La dernière année

II

La semaine était passée à une vitesse folle, bien sûr comme s'y attendait Elena, l'école était au courant de la fuite de Lucius Malfoy. Minerva Mcgonagall fit alors un discours de prévention pour les élèves les plus téméraires.

- Calmez-vous, s'il vous plaît.

Elle attendit patiemment que le calme reviennent dans la grande salle. Elena l'observa un instant puis dériva vers Draco, sa mine était fermée et il paraissait de très mauvaise humeur, il se tourna pour la regarder. Il parut légèrement surpris mais son regard appelait à l'aide.

Quand le calme revint enfin, elle reprit la parole.

- Étant donné de la situation, je suis obligée de vous tenir au courant. Lucius Malfoy, un mangemort qui a mené une guerre contre Poudlard, il y a cinq mois, s'est échappé de la prison d'Azkaban.

Il y eut un brouhaha dans la grande salle, les insultes fusaient vers les Serpentards très silencieux à cette nouvelle. Elena posa une main délicate sur la cuisse de Draco. Il la regardait toujours. Il tourna enfin le regard vers la directrice.

- SILENCE !

Le boucan disparut immédiatement.

- Bien, je sais bien que vous êtes tous en colères, ce qui est compréhensible, comprenez que ce n'est pas aux nouvelles générations de payer pour les erreurs des anciennes. Chaque être humain a une manière de penser propre. L'important est ce que l'on est à l'intérieur et non ce que l'on montre aux autres. Quand certain font des mauvais choix... d'autre n'en ont pas.

Son regard dériva sur Draco, sur qui elle s'attarda légèrement, puis elle releva la tête vers les élèves.

- Je vous prierais donc d'être compréhensif.

Elle hésita.

- On ne choisit pas sa famille et son chemin mais on peut choisir de ne pas le suivre.

Quand la directrice eut fini, au grand étonnement des Serpentards, des applaudissements retentirent. Les maisons de Gryffondor et Poufsouffle s'étaient levée, en commun accord, pour approuver la sagesse de la vieille femme. Petit à petit la maison verte se rallia aux applaudissements, la maison bleue eut plus de mal à céder au discours de la directrice.

Quand le repas fut enfin servi, les discussions tournaient autour de Mr. Malfoy et de la guerre que Poudlard avait mené il y a de ça cinq mois. À la table des verts, tout s'était éclairé pour Pansy et Cévis, c'était cela que Draco avait dit à Elena, la même chose qu'elle avait refusée de révéler aux filles il y a quelques jours.

- S'ils nous provoquent, il faut les ignorer, c'est compris ?

Urquhart semblait déterminé à protéger la maison coûte que coûte. L'ensemble des Serpentard acquiescèrent, il ne fallait pas s'attirer les foudres des autres maisons, pour l'instant en tout cas.

À la fin du repas, madame Bibine, professeur de vol, annonça le prochain match de Quidditch au début de la semaine prochaine. Gryffondor affrontera Poufsouffle. La bonne humeur revint aussitôt dans la salle, les élèves discutaient maintenant de sport.

Elena leva les yeux vers le garçon qui était maintenant muet. Il se leva brusquement mais personne ne sembla le voir, sauf elle. Il enjamba avec rapidité le banc qui le rapprochait de la table mais aussi des autres, il traversa la grande salle sans accorder le moindre regard à quiconque. Son cœur se serra, Elena n'eût jamais cru que cela lui ferait aussi mal de le voir souffrir. Elle croisa le regard de Pansy qui avait l'air de ressentir la même chose. Elle avait les larmes aux yeux, voir une personne qu'elle aimait tant souffrir, était une épreuve. Elena prit les devants et imita le grand blond qui venait à peine de quitter la pièce mais une voix l'interpella.

- Elena !

Son regard croisa celui de son amie de Serpentard, son regard implorant d'être douce et patiente avec le jeune homme. Elena sourit légèrement puis reprit sa course.

Maintenant, elle réfléchissait à où elle pourrait le retrouver mais elle n'arrivait pas à imaginer comment il se sentait en ce moment même et bizarrement, elle aurait aimé comprendre, pour pouvoir l'aider. Elle savait que Pansy aussi aurait aimée l'aider et pour ce qui était des autres Serpentards, Elena en doutait mais elle chassa cette idée. Elle marchait sans but en laissant son regard explorer les couloirs.

- Elena ?

Elle se tourna vivement, surprise.

- Hermione !

- Qu'est- ce que tu fais ?

Elle se retint de gindre. Elle sourit tristement à son amie.

- Je cherche Draco... Tu ne l'aurais pas vu ?

Hermione sourit tendrement.

- Suis-moi, je crois que je sais.

Elles se mirent à marcher côte à côte.

- Harry et Mimi m'ont dit qu'il allait souvent là-bas quand il était au service de Voldemort.

Elena frissonna à ce nom, cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas entendue. Malgré sa disparition chacun avait gardé en eux une peur irrationnelle.

- Où ça ?

Hermione s'arrêta et montra une grande porte, elle ne pouvait pas aller plus loin.

Les toilettes de filles, au deuxième étage.

Elena serra rapidement la fille et murmura " Merci", par peur d'être entendue ou simplement pour ne pas le brusquer. Elles se sourirent et se séparèrent pour de bon.

Elena prit une grande inspiration, elle entendit la voix de Mimi Geignarde.

- Allons... Calmes toi...

Douce et haut perchée. Puis celle de Draco.

- Comment je pourrais rester calme ?

Ferme et en colère.

- Draco ?

Les deux relevèrent la tête, elle crut apercevoir Draco frotter son visage avec le revers de sa main. Mimi dévisagea Elena puis regarda Draco. Elena se sentit mal à l'aise suite au silence de son apparition.

- Je suis venue voir si ça allait...

Le fantôme fit une mine dépitée, Elena n'était pas très douée, c'est vrai, mais elle essayait. Draco évita son regard.

- Ça va, tu peux retourner avec les autres.

- Tu ne veux pas venir avec moi ?

Draco tourna la tête vers elle, en fait même Elena avait trouvée sa voix étrangement douce.

- Je reviendrai plus tard.

Elena voulu répondre mais Mimi l'interrompit.

- Tu devrais y aller, tu n'avais personne pour venir te chercher, il y a deux ans.

Il parut contrarié que le fantôme révèle cela devant Elena mais il soupira, avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, Mimi avait disparu.

- Ce n'est pas bon de rester seul quand ça va pas. On n'est pas obligé de retourner avec les autres, si tu veux on peut aller faire un tour.

Il sourit légèrement.

- Tu penses que je vais pleurer sur ton épaule peut-être ?

Au lieu d'être vexée, elle esquissa un sourire.

- J'en serais flattée mais je sais que ce n'est pas demain la veille.

Il parut amusé. Il hésita.

- Bon, on va le faire ce tour ?