~18~ Kandall

11 4 0
                                    

Des Alcatramiens qui l'avaient vu brandir la tête de son oncle se précipitèrent au commissariat le plus proche. Kandall ne les retint pas, bien qu'ils soient une minorité. 5 minutes passèrent et il fut enchaîné et traîné sous une pluie battante, tombant de nombreuses fois dans la boue sous le regard effaré de Telmenia et de tous les siens, qui l'avaient soutenu depuis le début. Le fils d'Aldresdan n'opposa aucune résistance et une fois qu'il fut à l'arrière de la voiture de police et que les chevaux commencèrent à le ramener au poste, on lui posa la question s'il désirait un duel judiciaire. À cela il répondit qu'il n'en souhaitait rien. J'ai déjà eu mon duel judiciaire contre mon oncle Tarkes, maintenant il faut que je paye. Je ne l'aurais pas tué si je n'avais pas été aussi désespéré à l'idée de perdre cette campagne. À présent c'est la paix, ce que la plupart souhaitait... Avant la fin de notre monde.

Alors qu'il semblait détaché de tout ce qui l'entourait, les chevaux s'arrêtèrent, et, sous bonne garde on l'emmena directement dans la salle d'interrogatoire. C'était une affaire d'état, les choses devaient aller vite. Les mains menottées, on le fit s'asseoir sur une chaise tandis qu'un homme d'une cinquantaine d'années, déjà marqué par de nombreuses rides, s'assit en face de lui, tous deux séparés par une table. Il n'y avait qu'une petite fenêtre qui ne donnait pas grand chose comme lumière dû aux trombes d'eaux qui coulaient dehors.

-Kandall Torcatram, commença l'homme d'une voix grave. Je suis l'inspecteur Gordoka, c'est moi qui suis chargé de l'assassinat de Tarkes Torcatram, votre oncle. Nul besoin de vérifier votre identité, tout le monde ici la connaît.

Il rammassa anxieusement des fiches où s'affichaient quelques notes et enchaîna :

-Selon certains témoins, vous avez déclaré en place publique juste devant votre quartier général pour votre campagne présidentiel que votre oncle vous avait trahi et travaillait à la solde de l'Empire Xandorien. Est-ce bien ça ?

Kandall hocha la tête, d'un air fatigué.

-Bien, de ce fait il aurait répandu une rumeur sur vous comme quoi vous n'avez jamais foulé le sol de Xandora et que par conséquent vous avez menti quand vous avez déclaré que Xandora était rempli de nuages de pollution et que l'air était irrespirable...

-Je n'ai pas menti, le coupa-t-il d'une voix faible.

-Pardon ? S'arrêta l'inspecteur Gordoka.

-Je n'ai pas menti, reprit Kandall. J'ai menti quand j'ai dit que je m'étais rendu sur Xandora, mais il n'y avait pas de mensonges à dire que l'air de Xandora est rempli d'un nuage de pollution et que tous vont finir par en crever, y compris nous malgré notre mode de vie moins... Excessif en terme de pollution.

-Mais cela vous ne l'avez pas vérifié par vous même, conclut l'inspecteur. Quoiqu'il en soit, vous avez reconnu que c'est par cette trahison que vous avez assassiné votre oncle, vous êtes d'accord avec moi ?

-En effet, je ne l'ai jamais nié, répondit simplement Kandall en attendant la sentence.

-Vous nous avez également dit que vous ne souhaitez pas d'un duel judiciaire ? Vous vous en remettez donc à notre sentence, vous avez bien compris ?

Un hochement de tête de la part de l'intéressé suffit à ce que le commissaire réponde machinalement un "bien" avant de quitter la salle d'interrogatoire, laissant le coupable seul. Quelques secondes plus tard, deux policiers vinrent l'escorter. Il monta à nouveau dans une voiture qui suivait la cadence des chevaux jusqu'à la destination où ils s'engouffrèrent dans un tunnel, ouvrirent une grille avant de le jeter dans une cellule. Ils m'ont mis dans la prison de Meraxès, pensa le nouveau détenu. Il ne se débattit pas non plus et ne chercha pas à s'enfuir quand on referma la grille de sa toute nouvelle demeure. Ses menottes étaient reliées à une chaîne qui était elle même accrochée à la paroi du mur. Il ne pouvait se déplacer que dans un  rayon de quatre pas. De toute façon sa cellule était trop petite pour qu'il puisse aller plus loin.

La Marche du Chaos : Livre I Le chant de la colèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant