~28~ Kandall

15 2 0
                                    

-Tu as pris un pari risqué, Kandall ! Lui fit remarquer son cousin Porltan une fois que Kelton se fut retiré de la pièce pour laisser le gouvernement d'Alcatram débattre.

-Oui, mais j'en assume pleinement la responsabilité ! Lui répondit soucieusement le président.

-Kandall, lui dit sa nièce Telmenia, tu as été élu président mais tu n'es pas un monarque absolu: tes décisions doivent être prises en compte par l'Assemblée ! Et nous avons quand même notre mot à dire là dessus !

-Que voulez-vous dire ? Déclara Kandall en se levant pour s'avancer vers le balcon donnant vue sur toute la cité.

-Monsieur le Président, s'avança l'un de ses ministres fraîchement élu, un nommé Youruff Felmen. Kelton Follet a une place importante au gouvernement de Xandora. Ce n'est pas non seulement le Roi de Midor mais il est souvent invité dans des banquets ou des réunions politiques à Térébor même au côté de l'Empereur !

-Oui, mais cela ne lui suffit pas, répondit machinalement Kandall en continuant de scruter la ville de Meraxes construite sur les montagnes. Il est assoiffé de pouvoir et être au côté de l'Empereur lui a donné l'envie d'être... l'Empereur ! dit-il en les regardant.

-Il n'est jamais bon de s'allier avec un manipulateur qui ne rêve que de pouvoir, soupira un autre de ses ministres.

-Au lieu de me mettre en garde, que me conseillez-vous de faire ? Reprit le président en appuyant ses mains sur la table.

Devant le silence de son gouvernement, Kandall continua :

-Nous n'avons d'autres choix que de nous allier avec lui, il nous l'a dit lui-même ! Déclarer la guerre à 8 royaumes était une mission suicide...

-...mais nous l'avons entrepris pour l'honneur d'Alcatram envers notre planète ! Le coupa un ministre.

-JE l'ai entrepris ! Insista le président. Mais oui, j'en suis conscient. Maintenant que nous pouvons nous permettre d'espérer remporter cette guerre, pourquoi nous en priverions nous ?

En constatant que personne n'objectait cette fois-ci, il conclut :

-Et que risquons-nous réellement ? Kelton remporte Nysteria et quand l'un de nos fidèles soldats nous confirmera la victoire, nous aurons en partie gagné : les principales usines de Xandora seront réduites en cendres ! Mais ne nous méprenons pas : nos armées ne fusionnent pas, elles s'allient !

Tous se tournèrent vers la porte de la salle du conseil quand quelqu'un toqua. Kandall lui-même alla ouvrir et un soldat un peu penaud lui appris la nouvelle :

-La flotte de Kelton est arrivée au port, il y a des centaines de bateaux, des avions militaires et même quelques chars d'assauts. Je n'ai jamais rien vu de tel... Une technologie de pointe, se mit à rêver le soldat.

-Nous sommes obligés de se battre avec ce que l'on a dénoncé si nous voulons remporter cette guerre, lui fit-il remarquer.

-Bien sûr mon président...

-Allons voir, le coupa Kandall qui fut imité par tous ceux siégeant au conseil.

La troupe présidentielle sortit pour longer la rue vers les quais, là où s'était amassée une immense foule. Le jeune Torcatram écarta vivement les passants, qui, en le reconnaissant, s'empressèrent de lui laisser de la place. Ses conseillers et lui-même virent alors Kelton s'adresser à l'un de ses sans doute officiers ou généraux qui avaient mit pied à terre. Mais ce que retenu le jeune président fut la taille de ses immenses navires de guerres. Il pouvait même distinguer au loin un porte-avion sur lequel se trouvait une dizaine d'avions militaires soigneusement rangés. Sur d'autres de ces navires on pouvait même distinguer à travers les vitres des chars. Une véritable démonstration de force, "des centaines de bateaux" avait dit mon soldat, je ne saurais les compter mais cela ne m'étonnerait guère. Kandall avait lui aussi une armée impressionnante mais ne comptait pas autant de machines de guerres... et surtout je n'en ai aucune qui pourrait rivaliser avec un seul de ses chars. Si l'Empereur a une armée similaire dans chacun de ses royaumes cela aurait été en effet impossible d'espérer remporter seul cette guerre. Un regard de ses conseillers lui suffit pour comprendre qu'ils étaient du même avis.

La Marche du Chaos : Livre I Le chant de la colèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant