Chapitre 9

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Lexa PDV

Je soufflai d'agacement et d'ennui pour une énième fois.

- Détends-toi, Lexa. Il ne reste qu'un petit paquet, me rassurai-je.

Je pris en main la première de la pile et ouvra l'ouverture d'un rapide coup d'un fin couteau. J'en sortis ensuite, lassement, son contenu. Cela faisait 6 heures, oui 6 heures, que je traitai, lisai, répondai, au courrier provenant des 12 clans. Je haïs faire cela. Un cri de désespoir sorti de ma gorge. Cette journée était définitivement pourrie.

Pour accentuer mon énervement, il pleuvait violement dehors. Le ciel était à la limite du noir, accompagné d'orages et éclairs et une pluie tellement forte qu'elle devait en faire mal à claquer sur la peau.

Je lâchai ma plume et étira mes muscles, frottant ma nuque et craquant mes os. Massant mes yeux de mon pouce et index, une pensée soudaine me traversa l'esprit.

Deux azurs, remplis d'amour.

Un doux sourire vint se loger sur mon visage tiraillé par la fatigue et l'épuisement.

Une petite semaine s'était seulement écoulée depuis le baiser de ma vie. Pourtant, à mes yeux, cela paraissait comme tellement plus long.

Je l'avais ensuite ramenée à Arkadia. Nous avions du affronter l'impossible pour séparer nos lèvres.

J'étais avec Clarke. Clarke Griffin était avec moi.

Secouant vivement ma tête afin de reprendre mes esprits, je retournai à mes lettres pour en finir au plus vite. Je fus interrompue par trois coups à la porte.

- Entrez.

La porte s'entrouvrit, dévoilant une de mes servante avec un plateau composé de mon souper.

- Merci, Asha.

Elle déposa prudemment le plateau sur la table basse du salon de mon bureau, se prosterna et prit congé.

Remarquant que je mourrai, en fait, de faim, je me levai et alla prendre le bout de pain et de la viande séchée. Je mangeai rapidement. Avant de retourner travailler, je me servis une coupe de vin et la but en un rapide coup.

Revenant à mon courrier sans fin, trois coups de porte retentirent encore. Je soufflai d'agacement.

- Entrez.

Ce fut cette fois Titus qui se dévoila. Je crus halluciner, voyant une autre énorme pile de courrier dans ses bras.

- Je t'en prie, Titus. Dis-moi que ce n'est qu'une vaste plaisanterie

- Pardonnez les clans, Heda. Les temps sont rudes. Le froid affaibli.

Il déposa la lourde pile sur le coin de mon
bureau.

- Des nouvelles du centre équestre ?, questionnai-je.

- Oui, Heda. Ils ont demandé aide au Louwoda Kilron Kru pour des provisions.

- Bien.

- Autre chose, Heda ?

- N'y a-t-il pas de malades chez les Natblida ?

- Non, Heda.

- Bien. Merci, Titus.

Il s'inclina et s'en alla.

Je me réinstalla confortablement sur ma chaise malgré le mal de dos qui ne tarderait pas à arriver.

Moins d'une minute plus tard, j'entendis un vibrement sonner. Je souris en comprenant que Clarke m'appelait sur le Talkie. Je me levai vivement et me dirigea vers le salon. Je pris ensuite la petite radio en main. Mes sourcils se froncèrent en voyant le prénom ''Octavia'' s'afficher sur le petit écran. Normalement, c'est celui de Clarke qui s'affichai. Je tirai donc l'antenne et pressa sur le bouton latéral.

- Octavia ?

J'entendis des lourds bruits de fond et une forte respiration.

- Que se passe-t-il ?

- C'est Clarke, dit aussitôt Octavia, d'une voix plus qu'inquiétante.

- Où est Clarke ?, demandai-je précipitamment.

- On ne sait pas où est-elle.

- Bon sang ! Quelqu'un pourrait m'expliquer clairement ?, aboyai-je.

Je commençai tout doucement à perdre patience. Ma colère monta en flèche, comprenant que Clarke n'est en sécurité. J'attrapai instinctivement ma dague.

- Clarke a disparu, expliqua Bellamy. On ne sait pas où est-elle. Jasper et Clarke étaient dans les bois et la tempête à commencé. Jasper est rentré seul. D'après lui, ils se seraient perdus en chemin.

Je bouillai de l'intérieur. Mes poings étaient tellement serrés qu'ils tremblaient. Une colère monstre s'empara de mon esprit. Je pris une profonde inspiration, me forçant à garder mon sang froid.

- Partez immédiatement à sa recherche. Armés. Fouillez les recoins proches d'Arkadia. Je me charge des zones natives. On se rappelle dans 3 heures précises à moins qu'on l'aie retrouvée avant. C'est un ordre, débitai-je avant de raccrocher.

Hors de moi, je hurlai le prénom de ma servante. Elle entra, tremblante de peur.

- Appelle Indra, Lincoln et Anya. Dans la salle du trône. Maintenant.

Elle acquiesça et partit exécuter mes ordres.

Une fois ma grosse veste en fourrure enfilée, je fonçai vers la salle du trône et y trouva les trois personnes appelées.

- Que se passe-t-il ?, s'inquiéta Lincoln.

- Clarke a disparu. Anya et Indra, prenez 15 guerriers et partez vers le Sud-Est. Lincoln, idem mais vers l'Est. On se rejoint dans 3 heures piles devant les portes de la capitale.

Je pris congé immédiatement, n'ayant besoin de leurs reproches.

• • •

J'étais trempée. Je ne vis à plus de 20 mètres devant moi. Après plus de 2 longues heures de recherche, aucune trace de Clarke de mon côté. Mon inquiétude grandissait. Je priai pour qu'un des autres groupes l'aient retrouvée.

Nous devions renter et reprendre les recherches avec la lumière du jour. C'était impossible de continuer avec cette météo dans le noir qui plus est. Les torches aidaient mais insuffisamment.

- Osir id kom go ! Osir li tuner hir tomo !, crai-je.

Ils exécutèrent sans broncher. Nous retournions donc vers la capitale. Mon bras protégeait mes yeux de la forte pluie qui battait.

Une grosse demi-heure plus tard, je retrouvai immédiatement les deux troupes. Trouvant Anya et Lincoln du regard, ils hochèrent la tête négativement.

Ma mâchoire se serra et mes yeux se fermèrent.

Je m'empressai de retourner vers mes quartiers afin de contacter Arkadia. Trempée de la tête au pieds, le Talkie sonna au moment où je le pris en main. Je décrochai.

- Dites-moi que vous l'avez retrouvée.

Son silence en disait long.

- Nous reprendrons les recherches demain à l'aube.

Je raccrochai et une larme solitaire glissa le long de ma joue. Breathe.

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