~3~ Kandall

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Ils payeront, pensa Kandall alors que tous ses plus proches amis de toujours le regardaient attentivement. Autour de la table se réunissaient son oncle Tarkes Torcatram, son cousin Porltan Torcatram ainsi que sa nièce Telmenia Torcatram. D'autres de ses plus fidèles amis étaient là aussi, ils avaient rappliqué pour attendre le navire d'Aldresdan dès qu'ils avaient eu vent de sa mort. Une foule innombrable s'était massée sur les quais de la capitale d'Alcatram : Meraxès. Tous guettaient le visage de Kandall, son unique fils. Cheveux blonds, yeux bruns : les mêmes que tous les Torcatram.

-Kandall, il nous faut une réponse sans tarder, annonça Porltan, brisant le silence.

Le voilà l'évènement qui suit. Les élections présidentielles d'Alcatram. 90 millions de votants. Déjà 25 participants, fédérant chacun au moins 500 000 personnes. C'est la règle.

-Je ne veux pas du pouvoir, je veux une vengeance, déclara Kandall en tapant du poing sur la table. Une vengeance pour ce qu'ils ont fait à mon père ! Ce gouvernement d'incapables qui règne sur presque l'entièreté du globe a tué d'une folie pure un homme qui les prévenait de la catastrophe de la pollution... Celle qui causera leur perte ! Ils ont tué mon père, alors je n'ai cure de me présenter à la tête d'Alcatram ! Je veux qu'ils payent. Et je peux vous le garantir, ils le payeront tous. Ils ont prit une vie, et la dette à la vie est la vie. Ils mourront.

-Et comment veux-tu faire cela si tu n'as aucune armée ? Lui fit remarquer Tarkes.

-Vous voulez qu'il déclare la guerre à Xandora ? Vous n'y songez pas... S'étonna Porltan. Le cousin de Kandall qui avait compris les intentions de ce dernier renchérit : mais enfin, vous savez comme moi que c'est impossible ! Il y a eu 2 tentatives d'Alcatram dans l'histoire pour conquérir Xandora, la première en 30 après l'unification de Xandora, où l'on a été battus à plate couture sur les terres de Katragne ! La deuxième a été en 601 où presque l'entièreté de notre population était partie en mer, mais cela n'a pas suffit, l'ennemi était beaucoup trop nombreux,: c'était une guerre à 1 contre 100, il n'y avait aucun espoir ! Vous vous rendez compte ? Ce qui était hier n'a pas changé d'aujourd'hui, ce jour là la population d'Alcatram a baissé de 60%. 60% ! 400 ans plus tard, notre armée est à peine plus grande que celle d'hier, tu veux que le scénario se reproduise, condamnant ton peuple ?

Kandall releva la tête et regarda Porltan :

-Mon peuple est déjà condamné, mon père ne faisait que vous le répéter, pourtant ! Si les Alcatramiens ne meurent pas lors de cette guerre, ils mourront lentement sur le siècle à venir, tous intoxiqués de cette population, condamnant la faune et la flore par la même occasion. Ce sera comme à l'ère des Ténèbres ! Pendant 15 milliards d'années, cette planète n'était qu'une nuit glaciale dépourvue de toute vie. Je peux vous assurer que le nuage de pollution fera le même effet. Mais cette fois-ci, le Soleil ne se lèvera pas.

-Cette planète et ses habitants, tous autant bêtes qu'ils sont de l'autre côté de la mer auront un avenir obscurci si tu ne te présentes pas, déclara Telmenia.

-De nombreux autres candidats veulent reprendre le flambeau de mon père, répondit machinalement Kandall.

-Mais soit ils veulent stopper la pollution tout en s'alliant à l'Empire, soit faire la guerre à Xandora mais en gardant les industries polluantes ! S'énerva la nièce de Kandall. D'autres encore veulent faire la paix avec l'Empereur et rester indépendants, si ce n'est pas certains qui veulent rejoindre l'Empire ! Tous ont un point commun : ils n'ont pas appris de nos erreurs passés ! Dit-elle en regardant chaque personne assise autour de la table ronde.

-Alors apprenons jusqu'au bout et ne faisons pas un génocide ! L'interrompit Porltan. Cette guerre précipitée... sera notre cercueil à tous !

-Tu portes le nom de ton père, et le peuple est nostalgique du mandat d'Aldresdan, dit d'un ton calme Tarkes, situé en bout de table, le visage à moitié plongé dans l'ombre de la grotte. Si tu te présentes, tu seras le grand favori, crois-moi. Mais si tu ne le fais pas, alors je le ferai. Avec les mêmes projets, mais pas avec ton éloquence. Toi seul peut rassembler les foules et les faire écouter comme tu le fais ! Tu as le don d'orateur et crois moi, en politique, c'est un atout dont on ne peut pas se passer !

La Marche du Chaos : Livre I Le chant de la colèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant