Sauver l'Europe

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La guerre fait rage depuis les déclarations officielles des armées nationales. Les groupes les plus importants des mouvements extrémistes du monde ont rejoint l'Allemagne néo-nazie, alors que l'armée allemande elle-même a dénoncé les actes inhumains de certains de ses citoyens.

Les grandes alliances se sont recréé. L'Autriche, la Hongrie et la Turquie ont rejoint l'Allemagne tandis que la Russie, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont reformé le camp des Alliés. D'autres nations se sont soulevé à nos côtés, comme la Grèce et le Canada. Herak a pu convaincre certains des meilleurs agents secrets grecs de rejoindre le clan Roskov. Les gouvernements tentent de sortir leur pays et leurs villes de la terreur.

Les combats se déroulent toutes les heures, tous les jours sans laisser de répit aux soldats. Les hommes de plus en plus sournois font plonger la guerre dans les abîmes de l'horreur. Nous nous retrouvons dans un monde coupé en deux : d'un côté nous avons un clan adepte de l'idéologie de la race pure et de la supériorité d'une race sur une autre, et de l'autre un clan défendant des valeurs traditionnelles, religieuses et plus ou moins égalitaires. Chaque nation du côté des Alliés a ses principes et défend aussi ses intérêts, tout en gardant pour objectif la tolérance et le respect.

Guillaume a totalement perdu le contrôle de la partie qu'il a pourtant entamé.

Le ciel, l'océan et la terre sont devenus les cimetières de milliers de soldats. Pourtant, ni Sofia ni Andrew n'ont repris les armes. Herak, Margaux et moi-même menons la traque des agents du clan ORAN, tandis qu'Ella, Charles et Monsieur et Madame Smith s'occupent de faire la liaison entre le clan Roskov et l'état-major officiel.

Margaux et moi passons nos journées à courir dans les égouts de Washington. Nous côtoyons la vermine, effrayée par les coups de feu et les grenades de la guerre de clan faisant rage à la surface.

Dans ma jeunesse, j'avais une peur monstrueuse des rats. Aujourd'hui, je me dis que si je peux les voir c'est que je suis encore en vie. Mais cela ne tient plus qu'à un fil. Notre rôle est de découvrir les réseaux empruntés par Guillaume et ses hommes. Margaux se charge de trouver et noter tous les boyaux d'approvisionnement alimentaire, et moi je me charge de ceux utilisés pour l'apport de matériel et la logistique militaire.

La mort rôde autour de nous.

La nuit, nous gagnons les toits pendant que certains de nos agents déminent les pièges posés pendant la journée. Depuis les hauteurs de la capitale américaine, nous apportons du soutien dans la bataille aérienne en informant nos canons anti-aériens de la position de potentiels avions ennemis.

Mais je reste un agent d'élite et mon véritable objectif de mes nuits est bien évidemment de retrouver la trace de Guillaume et de Karl. Je dois repérer avec certitude leur repère et leur méthode de fonctionnement depuis le début de la guerre officielle.

Dans cette tâche, je peux compter sur l'aide de Monsieur et Madame Smith. J'ai découvert il y a quelques jours que Madame Smith est la fille d'un résistant français tué lui-aussi durant la Seconde Guerre Mondiale. Elle a donc à cœur d'en finir avec les néo-nazis du IIIème Reich.

Herak vient me trouver sur un toit et me tend un bout de papier froissé.

"J'y vais tout de suite. Trouve Margaux et dis-lui de me rejoindre."

Il hoche la tête et je cours en direction du Nord. Je mets environ dix minutes pour arriver à ma destination. La porte secrète du Pentagone est dans mon champ de vision, mais je préfère attendre que Margaux arrive. Je sens sa présence quelques minutes plus tard. Nous descendons toutes les deux du toit et pénétrons dans la salle blindée.

"Commandant, nous avons de terribles nouvelles." dit l'un des généraux grecs.

"Que se passe-t-il ?"

"Comme vous le savez, la guerre de déroule essentiellement en Europe où l'Allemagne et l'Autriche combattent nos troupes françaises et britanniques."

"Oui et ?"

"La Grèce était censée retenir les armées turques et les empêcher de rejoindre physiquement les armées néo-nazies. Malheureusement, je viens d'apprendre par mes espions que les armées grecques viennent d'être balayées dans la région de Macédoine."

"De plus, la Turquie forme désormais un bloc compact contre la France, l'Irlande et le Royaume-Unis. Nos armées sont repoussées vers l'Atlantique et seront bientôt coincés entre l'Océan et le feu ennemi."

"Mais attendez, je ne comprends pas. Pourquoi seraient-elles coincées ? Au-delà de l'Océan, il y a le Canada et les Etats-Unis. Et d'ailleurs, où se trouvent les armées russes ?" demande Margaux.

Ma gorge se sert sous la panique qui monte en moi. J'essaie de rester impassible mais Margaux me connaît par cœur.

"L'Atlantique est gardé par la marine allemande. Elle est légèrement en avance technologiquement et nous empêche de passer ce rideau de sous-marins et de destroyer. Quant à la Russie, ses armées sont sur le même front français."

Je secoue la tête en entendant ce énorme bêtise.

"Combien de nos bâtiments ont été détruits ?"

"Environ un quart de la flotte alliée."

Margaux avale de choc et de colère, de manière très audible.

"J'espère que cela se passe mieux pour le clan Roskov..." dit mon général en chef.

"Oui. Nous avons réussi à cartographier les réseaux sous-terrain et aériens du clan ORAN. Nous avons aussi trouvé quelques repères et y avons mener de lourdes attaques. Depuis la déclaration de guerre officielle, je dirais que le clan ORAN a perdu à peu près soixante pourcent de ses effectifs."

Je regarde Margaux qui acquiesce de la tête.

"Les hommes de Guillaume se battent parce qu'ils ont peur. Karl n'hésite pas à mobiliser de très jeunes personnes et les envoie au massacre pour leur donner du temps. En temps normal, ces hommes seraient rentrés en Europe mais c'est tout à fait impossible désormais, alors ils restent ici et sont découverts par nos agents, qui eux, n'hésitent pas." ajoute-t-elle.

Un lourd silence s'installe dans la pièce, puis les généraux se mettent à se disputer pour établir la meilleure stratégie à suivre.

Des cris, des cris et toujours plus de cris.

Je reste fixée sur la carte en relief de la zone de guerre en Europe. Mon cerveau fuse à mille à l'heure. Une stratégie doit être mise en place.

Immédiatement !

Nous devons sauver l'Europe et le monde !

Échec & MatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant