Chapitre 1

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Je monte l'escalier de fer menant à la plateforme entourée de trois cordes. Mes pieds nus foulent le tapis du ring imbibé du sang des précédents combattants. Je vois même une dent incrustée dans le sol de mousse dur.

Je le vois, il est là ; il m'observe assis au premier rang parmi les VIP. C'est mon sésame pour ma vengeance. Mais avant, je dois affronter cette armoire à glace, de 1m85 avec au moins 90 kg. C'est du lourd, du très lourd ; je n'en pèse que 63 kg pour mes 1m73.

Il sourit, sûr de sa victoire avec ses poings aussi gros que des battoirs face à une fille de 18 ans. Ce que je suis sure, c'est que ça va être dure mais plus c'est dur, plus j'aime ça ; je souris aussi.

Son sourire s'efface pour un rictus ; il ne s'y attendait pas. Déstabilisé.

L'arbitre, ou plutôt l'animateur de ces combats underground où tous les coups sont permis, nous annonce. D'un côté, Killer-boy, mon adversaire, alias Léo avec sa trentaine de combats dont plus de tiers victorieux de l'autre la Panthère d'Arabie. C'est-à-dire moi ; Nayda.

Je lève le poing en tournant sur moi-même pour saluer le public, comme le faisaient les gladiateurs aux temps des romains et des combats d'arènes.

Quelques applaudissements et beaucoup de sifflets d'admiration pour mes courbes, moulés dans un short et une brassière de sport de lycra noir.

Mon adversaire, vêtu d'un short rouge dont le renflement laisse deviner une bonne protection pour ses parties. Torse nu, il contracte ses biceps et ses pectoraux autant pour m'impressionner que pour plaire aux femelles en chaleur criant dans la foule.

Je rejoins mon coin, où je retrouve mon amie Léa, qui me sert de coach. C'est la seule assez folle pour me suivre dans ces combats underground ; mon entraineur de boxe, lui, réprouve ce type de combat non officiel, il est de la vieille école.

Un seul juge, un black, suffisant imposant pour séparer les combattants à la fin de chaque round de 3 minutes et avec assez de cervelle pour compter jusqu'à dix pour les KO.

Le regard de Léa n'est pas rassuré. Elle n'arrête pas de fixer mon adversaire.

- Allo, Léa, tu m'entends

Elle fait un effort pour tourner la tête vers moi

- Allez, mets-moi le protège-dents. Ça va commencer

- Tu es sûre de vouloir combattre, il a l'air....

- T'inquiète pas, il a juste l'air. Je vais le mettre au tapis, comme l'autre.

Mais ça, je n'en étais pas si sûre. J'avais pu visionner ses victoires et ses défaites sur Internet. Son point faible étaient les jambes. C'était un boxeur de poings pas de pieds. Larges d'épaules et des biceps saillants. Finalement ses cuisses semblaient plus impressionnantes que sur les vidéos, cela devait être dû à un travail récent de musculation à base de stéroides.

- Oui, c'est sûr, dit-elle, peu convaincue pour se donner un semblant de confiance. « Mais il est plus balèze celui-là » ».

Elle avait sans doute raison, c'est au moins 20 kilos de plus que « Rich the Tunder », ma dernière victime dont le tonnerre fut surtout un bon uppercut que je lui ai envoyé au menton et qui avait éteint la lumière dans sa tête. Hélas ma cible n'était pas présente pour y assister.

Et je me retrouve donc de nouveau, aujourd'hui, sur le ring et face à un adversaire de plus gros calibre.

- Et moi, j'ai ma stratégie. Ne t'en fais pas.

- Alors bats-le, écrase-le, rétorque-t-elle en mettant le protège-dents dans la bouche.

Je luis fais un clin d'œil et je me retourne pour faire face à mon adversaire.

Je sens un nœud dans le creux de mon ventre.

La cloche sonne le début du combat ; le nœud se dénoue avec l'adrénaline. Je frappe mes gants l'un contre l'autre et je m'avance vers l'armoire à glace. Welcome au pays des gnons. 

LA BOXEUSE SMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant