Le vent soufflait sur les voiles. Quelques mouettes criaient au loin. C'était un ciel sans nuage. D'un bleu clair intense. Mais Aldresdan Torcatram gardait les pieds sur terre. Enfin, sur le pont du bateau. Cet homme qui avait connu nombre d'époques et de combats craignait de ne pas remporter celui-ci. Ma fin est proche, je n'ai plus que des vieux os. Mais il ferait tout pour que cette auto-destruction cesse, il le ferait au moins pour son fils. Et tous ces enfants qui mènent leur propre planète à leur perte. Il se devait de leur rendre raison. Qu'ils comprennent.
-Encore pensif, mon père ? S'écria Kandall en descendant du mât. La côte n'est plus très loin, on devrait accoster dans trois heures ! Heureusement, le vent est avec nous ! Croyez-vous que c'est un signe? Pour notre cause ?
Aldresdan consentit enfin à détacher ses yeux du ciel pour observer son fils.
-Je l'espère, dit-il en caressant sa barbe blanche. Le sénat et le gouvernement de l'Empereur ont tout intérêt à accepter les conditions s'ils ne veulent pas tous suffoquer d'ici la fin de la décennie ! Cria-t-il pour se faire entendre à travers le vent.
-Alors c'est vrai ? Osa demander un matelot qui rangeait les cordes, la pollution va finir par tous nous tuer ?
-Elle est déjà en train de nous tuer, Starken ! Déclara Aldresdan d'un air compatissant envers le matelot. Bon nombre d'entre nous sont déjà morts des suites de la pollution. Bien sûr, c'est tout d'abord ceux qui ont des maladies pulmonaires, les plus âgés, les plus faibles d'entre nous...
-Starken n'est pas faible ! L'interrompit le matelot en se redressant d'un coup, Starken est fort, Starken résistera !
-Dans un premier temps, reprit calmement Aldresdan. Dans un deuxième temps, même les plus forts comme Starken mourront.... Personne ne sera épargné !
-Mon père dit vrai, déclara Kandall Torcatram en s'adressant cette fois-ci à tout l'équipage du pont qui s'était arrêté pour écouter. Nous, gens du peuple d'Alcatram, sommes aujourd'hui les seuls qui semblent se soucier du sort de notre planète ! Ce soir, mon père : VOTRE Président que VOUS avez élu, contrairement à l'Empereur de Xandora, va leur faire ouvrir les yeux, à tous ces sénateurs et ministres endormis, et quand nous reprendrons la Mer Occidentale pour rentrer à Alcatram, nous aurons sauvé cette planète !!
Les matelots manifestèrent leur joie d'une seule et même voix. Nous ne pourrons pas la sauver, pensa tristement Adresdan, Personne ne le peut. Mais nous pouvons au moins retarder sa destruction. C'est bien tout ce que nous pouvons faire.
Au bout d'une heure, lorsque le Soleil commença sa descente à l'Ouest, Kandall accourut vers son père :
-Un de leur bateau à moteur fonce droit sur nous !
-Et bien voilà le début de leur accueil, tâchons de ne manquer aucune forme de politesse avec les Xandoriens. Il regarda alors son fils dans les yeux avant d'ajouter : l'avenir de notre planète à tous en dépend. M'as tu bien compris ?
Mais le yacht était déjà à leur hauteur. Celui-ci portait l'emblème du peuple de Xandora depuis l'unification d'Aracorn Asterian : deux épées croisées formant un X avec comme fond tous les territoires conquis de Xandora, c'est-à-dire tous exceptée le continent d'Alcatram. Un marin sortit de la cabine, fit le salut militaire en apercevant Aldresdan, bomba le torse et annonça d'une voix forte:
-L'Empereur Walden Mormaint vous salue et vous transmet son respect ! Il vous prie de le rejoindre à bord de ce yacht, cela vous fera gagner du temps !
-Lui ou moi ? Répondit le président d'Alcatram, votre Empereur devrait savoir que je n'aime pas tout ce qui pollue, mais je le remercie néanmoins des dispositions qu'il a prises à mon égard, dit-il en baissant respectueusement la tête.
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La Marche du Chaos : Livre I Le chant de la colère
RandomSur une planète lointaine, mais semblable à la nôtre dans un futur lointain, règne sur la quasi totalité des continents un Empire millénaire du nom de Xandora. Bâtit sur le progrès technologique, un événement vient mettre un terme à 170 ans de paix...