Pourquoi. Pourquoi ne m'a t-il rien dit. Moi qui pensais que j'étais son héritière car je l'avais manipulé. Mais dès le début, il savait que j'étais sa fille. Pourquoi m'avoir adoptée alors qu'un simple test en public aurait confirmé ma légitimité ? Personne n'aurait osé contesté. Oswalda resta de longues secondes à scruter le corps de l'Empereur qui s'affaissait sur sa chaise. Sans comprendre. Et elle n'aimait pas ne pas comprendre. La femme en rouge finit par se lever, rinça les coupes, les rangea et sortit de la suite impériale. En longeant le couloir, elle vit à un détour l'ombre d'un soldat. La jeune femme s'arrêta alors, se concentra, ferma les yeux... Et les rouvrit humides et rougis. Elle s'avança alors en tremblant vers le soldat.
-Madame ? Dit-il, ne cachant pas sa surprise de la voir dans un tel état. Qu'est-ce que...
-L'Empereur est mort... Walden... Mon... Mon père, je vous en supplie, faites quelque chose !
-Il est dans sa chambre ?!
N'obtenant que des pleurs de la part d'Oswalda, il se précipita vers le lieu du crime. La fille de Walden recommença alors à longer les couloirs, pleurant et s'efforçant difficilement de parler tout en clamant ce qui était arrivé. Elle finit par arriver dans une salle de jeux, où même au plus profond de la nuit se trouvait toujours quelques personnes éminentes. Une dizaine de personne jouaient aux cartes en criant quand ils la virent. Là, ils constatèrent ses larmes, chose peu commune chez Oswalda, tous connaissaient sa nature froide et maîtresse d'elle-même.
-Ma dame, que faites-vous à une heure aussi...
-Walden, nous... Nous avions l'habitude de discuter le soir... Mais ce soir là, quand je l'ai trouvé il... Je ne sais s'il avait trop bu ou...
-Mais enfin, que s'est-il...
Le regard froid d'Oswalda refit surface, ce qui stoppa tout le monde. Non, ils devaient se rappeler que ce n'était pas une potiche, qu'ils ne s'adressaient pas à n'importe qui, même en ces circonstances...
-Il est mort, voilà ce qu'il s'est passé ! Elle se laissa alors tomber sur un fauteuil.
La fille Asterian n'aurait pu l'imaginer, mais elle s'endormit rapidement sur ce même fauteuil. À son réveil, elle se trouvait dans son lit avec une dizaine de personnes autour. Ce fut d'abord la surprise qui l'envahit. Comment ai-je pu réellement m'endormir ? Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Mais la réponse était évidente. Submergée par les émotions ? Non, pas moi, c'était de la comédie tout ça. De fausses larmes. J'ai toujours su jouer quand cela m'arrangeait. Mais pourtant, elle ne voyait pas d'autres solutions. À présent, elle ne savait plus si elle avait joué la comédie la veille.
-Vous vous êtes enfin réveillée, quelle merveilleuse nouvelle ! Nous craignions de vous perdre, vous aussi, l'Empire xandorien ne s'en relèverait pas ! Déclara le chef du Sénat en se levant aussitôt de son siège, bientôt imité par tous les autres. Il avait l'air jovial et avait cet air sur le visage qui rappelait un enfant, Gorgonas donnait un air naïf et optimiste.
-Je... Elle comprit avec stupeur qu'on l'avait déplacée et déshabillée pour la coucher comme une vulgaire môme. Personne n'osait toucher Oswalda ! Et pourtant si, on l'a fait. Elle chassa cette remarque dans sa tête pour se concentrer sur ses visiteurs. Le chef du Sénat, son jeune ministre de guerre qu'elle avait nommé en glissant un mot à l'Empereur. Il y avait un ou deux autres ministres. Mais nulle trace d'Alistair. Je me demande à quel point cette nouvelle a dû l'impacter. Je vous remercie d'avoir tant guetté mon réveil, reprit-elle, se reprenant. Je suis en forme, ne vous inquiétez pas de cela, mais qu'en est-il de Walden mon père ? A-t-il survécu ? Que s'est-il passé ? Qu'avez-vous fait ?
Le chef du sénat s'éclaircit la gorge avant de lui répondre d'un air désolé.
-Les médecins personnels de feu votre père...
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La Marche du Chaos : Livre I Le chant de la colère
RastgeleSur une planète lointaine, mais semblable à la nôtre dans un futur lointain, règne sur la quasi totalité des continents un Empire millénaire du nom de Xandora. Bâtit sur le progrès technologique, un événement vient mettre un terme à 170 ans de paix...