-Enfin, Hornux, j'aurais pu t'inviter chez moi ! S'exclama Eldane en levant une bouteille de bière, sourire ivre jusqu'aux oreilles, vautré dans un fauteuil d'un autre temps quoique confortable.
-Mais Eldane, vous savez... tu sais ! se reprit-il en riant, lui aussi soumis aux effets de l'alcool. Tu sais très bien que ça me fait plaisir, même si je sais que c'est pas aussi spacieux que chez toi !
Il but lui aussi un coup d'une bouteille de bière avant de remplir de gâteaux apéritifs un saladier. Puis il voulu le déposer sur la table basse en face d'Eldane mais il trébucha sur un fantôme invisible mû par l'alcool et fut rattrapé par sa cheffe scientifique qui tendit les mains sans vraiment pouvoir se lever. Il se retrouva dans le fauteuil de la femme tout penaud, semblant émerger de son ivresse.
Celle-ci eu une seconde de surprise avant de rompre le silence, non sans être libéré de son taux d'alcoolémie :
-Aaaaah ça, Hornux, j'ai compris pourquoi tu m'as invité chez toi ! Tout était préparé, hein mon vieux ?
Puis elle partit dans un fou rire qui sembla durer une éternité quand elle se rendit compte que son collègue devenu ami proche ne l'imita pas. Devant la gêne évidente de celui-ci, elle ne pu s'empêcher de remarquer :
-Dites-donc, c'est avec du vin que tu t'es tâché comme ça ? T'en as de partout sur le visage.
Hornux, devenu encore plus rouge, regagna son fauteuil d'un air timide.
-Excusez-moi, madame, je ne voulais... L'alcool m'a fait trébucher...
-Maaais t'excuse pas, Hornux, t'es la personne en qui j'ai le plus confiance, je rigolais c'est tout.
Eldane, qui semblait elle aussi avoir émergé de son état d'ivresse, fit semblant de ne pas avoir remarquer la brusque politesse de son ami. Puis elle eu le regard perdu dans le vide comme si elle se remémorait de vieux souvenirs.
-Je n'oublierais jamais dans quoi tu m'as soutenu... Sans toi je serais probablement...
Elle fut interrompit par de grands coups à la porte. Les coups étaient tellement violents que Hornux dû se lever d'un bond pour éviter que ses visiteurs ne détruisent la porte. A peine eut-il ouvert la poignée que la porte se poussa si fort qu'elle alla percuter Hornux qui tomba à terre. Eldane voulu se précipiter vers lui mais quatre soldats marqués du X impérial en forme de deux épées croisées débarquèrent dans le salon pour scruter chaque recoin. Il est tellement petit que ça en est ridicule, pensa amèrement Eldane. Puis son regard changea quand elle aperçut Alistair Ormond rentrer dans l'appartement.
-Du diable, un peu de tenu ! Tonna-t-il d'une vois forte aux soldats. Vous auriez toqué poliment que ça serait pareil !
Vêtu de son éternel long et fin manteau noir, il se baissa pour aider Hornux à se relever. Eldane remarqua alors qu'il lui glissa un papier froissé dans sa poche, non sans s'être assuré que Hornux l'avait bien vu. De son regard, elle comprit qu'il ne devait en dire mot. Quand il la regarda à son tour, elle acquiesça discrètement la tête en signe de compréhension. Les gardes eurent à peine finit leur inspection qu'ils eurent les yeux rivés sur Alistair. Comme s'ils le surveillaient. Les rôles ont dû changer depuis qu'Oswalda Asterian a remplacé Walden Mormaint, songea anxieusement Eldane.
-Alistair, qu'est ce qui se passe ? Avec Asterian... Vous êtes toujours sénateur conseiller ?
Elle s'aperçut alors que le visage d'Alistair avait changé depuis sa visite dans ses appartements. Il avait des cernes plus marqués, comme s'il ne dormait plus ou très peu. Ses cheveux, habituellement soigneusement rangés, étaient en bataille, des mèches noires jouant les rebelles par ci par là.
VOUS LISEZ
La Marche du Chaos : Livre I Le chant de la colère
DiversosSur une planète lointaine, mais semblable à la nôtre dans un futur lointain, règne sur la quasi totalité des continents un Empire millénaire du nom de Xandora. Bâtit sur le progrès technologique, un événement vient mettre un terme à 170 ans de paix...