Chapitre XXIX : Dernière ligne droite

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J'ai plongé rapidement ma main dans sa poche et j'en ai sorti une sorte de boîte pour bague, à peu près la même boîte que Marshall a sorti pour me demander en mariage, là où se trouvait ma bague de fiançailles. Sauf que la boîte était différente cette fois-ci. Mais c'était quand même une boîte à bague. Avant que j'ai eu le temps de l'ouvrir, Marshall me l'a arraché des mains et m'a dit :

- «Arrête ça tout de suite !

- Qu'est-ce qu'il y a dans cette boîte, une jolie petite bague pour Sarah hein ?

- Mais t'es complètement paranoïaque ! Il y a jamais eu de Sarah !

- Peut être mais il y a bel et bien une boîte contenant généralement un bijou, dans ta main, et c'est bel et bien quelque chose que tu as récupéré dans la voiture, bel et bien quelque chose tu m'as caché !

- Si je te l'ai caché c'est pour pas que tu t'énerves !

- En même temps, tu t'attendais à quoi ? T'achètes une bague pour une autre femme, comment tu veux que je réagisses ?

- C'est pas pour une autre femme, c'est pour toi. Tiens, ouvre là !»

J'ouvre la boîte et je vois deux bagues, c'était les alliances qu'on avait choisi pour le mariage. Je me suis sentie bête et je lui ai dit :

- «Tu aurais dû m'en parler... Pourquoi tu penses que je me serai énervée contre toi ?

- Parce que je suis débile, je suis allé les chercher hier avec cette voiture et j'ai réussi à les oublier dans la boîte à gants. Je suis trop con !

- Non, ça va, le plus important c'est qu'on les ait récupéré.

- Ouais bah heureusement que le type qui m'a volé ma caisse n'ait pas trop fouillé sinon il les aurait trouvé et les aurait volé. C'est pour ça que j'ai préféré me taire et ne rien te dire. Ça t'aurais énervée et inquiétée.

- Mais non. Mais c'est qu'il aurait presque peur de moi le petit !

- En même temps, quand on me dit ce que tu as fait hier soir à cette pauvre fille...

- Tatata, elle l'avait mérité ! Marshall...

- Quoi ?

- Je n'arrive pas à me faire à l'idée que tu vas m'abandonner pendant deux mois.

- Tu sais que je n'ai pas le choix.

- Je sais bien. Mais si seulement tu pouvais rester.

- Ce sera comme si j'étais là, je t'appellerai tous les jours.

- Non, ce ne sera pas comme si tu étais là. Tu ne sera pas là. Il n'y aura pas ta présence, je ne verrai pas ta bouille d'ange en ouvrant les yeux le matin, tu ne me réveillera pas en me faisant des bisous dans le cou, tu ne me préparera pas un délicieux petit déjeuner tous les matins, je ne sentirai pas tes mains sur mes hanches et ton souffle dans mon cou quand je ferai la cuisine, je ne pourrai pas me perdre dans tes grands yeux bleus, je ne pourrai pas embrasser ton petit nez en trompette et tes lèvres si douces dès que j'en aurai l'envie, je ne te verrai pas froncer les sourcils dès que quelque chose ne te ne convient pas, je ne te verrai pas non plus te mordre la lèvre ou passer ta langue dessus pour te retenir de sourire et de rire, tu ne sera pas là pour me sortir tes phrases salaces ou pour me faire tes blagues ridicules, tu ne me serrera pas dans tes bras musclés et tatoués tous les soirs pour m'endormir. Et tout ça durant deux mois. Je ne sais si je vais tenir tant de temps loin de toi Marshall, tu vas terriblement me manquer...

- La merde, tu viens avec moi !

- Sérieusement ?

- Oui, après tout tu n'as rien qui te retiens à Detroit ces deux prochains mois. Je ne sais même pas pourquoi je ne te l'ai pas proposé avant !

- Alors c'est sûre ? Je t'accompagne ?

- Oui, je ne peux pas laisser ma femme seule ici durant deux mois ! Puis ce sera comme notre lune de miel.

- Oh c'est génial mon amour ! Je t'aime tellement Marshall Mathers, tu n'as pas idée !

- Je t'aime aussi ma belle. Au fait, mes blagues ne sont pas ridicules.»

Je rigole et il m'embrasse. Je reprends et lui dit :

- «Marshall, est-ce que tu te rends compte de la chance qu'on a ?

- Comment ça chérie ?

- Et bien, regarde-nous, on est tellement chanceux de s'être trouvés, de vivre ce qu'on vit. Je ne sais pas pour toi, mais pour moi ces dernières semaines ont complètement changé ma vie, elle a prit une tournure inattendue, je ne pensais pas tomber amoureuse si vite, je ne pensais pas vivre tout ça en si peu de temps. Tu sais, tu m'as redonné l'envie d'y croire. J'avais perdu toute foi en l'amour dernièrement, et toi tu m'as littéralement sauvée. Je tiens juste à ce que tu le saches, parce que je ne sais pas si tu t'en rends compte.

- T'as raison, on a de la chance que la vie nous ait réuni. C'est ce qu'on appelle le destin.

- C'est vrai... Changement de sujet : tu ne m'as pas parlé de ton enterrement de vie de jeune garçon ! Ça s'est bien passé ?

- Ah oui très bien. Ton meilleur ami a servi d’interprète toute la soirée, le pauvre, mais oui ça c'est bien passé.

- Vous avez fait quoi ?

- On est sortis dans un club, nous aussi, et on a bu quelques verres. Pas de folies quoi.

- Ça a été avec mon père ?

- Hum oui... Il a même essayé de rapper avec mes potes.

- Ahah Oh mon Dieu... Ça devait être ridicule non ?

- Bah... Vu que son anglais ne voulait rien dire, un peu oui...

- Désolée pour ça chéri !

- Non mais c'était drôle hein !

- Ah bah ça, j'imagine bien ! Et ça s'est bien passé avec Lucas ?

- Oh... Je l'ai ignoré toute la soirée pour ne pas qu'il y ait de conflits. Parce que je t'avoue que rien que le fait de le voir me donne envie de lui foutre mon poing dans sa figure.

- Quelle violence, quelle jalousie !

- Non mais c'est vrai. Tu te rends compte des efforts que je fais pour toi ?

- Oui, et je t'en suis reconnaissante. Merci beaucoup de faire ce que tu fais, c'est très important pour moi.

- C'est rien, je ferai tout pour toi.»

Il m'embrasse sur le front tout en me serrant dans ses bras. Et dire que cet homme attentionné est mon fiancé, et que dans quelques jours, je deviendrais sa femme...

From Paris to DetroitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant