois, ses questions disparaîtraient avec elle. Elle prit son gilet et sortit de la salle sans adresser un regard à qui que ce soit.

Elle monta lascivement les nombreuses marches de la tour. Arrivé en haut, elle aperçut enfin le blond. Il était au rebord du balcon, comme la dernière fois où ils étaient venus tout les deux. Il observait le paysage.

- Comment tu as su ?

- Astoria.

Il se tourna vers la brune, surpris.

- Elle s'est excusée.

- Ce n'est pas à elle de le faire.

Il semblait vraiment en colère. Il ouvrit la bouche mais Elena le coupa.

- J'ai lu ta lettre.

Il s'arrêta sur le coup. Toutes sortes d'émotions étaient passées sur son visage, il semblait aussi heureux que contrarié. Il baissa ses yeux vers le sol.

- C'est pour ça que tu baisses toujours les yeux, quand ça devient personnel ?

Il sourit en relevant la tête.

- Je te trouve juste... Imposante.

Elle rit.

- Je ne sais pas comment le prendre.

- Bien !

Il sourit puis son expression changea. Elle s'approcha lentement vers lui.

- Je sais que ce n'est pas dans ta nature de t'excuser.

Elle plaça ses mains sur chacune de ses joues et il ferma les yeux, pour apprécier le moment. Elle ne put s'empêcher de sourire et elle l'embrassa. Il glissa sa main sur sa joue pour intensifier le baiser tandis que l'autre s'entre-mêla dans les longs cheveux de sa Juliette.

Ils se séparèrent à contre-cœur.

- Je te pardonne.

Il sourit contre ses lèvres et leva la tête pour embrasser son front. Elle ne savait pas pourquoi elle continuait mais elle aurait aimée que cela ne s'arrête jamais.

- J'ai compris que tu ne peux rien me promettre...

- Laisses-moi encore quelque temps, je tiendrais la promesse que je te ferais.

Il baissa sa main pour attraper la sienne. Il la leva vers sa bouche, la baisa doucement sans lâcher le regard d'Elena. Il descendit ses lèvres vers la douce cicatrice de son poignet.

- Je vais te protéger, Elena, je te le promet.

Première promesse.

.

.

. [ J'espère que ça vous plait ! La lettre de Draco est clairement inspiré (voir copier ;p) de celle de Hardin dans After écrit par Anna Todd, j'adore cette lettre !]