Jusqu'au bout -Ereri/Riren-

Chapitre 6

Quelques jours plus tard...

On rentre dans la maison. Sans un mot, je monte directement dans la chambre, sous le regard de Eren et sa mère.

Je retire ma veste, mes chaussures pour me faufiler dans mon lit, sous ma couverture et attendre. Attendre je ne sais quoi, juste attendre.

Nous rentrons tout juste de l'enterrement.

Il y a quelques jours, quand je l'ai appris. Le soir même, Eren l'a annoncé à Carla avec moi à côté. Elle n'a eu de cesse de pleurer, son premier reflex étant pourtant de me prendre dans ses bras avant de s'effondrer avec moi. Le lendemain, nous sommes directement aller dans mon ancienne ville où elle vivait. J'ai fait plusieurs papiers avec l'aide de Eren et Carla car je n'arrivais pas à signer quoi que ce soit sans pleurer. Où même parler de sa mort comme si c'était une personne de plus, aux yeux des organisateurs.

J'ai finalement passer la moitié de l'argent que j'avais prévu pour mon appartement. Pour qu'elle est un enterrement des plus splendide. S'en suivit, avant l'enterrement, le rangement de ses affaires dans l'appartement qu'elle payait. Je n'aurais jamais pu reprendre le loyer. A quoi m'aurait-il servit ? Mon travail est à Shiganshina désormais.

Finalement, on a casé tous les meubles dans un garage. Eren m'a dit que je devrais les récupérer plus tard, quand j'aurais mon appartement. Comme ça, je n'aurais pas à m'inquiéter de cela. Mais... Je m'en contre fiche de ses meubles. Je veux qu'elle les utilise encore... Qu'elle s'installe encore dans son canapé en soupirant. Qu'elle mange avec moi sur la table de la cuisine ou qu'elle se couche dans son lit le soir, après m'avoir dit bonne nuit. Mais cela... n'est que passé désormais.

J'ai refusé de voir son corps quand les médecins me l'ont proposé. Je refuse d'avoir cette dernière image d'elle. Je préfère voir son sourire rayonnant et sa main posée sur ma joue.

S'en suivit l'enterrement. Figé sur le banc. Je n'ai guère réussis à me lever à chaque fois que le prêtre le demandait. J'étais... Impuissant devant ce cercueil fermé. Avec dedans, l'être qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Eren installé à côté de moi, a posé sa main sur mon épaule tout le long du discours. Pourtant il ne m'a jamais regardé, comme par respect il fixait le prêtre. Ce que je n'ai pas réussi à faire non plus. Trop occupé a fixé le vide. Le vide qu'elle laisse derrière elle.

Et nous sommes rentré directement après. 1 semaine et demi que je n'ai pas dormi. J'en suis tout simplement incapable. Des cauchemars envahissent mes nuits. Fermer un seul œil, procure des frissons et une peur inconsidérable. Je ne peux que fixer le mur, le meuble qui est placé dans mon champ de vision.

Même maintenant, dans mon lit, le lit que j'emprunte je ne réussis qu'à regarder le mur blanc en repensant à ces derniers jours, où tout simplement à elle. A notre dernier échange en face à face à la gare, à notre dernier échange téléphonique. Mes pensées ne tourne qu'autour d'elle alors comment dormir ? Comment m'apaiser ? Les larmes coulent encore ce soir. En silence je pleure. Encore une fois depuis cet appel téléphonique.

Elle a fait tellement d'erreur dans sa vie mais elle a toujours su faire de son mieux pour les réparer.

J'entends la porte s'ouvrir et se fermer. Une personne tire les draps et se faufile dessous pour venir se coller à moi. Une chaleur que je reconnais désormais envahit mon corps. Je me retourne et c'est bel et bien Eren qui me regarde avec ses yeux émeraudes. Il essuie avec son pouce les larmes qui bordent encore mes yeux. Il me tire contre lui, collant mon visage près de son cou. Ses bras entourant mon corps meurtri par le manque de sommeil et de nourriture.

-Je suis là. Tu peux dormir en paix maintenant.

Sur ces doux mots, je ferme les yeux et je ne cherche à me concentrer que sur la chaleur qu'il libère. Depuis ces quelques jours, il est toujours derrière moi. Me force à manger, à me reposer, cherche à me faire rire. Il redevient celui qu'il était avec moi avant.

-Merci... Eren...

Je me blottis encore plus contre l'homme que j'aime en secret. Pleurant en silence. Cela a été une semaine des plus difficiles mais grâce à Eren, je suis en mesure de surmonter tout cela. J'ai déjà surmonter la semaine, je peux surmonter les autres jours avec sa présence. Il me redonne la force. Il trouve toujours les bons mots. Toujours les bons gestes. Et il sait quand il faut se taire car après tout, nous avons grandit ensemble alors nous nous connaissons comme les cinq doigts de la main. C'est celui que j'aime. En secret.