"La Russie n'oublie jamais"

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*Avertissement violence*

Une scène de guerre est dans mon champ de vision. Karl git à mes pieds dans son propre sang. Autour de moi, je constate que les combats se sont arrêté et que tous les regards sont tournés vers moi. Je remets mon révolver à ma ceinture et récupère mon épée dans la main de Karl. Mon cœur est rempli de haine et de chagrin. Mes yeux sont injectés de sang.

Herak s'approche de moi et pose une main sur mon épaule. Il remet son couteau dans son étui puis dégaine son épée.

Mes agents se regroupent autour de moi et reforment la ligne d'attaque. Les hommes de Guillaume se mettent à trembler en sachant que leur fin est proche.

"POUR LA LIBERTE !" crie Herak.

Le clan Roskov lance la dernière attaque et renverse les hommes de Guillaume qui tombent comme des dominos. Je peux sentir la détermination dans le cœur de mes agents. C'est notre dernier assaut, nous devons en finir maintenant.

Epées, couteaux, dagues, matraques, révolver déchargés, mains nues... Toutes les armes sont utilisées. Les cadavres s'entassent dans les rues. Depuis que les armées officielles se sont déclaré la guerre, toutes les unités des forces de l'ordre gouvernementales ont rallié notre clan tandis que les groupes obscures néo-nazis ont pris les armes pour Guillaume. Des dizaines de citoyens américains, toutes nationalités confondues, sont descendus dans les rues.

La haine et la violence sont à leur apogée.

Herak ne cesse d'haranguer nos agents malgré les cris de colère et de douleur autour de lui. Maintenant que Karl est mort, je dois m'occuper de Guillaume. Je tiens toujours mon épée fermement. Je ne ressens plus rien, plus aucune émotion. Mon chagrin a aveuglé mon cœur et mon âme.

Guillaume se retrouve face à moi au milieu de la rue. Nous avons tous les deux le même regard. L'un de nous ne verra pas le soleil se lever et je ne compte pas mourir.

Etonnamment, tout le monde autour de nous semble avoir compris que le combat entre Guillaume et moi ne doit pas être dérangé. Personne ne fait attention à nous, alors que nous sommes vulnérables.

Nous nous tournons autour, nous nous observons attentivement.

"Nous y voilà donc Natalya. La dernière grande bataille de cette partie d'échec. Qui du Roi ou de la Reine sortira vainqueur ?"

"Je mettrai un terme à ta folie."

"D'autres continueront mon œuvre. Nous vous sommes supérieurs en tout, nous les blancs de race pure."

"Ta mort rappellera à l'Allemagne quelle est sa place ! Elle pliera devant la Russie et les Etats-Unis, et s'inclinera devant la France qu'elle a cru un jour mettre à genoux !"

Guillaume se lance vers moi en même temps que je me jette sur lui. Je repère le léger mouvement d'épaule et parviens à me baisser avant qu'il ne me fende le crâne. Dans un réflexe de survie, je pare son coup sournois et nos lames se bloquent devant nos visages. Aucun de nous deux ne veut céder. Guillaume est surpris par ma force mais ne lâche rien.

"Je ne suis plus celle que tu manipulais il y a des années." dis-je dans un sourire.

"Cela ne rendra ta mort que plus belle, ma chérie."

Je pousse un grand coup sur mes jambes et m'éloigne de lui.

"Regarde." dis-je en pointant quelqu'un de ses hommes encerclés par mes agents d'élites.

"Ce ne sont pas mes hommes."

"Je le sais. Ce sont des natifs de la Russie, ayant trahi leur patrie."

Je me tourne vers mes agents qui attendent mon ordre : "Abattez-les !"

"La Russie n'oublie jamais ses traitres !" hurle-je alors que tous les Russes ayant servi les intérêts de Guillaume sont transpercés sans aucun scrupule par les agents d'élite.

"Tu ne vaux pas mieux que moi Natalya. Tu as donné l'ordre d'éliminer tes concitoyens par vengeance. Nous ne sommes pas si différents finalement." dit Guillaume.

"Ce sont des traitres pas des Russes. De ton côté, tu n'as pas hésité à massacrer des innocents depuis leurs fenêtres. Nous n'avons pas la même définition de l'honneur, mon chéri."

Guillaume sourit et fermant la main sur la fusée de son épée, prêt à déclencher une nouvelle attaque. Il court droit sur moi, l'armée levée et son torse complètement à ma merci. Comment peut-il se battre de cette manière ? Il est pitoyable...

Je fais un léger mouvement de corps sur la gauche puis pivote grâce à un coup de rein afin de riposter. Je sens sa peau s'ouvrir au passage de ma lame. Guillaume trébuche sous l'effet de la douleur. Il pose sa main sur la plaie ouverte pour constater les dégâts.

"Ce n'est que le début."

Avant qu'il ne retrouve ses esprits, je cours vers lui et enchaine des attaques rapides et fortes. Guillaume arrive à parer mais pas à riposter. Je donne un coup de pied dans sa cheville puis le frappe à la mâchoire avec mon genou lorsqu'il se penche en avant. Il se met alors à cracher du sang en essayant de reprendre son souffle.

Guillaume est toujours à terre quand les haut-parleurs commencent à résonner et annoncent une nouvelle importante d'Europe.

"Les Français et les Anglais ont repris les lignes de l'Atlantique ! Les Allemands reculent !"

"Non. C'est impossible !" dit Guillaume en levant la tête.

Je souris en direction d'Herak, en comprenant que les généraux ont décidé de me faire confiance et de suivre mon plan. J'espère que les Russes et les Grecs parviendront à remplir leur rôle.

"Tu es fini Guillaume."

"Ne crois pas cela. Tu vas mourir avec moi. Maintenant !"

"ATTENTION !" hurle Herak.

"Qu'est-ce qu'il-"

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase qu'une violente explosion me projette en arrière. Guillaume est envoyé dans un mur. Je me retrouve une nouvelle fois sur le dos avec les crépitements du feu autour de moi. Un des hommes de Guillaume s'est fait exploser au milieu du chaos.

Je cligne des yeux en regardant mes agents. La plupart sont en vie grâce à l'avertissement d'Herak, mais la fumée m'empêche de bien voir. Je cherche Guillaume.

Je repère sa silhouette au travers de la fumée. Nos regards se croisent et je le vois tenter de disparaître.

"GUILLAUME !"

Je crie en courant après lui, laissant le reste de mes agents s'occuper des derniers hommes du clan ORAN.

Je cours sans me préoccuper de la douleur ou du danger. Je dois en finir ! Il ne peut pas m'échapper, pas maintenant !

Échec & MatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant