Choose Your Battle ( Tome 2 ) [ Drago Malfoy ]

34.

  Les mois étaient passés avec une telle lenteur que certains élèves avaient du mal à se dire qu'ils n'étaient qu'en Janvier. Plus personne ne riaient, la joie de vivre des élèves avait quitté leur corps pour laissé place à la peur et à une tristesse constante. Aria n'avait plus rigolé ni fait de blague depuis qu'ils étaient revenus à Poudlard, jamais Neville aurait pensé que le rire affreux de sa sœur lui manquerait autant. Certains élèves étaient traumatisés, d'autres élèves étaient blessés dont Neville, Seamus et Aria.
Les élèves de Poudlard vivaient un véritable enfer, ils avait tous l'impression d'être dans un cauchemar dont ils ne pouvaient pas s'échapper. Tout était un cauchemar autour d'eux, ils voulaient tous se réveiller, mais ils ne le pouvaient car les ténèbres ne les lâcheraient pas. Ils ne pouvaient pas se réveiller...les ténèbres s'étaient déjà installés. Mais, si on ne peut se réveiller d'un cauchemar, c'est que peut-être on n'est pas endormi.
Tous les soirs c'étaient la même chose pour Neville, Seamus, Ginny et Aria. Le dortoir des garçons était silencieux et ni Neville ni Seamus n'avait le courage de le briser. Par moment ils entendaient le chaos et leur rire emplir la pièce quand ils étaient encore tous les cinq réunis. Seamus retournait dans le dortoir avec des côtes brisées et tout son corps était endolori, la plus part du temps il s'écroulait sur le lit de Dean et il pleurait toutes les larmes de son corps parce que la situation devenait insupportable pour lui mais surtout parce qu'il ne savait pas si son meilleur ami était toujours vivant ou pas. Par moment il regardait le cahier à dessin que Dean avait laissé dans la chambre et Seamus n'arrivait plus à respirer en se disant que ce cahier était tout ce qui restait de son meilleur ami. Neville retournait dans le dortoir en boitant son corps recouverts de blessures encore saignantes causés par les sortilèges des Carrow, il regardait tous les soirs les lits vide de Ron et Harry, et tous les soirs il se demandait s'ils n'étaient pas entrain de prendre part à un combat déjà perdu. Comme un bon nombres d'élèves, Neville voyait Poudlard entamer sa descente aux Enfers et il avait refusé de laisser ça arriver sans se battre. Aujourd'hui il se dressait contre l'oppresseur, il se rebellait contre Severus Rogue et les Carrow depuis l'intérieur du château, qui a pris coup après coup de torturer des mangemorts pour essayer de protéger les premières années qui ne méritaient rien de tout cela. Neville avait des terreurs nocturnes et il faisait des cauchemars, il avait peur d'être torturé jusqu'à en perdre la raison comme ses parents. Ginny se faufilait à la nuit tombée dans le dortoir des garçons, elle s'allongeait dans le lit de Harry et elle pleurait jusqu'à ce qu'elle finisse par s'endormir. Elle avait même l'impression que l'odeur de Harry était encore imprégnée dans les draps de son lit ce qui lui faisait croire qu'il était là, avec elle. Ça lui procurait une forme de réconfort qui ne durait jamais longtemps. Elle quittait le dortoir juste avant le levé du jour, elle séchait ses larmes et elle se préparait pour se battre un jour de plus. Elle gardait espoir. Elle continuerait de se battre. Pour Harry. Pour Ron.
Aria n'était pas dans un meilleur état que son frère, il n'y avait pas une seule partie de son corps qui n'était pas couvert d'hématomes ou de lacérations causés par le sortilège de Doloris. Elle remerciait Merlin que Lavande ne sache pas se taire parce que, à la seconde où il n'y avait plus aucun bruit autour d'elle, elle entendait les cris de Neville qui se faisait torturer juste devant ses yeux. Les Carrow avaient décidé de forcer Aria à regarder Neville se faire torturer comme Alice avait dû le faire avec Frank. Le Mangemort qui maintenait Aria en place pour être sûr qu'elle ne ferme pas les yeux faisait parti de ceux qui avaient torturé Alice et Frank et il se délectait de l'expression du visage d'Aria qui lui rappelait tellement celle d'Alice. Elle s'allongeait sur son lit, elle était allongée sur le dos parce que c'était la seule position qui ne lui faisait pas mal dans tout le corps et parfois elle pleurait en silence. Elle pleurait et elle avait le sentiments que personne ne pouvait l'entendre parce qu'elle se sentait terriblement, terriblement, terriblement seule. Elle voulait crier, elle voulait éclater en sanglot, elle voulait être ivre au point de tout oublier, elle voulait se jeter du haut de la Tour d'Astronomie...mais tout ce qu'elle avait la force de faire c'était de regarder le plafond qui se trouvait en face d'elle et elle restait silencieuse. Et parfois quand c'était trop difficile de gérer toute seule, elle allait voir Neville. Ils étaient tous les deux pitoyables, aucun des deux ne pouvait aider l'autre, mais au mois ils étaient pitoyables ensemble. Comme Ginny, elle aurait voulu se glisser dans dans le lit de Drago pour trouver du réconfort mais ça lui était impossible, même les vêtements qu'elle avait ensorcelé pour qu'ils gardent son odeur mais ça ne lui apportait plus aucun réconfort à présent, elle avait même l'impression que l'odeur de Drago disparaissait un peu plus chaque jour. Elle pensait de plus en plus à abandonner le combat, pensant qu'il n'y avait plus rien qui valait la peine de se battre. Ça devenait dur pour elle de trouver des excuses ou des raisons de continuer à se battre, tous ce qu'elle voulait c'était renoncer à tous pour pouvoir reprendre une vie plus ou moins normale. Mais à chaque fois qu'elle avait ce genre de penser, les rires de tous ses amis, de son frère et de Drago résonnaient dans son esprit et ça, c'était la raison qui la motivait à se lever tous les matins. C'était ce qui la poussait à encaisser les coups jour après jour sans broncher.
Un soir, Aria marchait dans les couloirs du château pour se rendre dans sa Salle Commune, elle vit un jeune élève pleurer, elle remarqua la couleur de sa cravate, elle était rouge et or comme celle qu'Aria portait pourtant elle ne l'avait jamais vu dans la Salle Commune ni à la table de Gryffondor. Elle décida alors d'accélérer le pas, enfin elle marchait aussi vite que son corps meurtrie le lui permettait, elle alla s'asseoir à côté de lui et elle lui demanda comment il s'appelait et surtout pourquoi il pleurait.