La Marche du Chaos : Livre I Le chant de la colère

~21~ Alistair

La foule se pressait, les gens se rassemblaient près de la voie impériale, chacun hurlait, levait la main et certains avait même façonné des banderoles avec plusieurs messages comme "Walden agissez contre cette maladie, participez à la vraie guerre !" mais d'autres plus crus, scandaient à l'unisson, poings levés : "Occupez-vous des merdes du peuple pas celles de vos conflits !" Ils sont bien quelques milliers. Deux à trois, peut-être plus...

-La dernière guerre fut une guerre civile il y a de cela 170 ans, déclara gravement Walden. Aurons nous cette fois-ci droit à deux guerres ? Une guerre extérieure et intérieure ? Est-ce que là, nous nous en sortirons ? L'armée de Kandall et notre peuple contre l'armée xandorienne ?

-Mon Empereur, dit Alistair en s'approchant de Walden qui scrutait la foule à travers l'immense vitre du gratte ciel impérial. Ce serait tout dans votre intérêt de répondre au plus vite à cette crise.

Walden Mormaint fit pivoter les roues de son fauteuil vers son conseiller.

-Il y a de cela deux semaines personnes n'avait entendu de cette...

-... Pollution ? Le coupa le conseiller et sénateur.

-Attention Alistair, ne prenez pas l'habitude de me couper la parole, c'est une chance qu'Oswalda ait voulu encore de vous au gouvernement car mon avis différait légèrement !

L'homme vêtu de sombre ne cacha pas sa surprise. Oswalda ne veut pas me chasser ? Elle sait pourtant que je la déteste au plus haut point. Elle sait que je sais ce qu'elle souhaite faire.

-Pardonnez-moi votre Altesse, mais les rumeurs sur l'ampleur d'une maladie circulaient depuis au moins deux mois au sein de la population... Les hôpitaux sont surchargés depuis une semaine ou deux, le docteur Renald en est le parfait témoin ! Je crois... Que cette attestation était une mauvaise idée, les Xandoriens l'ont su...

-Par qui ? Le coupa à son tour Walden d'un regard de glace.

Il a toujours eu ce regard. Mais jamais avec moi. Il a toujours su m'écouter et me comprendre. Oswalda lui a mit une mauvaise image de moi... Et pourtant elle a voulu me laisser au gouvernement ? Qu'est-ce qu'elle espère tirer de moi ?

-Je ne sais, Mon Empereur, répondit-il en inclinant respectueusement la tête. En revanche... Alistair pesa ses mots avant de lancer l'idée qui lui trottait à la tête depuis un moment : la scientifique, une certaine Eldane que vous avez reçu juste avant Renald.

-Oui, et bien ? Demanda d'un ton intéressé le veil homme.

-Elle a découvert l'aéroneck, ce... matériau au bon moment si l'on peut dire. Puisque cette maladie due à la pollution ne peut guérir personne, il ne serait pas impossible d'envisager l'opportunité...

-Allez au fait, Alistair !

-Si j'ai bien compris ses analyses de ce matériau, on pourrait construire des vaisseaux susceptibles d'aller dans vers la Lune. Ce que je veux dire, c'est que l'on pourrait envoyer une partie de la population dans l'espace pour calmer le peuple en leur souhaitant la solution miracle : ils iront tous sur des terres paradisiaques !

-Vous êtes sûr que cela marcherait, Alistair ?

Celui-ci écarta les bras d'un geste d'impuissance.

-C'est partiellement réalisable... Ça ne pourra que calmer leur colère !

-Vous connaissez nos finances, vous savez que les caisses sont quasiment vides. De telles constructions coûteraient très chers !

-On a une telle technologie que les machines feront une grande partie du travail...

-Dans de telles opérations, on a toujours besoin d'humains...