Chapitre XVIII : Après la fête, la défaite

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J'avais un peu du mal à tenir debout, et il y a donc un moment où j'ai trébuché sur Royce. Il n'a pas fallu plus à Marshall pour se précipiter vers moi et me dire : «Allez, on rentre maintenant.» Royce lui dit : «Mec, t'as bien vu qu'elle a juste trébuché.» Il répond : «Je sais, c'est bien pour ça qu'on va rentrer. Elle est complètement bourrée, je vais aller la coucher là. Bonne soirée les gars.» J'essaye de me débattre et de dire à Marshall que je veux rester mais rien n'y fait. Il me dépose dans la voiture et il démarre. J'arrive enfin à parler :

- «Je voulais rester.

- J'ai vu ça. Au fait, tu as perdu ton pari.

- Lequel ?

- Tu te rappelles que tu avais parié que tu ne finirais pas ivre ?

- Je ne suis pas ivre.

- Angie, tu ne tiens pas debout et tu as beaucoup de mal à parler !

- Je parle là.

- De très courtes phrases.

- Tu mens.

- Ahah, écoute-toi ! Tu sais ce qui me fait rire ?

- Quoi ?

- Il y a une femme cet après midi qui m'a dit qu'elle n'était pas ce genre de fille «qui se comporte comme une pauvre fille à se saouler pour faire comme ses amis», qu'elle n'était pas ce genre de fille «qui traîne dans les clubs et qui boit à en perdre la raison», qu'elle n'était pas du genre «à se mettre dans des états pitoyables tout ça parce qu'elle est dans un club avec des rappeurs». Et que de toute façon, «aucun homme ne voudrait faire d'une femme délurée, son épouse», qu'un homme «ne doit pas avoir cet image là de sa femme». Quelque chose à dire pour ta défense ?

- Si je pouvais...

- Parler ?

- Oui. Je me serai défendue.

- Mais tu peux pas trop parler là.

- Non.

- Donc tu admets être saoule ?

- Non. Fatiguée.

- Ahah. Après s'être comportée comme une «groupie» hein.

- Tu m'en veux ?

- Mais non, moi je n'ai fait que te citer hein ! Tu n'as fait que t'amuser et c'est normal.

- Tu m'épouses toujours ?

- Oui, même si, comme l'a dit une de mes connaissances, les hommes ne veulent pas épouser les filles délurées.

- Te moque pas.

- Je suis désolé, mais il y a de quoi !

- Méchant.

- Allez, tait-toi et garde tes forces pour arriver jusqu'à la maison vivante !

- Marshall je...

- Moi aussi Angie, moi aussi.»

Waouh, je n'ai même pas eu à finir ma phrase qu'il a comprit. Nous arrivons chez lui, il me porte jusqu'au lit, il me change et je m'endors dans ses bras. J'étais dans un état minable.

Ce matin je me réveille avec Marshall en train de me caresser les cheveux. Je lui marmonne :

- «Arrête !

From Paris to DetroitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant