Berserker and Queen | vikings

Chapitre 21

Le réveil n'avait pas été des plus doux, des crampes insoutenables qui ont retourné mon estomac au point de me faire régurgiter mon repas de la veille. Je n'ai pas pu faire grand chose pour eux lorsqu'ils ont démonté les tentes et chargeaient les navires. Les douleurs s'étaient un peu plus espacées lorsque nous avons pris la mer. La fraîcheur de l'air ambiant me faisait du bien.

Deux jours s'étaient écoulés et les crampes atténuées. Enfin c'est ce que je pensais. Lors du cinquième jour, elles étaient devenues plus douloureuses et aussi plus dure à supporter. Sauf que cette fois ci, c'était différent.

- Tout va bien? Me demande Ivar tandis que je relève mon regard vers le sien. Tu es bien pâle.
- Je ne sais pas pour être honnête.

On dit que les femmes pouvaient pressentir lorsque le moment serait venu. Je ferme les yeux et respire longuement, prenant des grandes goulées d'air dans l'espoir de me sentir un peu mieux. Encore deux jours. Dans deux jours nous serions au pays. Mais têtu comme il est, cet enfant avait décidé qu'il était temps pour lui de découvrir le monde. Mon visage se crispe sous la douleur. Je n'allais pas pouvoir attendre.

- Tu ne pouvais donc pas patienter, je marmonne, tu n'avais que quelques jours à attendre.

Je savais encaisser les souffrances, bien que celle ci soit presque au dessus de celles que j'ai déjà enduré.

- Lyanna? Souffle Ivar en se posant à mes côtés. Tu devrais boire ou manger quelque chose.

Je secoue négativement la tête. Nora m'avait expliqué que pour le faire descendre il fallait marcher. Mais il allait être bien difficile de déambuler dans ce bateau. Je profitais des moments de répit, aussi courts soit-il, lorsque l'enfant se calmait.

- Je pense que le bébé va arriver très bientôt, je l'informe alors que ses yeux s'écarquillent.
- Mais- Je- Tu m'avais dis que-
- Je sais, je sais. Mais je ne peux pas contrôler cet enfant. Si il veut sortir, il sortira.

Ivar pose sa main à plat sur mon ventre, l'observant affectueusement.

- Il n'est même pas encore de ce monde et il a déjà un de tes traits de caractère, il roucoule alors que je retire sa main de mon corps.

J'ouvre la bouche pour répliquer mais suis rapidement interrompue par une nouvelle vague de douleur. Mes yeux s'agrandissent alors qu'un liquide chaud s'échappe d'entre mes jambes.

- Ivar, je l'interpelle tandis qu'il se retourne vers moi. Je crois que je me suis urinée dessus.

Le bleu de ses yeux descend précipitamment sur le sol avant de me confirmer dans un murmure que ses bottes trompaient dans mes liquides. Si je ne souffrais pas autant alors peut-être que je me sentirais embarrassée.

- Rapportez des couvertures à la reine, ordonne Ivar à ses hommes.

Il se passe une main sur le visage pendant que je m'étends du mieux que je peux.

- Nous n'avons même pas de sage-femme à nos côtés, il siffle d'agacement.

N'ayant prévu qu'il ne naisse que dans une semaine ou deux, je n'avais pas pris la peine de prendre une personne avec de l'expérience à mes côtés.

- Roi Ivar, une voix féminine l'appelle du voix sûre.

Nos regards se dirigent vers la femme en question, grande, une longue natte blonde retombant sur son épaule droite et une posture stricte.

- J'ai déjà eu deux enfants, je peux aider la reine. Si vous me le permettez.

Les couvertures sont étendues au sol à l'extrémité du bateau. Ivar hoche la tête et s'écarte pour lui laisser la place. Heureusement pour nous, l'eau était calme aujourd'hui. Je n'aurais pas pu supporter d'être ballonné d'un coin à l'autre du navire.