Elle mit au moins cinq minutes avant de se relever tant cela lui fût difficile. Elle voulut essuyer ses larmes avec ses mains. Oh nan, de la boue. Le sang, les larmes et à présent la boue maquillaient son visage. Douleurs au ventre, à la tête et aux jambes. Jambes qui peinaient à la porter. Mais je dois aller jusque chez papa et mamie ! Ils habitaient au rez-de-chaussée, là où vivent les plus pauvres des pauvres. Au moins je n'aurais pas à attendre longtemps. Elle posa son doigt sur le détecteur d'empreinte digital. Mais rien ne se passa. Son pouce était trempé de sang et de boue. Saleté de technologie ! Alors elle essuya contre le mur son pouce, puis fit de même avec son autre main pour le boîtier qui était maintenant sali, et la porte du gratte ciel s'ouvrit dans un bruit sourd. La petite fille de 10 ans, sale et crasseuse, longea le couloir jusqu'à atteindre le numéro 15. Fendalyn regarda un dernier instant en arrière. Des traces de boue la suivaient. Si une des concierges voit ça, elle n'hésitera pas à me frapper malgré mon état. Elle posa son pouce sur un boîtier et la porte de chez elle s'ouvrit péniblement en grinçant. Elle s'apprêta à rentrer mais s'arrêta pour décrotter ses chaussures.
Elle enleva discrètement ses vêtements crasseux mais son père était venu et avait tout vu.
-Qu'est ce qui t'es arrivé ? Lança-t-il inquiet.
-Rien, j'ai glissé dans la boue et je suis tombé...
-Fendalyn, ma chérie, pas à moi...
Son père Gondal Kartafeç était un grand homme de presque deux mètres, assez fort, et l'on pouvait difficilement oublier sa fabuleuse moustache qui vous rappelait que vous ne pouviez vous mesurer face à un homme aussi puissant que lui. Or ce n'était pas le cas, Gondal était un homme assez soucieux des autres, sympathique avec à peu près tout le monde, ne recherchant jamais les problèmes et voulant toujours rendre service. Gondal l'aida à enlever ses vêtements déchirés, lui indiquant d'aller se laver.
-Tu m'expliqueras après, lui dit-il avec un mince sourire.
Quand elle en sortit, ses cheveux indomptés qu'elle détestait tant ne faisaient que ressurgir, comme pour lui dire que même après les avoir peigné des centaines de fois, elle ne pourrait les soumettre. Son père l'attendait dans le salon -une des seules pièce avec l'unique chambre et la salle de bain d'ailleurs-. Il y avait également sa grand mère, assise dignement dans le salon, à coudre une écharpe, semblait-il. Son petit frère de 5 ans s'amusait avec quelques camions miniatures sur le tapis, l'air insouciant. Son père eut l'air satisfait du nouvel état de Fendalyn : elle n'avait plus qu'une cicatrice sur le front. Mais la douleur au ventre est toujours là. Puis, d'un haussement de sourcils, il invita sa fille à s'expliquer.
-C'est encore à cause de mon nom, papa. Tout ça... Fendalyn sembla désespérée en montrant la pièce. Tout ça est dû à cause de notre nom.
-Tu ne dois pas avoir honte de ton nom, Fendalyn Kartafeç ! L'interrompu sa grand mère d'une voix sèche. Tu as un noble nom, peu importe ce qu'en pensent les gens, mais un jour notre famille retrouvera sa grandeur d'antan !
-C'est des gens de ma classe qui m'ont frappé sur le chemin du retour. Y'en a un qui m'a dit que ma famille avait réduit la sienne en esclavage... Mais je lui avait rien fait, mais c'est toujours à cause de Nordakuç, mon ancêtre tyran...
-Une vraie Kartafeç ne se plaint pas ! Elle se relève et affronte le danger !
-Lendalen, s'il te plaît, la coupa Gondal. Malheureusement, ma fille, ce ne sera pas la dernière fois qu'on te méprisera à cause de ton nom ! Dit-il en soupirant.
-Mais on doit changer de nom ! S'écria Fendalyn ! Toute notre vie est écrasé par notre ancêtre ! S'il n'avait pas été un tyran, on n'aurait pas une vie misérable comme cette putain de...
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La Marche du Chaos : Livre I Le chant de la colère
De TodoSur une planète lointaine, mais semblable à la nôtre dans un futur lointain, règne sur la quasi totalité des continents un Empire millénaire du nom de Xandora. Bâtit sur le progrès technologique, un événement vient mettre un terme à 170 ans de paix...