Testament D'un Mariage

Chapitre 15 :

Point de vue de Maria :

Depuis lors, on ne se parle toujours pas avec Hussein, il continue à bouder comme un célibataire et moi je me comporte en veuve c'est à dire comme s'il n'existait pas.
Ça me fait mal certes j'aurais voulu mettre un terme à cette dispute mais quelque chose en moi m'empêche de penser à faire le premier pas !
Il ne mange plus ma cuisine au diner et ne me donne plus d'argent quotidienne pour la dépense. Il sort quand il veut et reviens quand il veut. S'il est de tour chez moi c'est pour jouer à la play, dormir et faire son télétravail.
Vraiment c'est dans ces moments là que je remercie Dieu d'avoir mon propre appartement, ma propre voiture, mon propre salaire et ma propre vie sans dépendre d'une quelconque personne parce que je sors à ma guise, je mange à ma guise, je m'habille à ma guise et je me fais plaisir à ma guise.
Aucun homme immature, irresponsable et capricieux ne saura me gacher ma joie de vivre.

S'agissant de Mamy, depuis lors elle ne me calcule pas et fais trés attention à moi. On ne se limite qu'aux vagues salutations et c'est mieux ainsi je crois.
Et pour ma belle-mére, elle me fait la tête et reponds à ma peine à mes salutations parce que dit-elle je lui avais caché mon caractére insolent. J'entends dire qu'elle et sa fille disent partout que Aisha m'a retourné la cervelle et m'a monté contre elles. En fait, elles rejettent tous les deux la faute sur Aisha !
Et cette fois je ne peux m'y incrustais parce que ce ne sont que des bruits de couloirs et aussi elles ne l'ont jamais dit devant moi donc je ne peux pas avoir de reaction !

C'est dommage oui mais je préfére l'ambiance comme ça où chacune est claire et directe avec l'autre que de baigner dans leur hypocrisie.  Parce qu'au moins, là tout est clair et net.
Puis de cette façon là, Aisha et moi serions traité de la même maniére dans cette maison !

Aisha ! Vraiment que dire de cette femme ? Elle est juste l'incarnation parfaite de la douceur et de la piété. Plus les jours passent et plus je la sens plus apaisée, plus souriante, plus embellie et plus sereine.
Elle a un esprit de depassement tellement haute que je pourrais jurer qu'elle n'en a plus rien à faire de ce bas monde. Elle si sage ! Mon Dieu que je ne lui porte pas le mauvais oeil ou la mauvaise langue mais vraiment cette femme m'intrigue.
Avec le temps nous sommes un peu plus complices même si il y a un fossé quasi infranchissable entre nous deux niveau comportement et caractère. Elle dégage une bonne énergie ! Ma sha Allah !
On s'entraide pendant le diner et on s'echange une petite discussion de temps en temps puis ça s'arrête là !
On n'a jamais parlé de Hussein ni rien de nos mariages. On ne parle que des sujets exterieurs et rarement des choses personelles si ce ne sont des trucs vagues !

Et Hussein ! Qu'est-ce qu'il me manque !

- As salamou aleykoum Maria ! Tu es là ? Je t'ai cherché partout ! Dit Aisha en me voyant à la terasse.
- Wa aleykoum salam cherie ! Oui, je...je suis monté prendre un peu d'air !
- Ça va ? Demande t'elle inquiéte.
- Oui oui !
- Tu es sur ? Parce que tu as une larme qui coule.

Oh zut ! Je m'en suis pas rendu compte et je deteste qu'on me voit dans cette situation.

- C'est rien ! Effacai-je la larme. Prends la chaise et viens t'assoir ! C'est quoi ce sachet ?

Elle tira la chaise à 2métres de moi pour s'assoir.

- C'est la robe que je t'avais promis de t'offrir !
- Oooh ! Me réjoui-je. Alors t'avais pas oublié ?
- Biensur que non, une promesse est une dette !
- Merci ! Souris- je. Ooh tu m'en a acheté deux ? C'est gentil !
- Tu aimes ?
- Trop ! Vraiment merci beaucoup ! Dis-je en lui faisant un calin.

C'était bien la premiere fois qu'on soit aussi proche. Elle repondit joyeusement  à mon emprise.

- Je t'en prie ! Souria t'elle.