Chapitre 26

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-Levi ! Je veux sortir !!

Il grogne comme un enfant de 6 ans. C'est pas possible... 7 fois qu'il demande depuis la fin du repas.

-Oui oui...

-C'est vrai ?

Il se redresse vivement mais perds vite son énergie.

-Oui oui...

Il se lève et tombe directement par terre. Je fais deux pas et je m'accroupis.

-On prend le fauteuil roulant ?

Un petit rictus apparaît sur mon visage. Il semble d'accord car il sait que quand je souris comme ça c'est que je prépare quelque chose.

Je pars donc demander un fauteuil roulant pour promener Eren dans l'hôpital, lui faire voir les pères Noël et tout le reste. Et heureusement pour moi, il en reste. Je remonte donc avec le fauteuil jusque dans la chambre et je remarque Eren déjà prêt sur le bord du lit. Ses jambes ont diminués de volume, n'ont plus de muscle.

Je m'approche et lui met son écharpe correctement.

-Joue le jeu pour ne pas tomber malade s'il-et-plaît.

-Oui, ne t'en fais pas ! Promis !

Je souris et il me rend le sourire. Il s'installe dans le fauteuil roulant. Tenant la barre de produit attacher à lui. Je pense qu'il pourrait encore marcher mais très peu. Et sur une courte durée. Une fois que je vérifie qu'il soit bien tout couvert avec une couverture et tout le reste, je le sors de la chambre. Je crois qu'il était déjà sortit avec Carla il y a quelques jours.

Je remarque le couloir vide, je regarde Eren et je commence à courir en poussant le fauteuil roulant. Eren s'enjaille et rigole, ce qui lui fait engendrer une toux assez légère.

Je m'arrête devant l'ascenseur et il appuie sur le bouton. Les portes arrivent et s'ouvrent, il y a déjà un fauteuil roulant, il sort et nous, nous rentrons.

-A toi l'honneur d'appuyer sur rez-de-chaussée.

Eren tire une petite révérence et appuie avec fougue sur le bouton, ce qui me fait rire.

L'ascenseur descend et s'ouvre sur le rez-de-chaussée où des gens attendent pour monter. Nous sortons et on part directement dans la cours de l'hôpital. Une sorte de parc pour les malades.

Les portes automatiques s'ouvrent et Eren prend un courant d'air frais qui le surprend au départ et le rend joyeux quelques secondes après. Je le remarque grâce au grand sourire sur son visage et a ses yeux pétillants. Il fait valser sa tête en arrière pour me regarder.

-Merci !

On sort dehors et en effet il fait froid. On est en pleine hiver...

On marche tranquillement et malgré ce que l'on pourrait croire, il y a pas mal de monde dehors.

Eren regarde autour de lui, profitant de l'air frais.

-Tu peux arrêter de me pousser, on peut s'installer sur le banc ?

Je regarde le fameux banc.

-Eren, il est trempé.

Il pouffe et me montre la couverture qu'il a sur les genoux.

-Hors de question. Je vais chercher des mouchoirs. Je reviens.

Je me dépêche d'aller au toilette pour récupérer un maximum de papier au moins pour essuyer nos places assises. J'aurais préféré qu'il reste sur son fauteuil mais il est si têtu et c'est probablement sa dernière sortie. Après il va être branché de partout.

Je reviens et je vois Eren debout au pied d'un arbre à regarder les feuilles mortes. Je m'approche avec désespérances.

-Tu devrais économiser tes forces, tu sais.

Il sourit bêtement et j'essuie le fameux banc avant de jeter les mouchoirs mouillés à la poubelle juste à côté. Je m'installe sur le banc et je regarde Eren. Il s'amuse avec les feuilles, regarde les gens marcher, se détendre à l'air frais. Je me demande bien à quoi il peut penser maintenant... Je me demande aussi combien de temps il va tenir debout. Il déborde d'énergie car il est content mais une fois retourné dans la chambre, il dormira comme un bébé.

Il traîne sa barre avec lui à chaque nouveau pas sans la lâcher. Il marche lentement, comme si marcher était un supplice. Comme tous les malades ici présent...

-Levi ! Un écureuil !

-Eren il n'y a pas d'écureuil en hiver.

Il me regarde avec ses yeux verts.

-Je sais. Je voulais juste te faire chier.

Je fais l'offusquer et il rigole doucement. Il vient vers moi et s'installe sur le banc, je lui laisse la place que j'ai déjà chauffé et je dépose la couverture qu'il avait laissé dans le fauteuil sur ses genoux. Je prends tellement soin de lui...

-Merci merci, mais c'est bon tu sais !

Je lui souris légèrement gêné et je me pose contre le dossier du banc et on regarde les gens passer, rigoler, discuter. Nos deux corps silencieux. Nos regards rivés sur l'horizon. C'est sûrement la dernière fois qu'il verra cela. J'aimerais que ce ne soit pas le cas.

Jusqu'au bout  -Ereri/Riren-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant