Chapitre VIII : Une nuit en cellule

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J'ouvre et je vois Marshall, qui avait l'air énervé. Il rentre et dit :

- «Angie ? Est-ce que tu te fous de ma gueule ?

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

- Qu'est-ce qu'il m'arrive ? T'es sérieuse là ? Je t'appelle, tu me raccroche au nez, ensuite j'essaye de te joindre toute la journée, et pas une seule fois tu me réponds. C'est quoi le problème ?

- Il y aucun problème.

- Donc tu m'ignores toute la journée et c'est normal ?

- C'est juste que je préfère arrêter là.

- Pourquoi ? J'ai fais quelque chose de mal ?

- Non, mais ça sert à rien de construire une histoire quand on sait que ça ne va pas durer !

- Et pourquoi ça ne durerai pas ? Tu ne me fais pas confiance ?

- Non c'est pas ça, mais je vais devoir rentrer en France dans un peu moins de trois mois Marshall !

- Ah oui c'est vrai bordel, j'avais complètement oublié ça. Alors c'est ça ces pleurs, ces appels filtrés, ton comportement ? On va trouvé une solution, tu restera auprès de moi !

- Non, c'est pas possible. Même si je trouvais un boulot ici, c'est même pas sûre que ça suffise. Je suis perdue.

- Arrête de pleurer bébé, on va régler ça.»

Il me prends dans ses bras et je n'ai pas du tout envie de le repousser, ses bras me réconfortent. Je sèche mes larmes, lève la tête et l'embrasse tout doucement. Je m'excuse auprès de lui et le serre dans mes bras. Alexandra se réveille et nous voit enlacés. Elle me sourit et me fait un clin d'œil. Elle se dirige vers nous et commence à rougir et à bégayer quand elle demande à Marshall comment il va. Je rigole face à ses réactions de groupie. Je crois qu'elle ne s'habituera jamais de voir son idole sous son toit. Marshall me propose de dormir chez lui, j'hésite par rapport à ma cousine. Elle me rassure en me disant qu'elle va se barricader dans la maison et tout fermer à clés tant qu'elle sera toute seule. J'ai donc suivi Marshall chez lui. Ses filles étaient toutes là, mais elles allaient bientôt retournés chez leur mère, elles étaient venus juste pour la journée. Kim est arrivée les chercher, j'étais impressionnée par cette femme, c'est quand même une femme importante dans la vie de Marshall. Elle vient vers moi et me dit :

- «Bonsoir, je suis Kim.

- Moi c'est Angie.

- Je sais, et mes filles m'ont dit beaucoup de bien de toi. Et même si, avec Marshall, on ne parle pas de ces choses là, et bien je peux voir qu'il est bien avec toi. Tu sais, il ne ramène jamais de femmes ici et il ne présente jamais de femmes à ses filles, alors je pense que s'il a fait l'exception pour toi, c'est que tu dois être importante.

- J'espère, il l'est aussi pour moi.

- Ça se voit aussi. Bon j'ai été ravie de te connaître, à une prochaine fois j'espère.»

Cette femme est charmante, je ne vois pas pourquoi tous ces fans d'Eminem ont une dent contre elle, à part le fait que Marshall n'ait pas véhiculé une bonne image d'elle dans le passé... Marshall et moi mangeons notre dîner, tous les deux, en amoureux, devant Titanic. Oui, il n'y a pas plus cliché pour un couple que de regarder ce film. Il me regarde et me dit :

- «Je comprends pas pourquoi, vous les filles, vous pleurez toujours devant ce film !

- Tait-toi blondinette !

- J'aime pas du tout ce surnom.

- Tu préfères Rabbit ?

- Non plus.

- Marshie ?

- Arrête, pour toi c'est Marshall, c'est tout. Angie, il faut que je te dise quelque chose...

- Quoi ?

- Je t'aime. Vraiment, je t'aime, je veux que tu le saches. J'ai pas le je t'aime facile mais là je tiens à ce que tu le saches. Même si ça fait peu de temps qu'on est ensembles, et bah je t'aime. Et je sais que c'est une étape importante dans un couple de dire je t'aime, alors je te le dis, je t'aime.

- Je t'aime aussi Marshall Mathers.»

Waouh, il m'aime. C'est dit, il est vraiment amoureux de moi. On s'embrasse passionnément, il commence à m'embrasser dans le cou. On est interrompu par un des gardes du corps de Marshall, qui a l'air très mal à l'aise de nous interrompre d'ailleurs. Il dit que la police l'attend dehors. Marshall me regarde, inquiet. Je l'accompagne dehors. Un policier lui dit :

- «Je suis désolé mais il va falloir nous suivre Mr Mathers, vous allez être placé en garde à vue dès ce soir.

- Hein ? Et je peux savoir pourquoi ?

- Vous êtes accusé de coups et blessures sur la personne de Michael Davis.

- Ce gars là tape sur sa petite copine, vous trouvez ça normal Monsieur ? J'ai fait ça pour la défendre, vous n'auriez pas fait ça ?

- Nous n'avons pas la plainte de cette jeune femme. La meilleure chose pour que vous puissiez plaider la légitime défense est qu'elle porte plainte contre cet homme. Pour l'instant, il va falloir nous suivre.

- Très bien, laissez-moi deux secondes s'il vous plaît.»

Il se retourne vers moi, j'ai les larmes aux yeux :

- «Marshall...

- T'inquiète pas princesse, ça va aller. Reste ici pour ce soir, mon manager, Paul, va sûrement passé, il faudra que tu lui expliques toute l'histoire. Et demain matin, tu ira voir ta cousine pour lui demander de porter plainte. Mais tu sais, elle n'a qu'à demandé à Michael de retirer sa plainte contre moi sinon elle, elle porte plainte contre lui. Le chantage, y a que ça de vrai. Et ça nous fera gagner du temps et de l'argent surtout, parce qu'entamer une procédure, c'est beaucoup trop épuisant. N'appelles pas mes filles, elles vont s'inquiéter pour rien, je serai de sortie demain. Bon, je vais devoir y aller. Surtout, n'oublie pas, je t'aime.

- Je t'aime aussi.»

Et il est partit avec la police. Je suis retournée dans cette énorme villa, toute seule, enfin avec plein de gardes de corps autour de la maison. Une demie heure plus tard, un homme est arrivé, j'ouvre la porte et il me dit :

- «Angie je suppose ?

- Oui, tu es Paul ?

- Oui. Alors, c'est qui ce Michael Davis et c'est quoi cette histoire ?

- Ma cousine, Alexandra, sortait avec ce garçon, mais il la battait. Elle a fini par le quitter, mais un soir, quand Marshall et moi sommes arrivés chez elle, il était en train de la frapper. Marshall s'est interposé et à taper sur Michael pour défendre ma cousine. J'ai essayé de l'arrêter mais j'avoue avoir mis du temps avant d'y parvenir.

- D'accord, je vois... Bon, je pense qu'il va falloir que j'aille voir Marshall au poste, tu te charges de ton cousine pour qu'elle vienne donner sa version des faits demain au poste, ou pour qu'elle arrive à ce que son ex retire sa plainte ?

- Oui, j'irai la voir dès la première heure demain.

- Très bien. Et bien je te souhaite malgré tout une bonne nuit. Salut.

-Salut.»

Me revoilà seule. Je m'allonge dans le lit de Marshall, toute seule, c'est horrible, je sens son parfum sur les draps, il me manque déjà. Je suis inquiète mais je parviens enfin à m'endormir, avec la boule au ventre.

From Paris to DetroitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant