Le matin de la rentrée a été aussi horrible que les années précédentes : mon père s'est transformé en une boule de nerfs, prête à exploser dès le moindre contre-temps. Ma mère nous a fait passer un interrogatoire en règles pour savoir si nous n'avions rien oublié et Nathan a continué de ronfler dans la chambre d'à côté, nous narguant involontairement.
Après le petit-déjeuner, Juliette et moi nous sommes partagée la salle de bain, empiétant chacune sur l'espace de l'autre. Ça a donné lieu à de nombreuses disputes, comme d'habitude et quand je suis sortie de la douche, elle était dans la chambre, occupant tout le miroir pour appliquer son eye-liner.
— Tu peux te pousser ? Je dois me brosser les cheveux.
Elle n'a même pas réagi, faisant mine de ne pas m'avoir entendue. Agacée mais fatiguée de devoir toujours lui crier dessus, j'ai préféré me montrer patiente. J'ai essoré une énième fois ma chevelure épaisse et me suis tournée vers mon armoire pour sélectionner ma tenue du jour.
Juliette avait choisi de porter une jolie robe au motif fleuri, profitant des derniers rayons de l'été. Moi, de nature plus frileuse, je me suis directement tournée vers les habits d'automne. Après tout, les températures chutaient assez vite au fin fond de la campagne anglaise. J'ai attrapé un jean noir, taille haute, un chemisier blanc fluide et, évidemment, mon accessoire fétiche : mes Docs Martens.
Je me suis habillée en vitesse tandis que Juliette répondait à son téléphone. Bon sang ! Si elle parlait avec ses amies, elle allait prendre encore plus longtemps et je finirais par me rendre au lycée avec un nid d'oiseau sur la tête...
— Allô Lily ?
Lily, encore mieux. Ce n'était pas n'importe quelle fille de ma classe : c'était ma grande ennemie. Notre relation de pure haine était si vieille que je ne me souvenais pas où elle avait commencé. Déjà en primaire, je me rappelais qu'elle avait déchiré mon joli dessin pendant la récréation. Je m'étais de suite vengée en lui renversant mon verre d'eau sur la tête à la cantine.
Au collège, nos affrontements avaient changé de nature. Mais nous en étions toujours au même point dans le fond : nous nous détestions et la moindre excuse était permise pour se sauter à la gorge. Cette situation agaçait beaucoup ma mère qui ne cessait de me demander quand je me déciderais à grandir. Je lui répondais chaque fois que ce serait quand Lily aurait un cerveau. Ce qui n'était pas demain la veille.
— Ouais, c'était cool que tu sois là hier (Juliette a coulé un regard dans ma direction), je peux pas vraiment parler de ça maintenant, Alya est avec moi.
Ah oui, parce que pour couronner le tout, Lily était une sorcière. Elle avait fait son éveil très tôt, en début de collège et depuis, elle réussissait toujours à avoir le dernier mot dans nos disputes en ramenant ce sujet sur la table.
J'ai levé les yeux au ciel et ai enfilé mon pantalon, faisant mine de ne pas comprendre.
— Je suis sûre qu'ils vont te mettre dans sa classe, vous avez choisi les mêmes cours.
Cette fois par contre, j'ai clairement laissé mon oreille traîner : apparemment, Lily voulait être avec quelqu'un aujourd'hui et, si ça pouvait me servir pour l'embêter plus tard, je n'allais pas laisser passer l'information.
Oui, j'étais immature, et alors ?
— Non mais tout le mois d'août vous étiez tellement proches, il a pas arrêté de t'envoyer des messages. Vous serez ensemble avant Halloween, c'est certain.
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L'Éveil d'Alya
أدب المراهقينAlya Clarke descend d'une longue lignée de sorcières. Du haut de ses dix-sept ans, elle n'attend qu'une chose : son éveil, le moment où elle pourra enfin intégrer le Coven des sorcières de Ryneshire et assister aux cours de l'école de magie. Malheur...