From Paris to Detroit

Chapitre XXI : Quand deux mondes se rencontrent

Et alors que nous concoctais un bon petit plat, Marshall est arrivé derrière moi et a murmuré dans mon oreille :

- «Angie, s'il te plaît, j'en t'en prie, dis-moi que tu m'aimes.

- Serai-tu en train de supplier ?

- Oui, clairement.

- Très bien. Je t'aime Marshall Bruce Mathers, je t'aime plus que tout au monde, je n'ai jamais été aussi amoureuse de ma vie. Je t'aime, je t'aime, je t'aime. J'ai hâte de devenir ta femme et me lever chaque matin à tes côtés. Je t'aime.

- Je t'aime aussi, je t'aime ma belle.

- Tu vois ce n'était pas dur de supplier.

- Tu vois ce n'était pas dur de me dire que tu m'aimes. Maintenant on peut reprendre le cours normal de notre vie sexuelle ?

- Marshall, c'était tellement mignon, t'as tout gâché !

- Mais non.»

Il m'embrasse passionnément tout en passant sa main son mon tee-shirt. Il me porte jusqu'au salon et m'installe sur le canapé. Il me déshabille complètement et je fais de même. Et alors qu'on était en pleine action il se lève et commence à quitter le salon. Je lui dis «Qu'est-ce que tu fais là ?», il me répond «Viens, on va dans la chambre.» Quel idiot, je me suis demandée à quoi il jouait. Je me suis levée et je l'ai rejoins. Arrivés dans la chambre, il m'a jeté sur le lit, je pense que c'est un rituel qu'on sort avec Marshall Mathers. Bref, nous avons fait notre affaire. Une fois qu'on eu fini, il me dit :

- «T'as vu comment c'est intense quand tu me dis à quel point tu m'aimes ?

- Oh, c'était pas si top.

- J'espère que tu plaisantes !

- Oui, je plaisante ! C'était génial chéri, comme toujours.

- D'ailleurs, ça m'a fatigué tout ça ! On dort ?

- C'est d'une classe ça. Faire l'amour à une fille, se vanter et s'endormir !

- Roh, t'es fiancée avec un goujat, que veux-tu ! Allez bonne nuit bébé !»

Il m'embrasse sur le bout du nez, c'était très mignon d'ailleurs, et il éteint la lumière. On s'endort l'un contre l'autre.

Deux semaines sont passées, et Marshall et moi nous marions dans une semaine déjà. Aujourd'hui, Alexandra et moi allons chercher mes parents, Mathieu mon frère et sa femme Mélissa, mon oncle et ma tante les parents d'Alexandra, François et Sonia, mes meilleurs amis Juliette et Baptiste et aussi Lucas, à l'aéroport. Ils sont tous venus pour le mariage. Le reste de ma famille et de mes amis n'ont malheureusement pas pu venir jusqu'à Détroit. Les parents d'Alexandra, et Lucas dormiront chez elle. Et tout le reste s'installe chez Marshall jusqu'au mariage. Mais pour aujourd'hui, je veux tous les conduire jusque chez Marshall pour qu'ils apprennent à le connaître. J'avais peur de la barrière de langue mais bon, Juliette, Baptiste et Mélissa parlent couramment anglais. Il va juste falloir faire l'interprète avec le reste. Quand je suis arrivée avec tout ce petit monde chez Marshall, il nous attendait avec une table dressée et un bon repas. Ça m'a vraiment touché qu'il prépare tout ça pour ma famille et mes amis. Les premiers contacts entre mon père et Marshall étaient, comment dire... Glacials. Marshall faisait des efforts, mais pas mon père. Juliette, elle, ne lâchait pas Marshall des yeux. Au point que Baptiste en était jaloux. J'ai trouvé ça très drôle. Mon frère, lui, essayait vraiment de se débrouiller avec le peu d'anglais qu'il connaissait pour échanger avec Marshall, ça me faisait plaisir de voir ça. Ma mère approuvait tout à fait Marshall, elle était à la limite de tomber amoureuse de lui ! Marshall n'était pas trop content d'accueillir Lucas chez lui, mais c'était juste pour aujourd'hui alors il a essayé de pas trop le calculer. Je me suis levée de table à un moment, je voulais fumer une cigarette et j'évite de fumer à l'intérieur. Mon père m'a suivi car il voulait fumer lui aussi. Arrivés dehors, je le regarde et lui dit :

- «Papa, essaye d'être gentil avec Marshall ! Il fait de son mieux pour te plaire.

- Je suis gentil. Au fait, ça lui arrive jamais de sourire ?

- Tu vois t'es pas sympa ! Rassure-toi, il sourit. Il n'est pas du genre à sourire pour rien, c'est tout. Il est très réservé. Et je crois aussi que tu l'impressionnes.

- Ah bon ? Et pourquoi ça ?

- Parce que tu es le père de sa future femme et qu'il est celui qui va t'enlever ta fille.

- Personne ne t'enlèvera à moi, quoi qu'il arrive.

- Je sais bien, mais tu m'as compris. Bref, fais des efforts.

- J'aimerai bien, mais je ne parle pas anglais. Et de toute façon, de quoi on parlerait ? J'y connais rien au rap moi.

- Ahah Papa. Tu sais il a d'autres sujets de conversation que le rap.

- Oui sûrement. Mais regarde autour de toi, même si on parlait de sujets de la vie de tous les jours, qu'est-ce qu'il y connaîtrait ? Il vit dans une somptueuse maison où il gare de sublimes voitures. Qu'est-ce qu'il connaît de la vraie vie ? Ce garçon n'a jamais connu la misère !

- Oula Papa désolée de te dire ça mais tu m'énerves !

- Pourquoi ? J'ai pas raison ?

- Non, pas du tout. Tu as tort ! Si tu apprenais à le connaître tu saurais qu'il n'a pas toujours vécu comme ça !

- Quoi ? Son premier album de rap ne s'est pas vendu, c'est ça ? Oh le pauvre petit, je vais le plaindre !

- Ok, très bien. Ce garçon qui est propriétaire de tout ça aujourd'hui est un garçon qui a été abandonné par son père lorsqu'il avait quelques mois, qui a été élevé par une mère droguée qui n'a jamais travaillé ! Il n'avait pas d'argent, vraiment pas. Il était régulièrement harcelé à l'école parce qu'il était le seul blanc ou parce qu'il était le petit nouveau, ce qui arrivait souvent vu qu'il devait déménagé tous les deux mois car sa mère ne pouvait payer un loyer vu qu'elle ne travaillait pas ! Il est même resté dans le coma pendant une semaine après un agression à l'école, et il n'avait que dix ans. Il en a gardé quelques séquelles. Il a vécu une enfance très malheureuse. A l'âge de 20 ans, il a perdu son oncle qui était aussi son meilleur ami, ça lui a brisé le cœur. Il y a neuf ans, il a vraiment perdu son meilleur ami, celui qui l'a encouragé à faire du rap alors personne ne croyait que le petit blanc pouvait le faire. Quand son meilleur ami est mort, il en a fait une dépression, vraiment. Il a commencé à prendre beaucoup de cachets parce qu'il ne trouvait plus le sommeil depuis ce décès. Il en a même fait une overdose, tout son organisme était mort. Mais sa force d'esprit a fait qu'il était assez fort pour surmonter tout ça et se passer de ces cachets, il est clean aujourd'hui, au point qu'il évite même de boire de l'alcool. Tu sais, ce jour là il a vraiment failli partir et laisser trois filles derrière lui. Trois filles qu'il aime plus que sa propre vie. Et ses filles l'aiment tout autant, car il est le meilleur père que ce monde peut connaître. Oui, désolée Papa, le meilleur père. Alors ne t'avises plus jamais de le prendre de haut tout ça parce qu'aujourd'hui il a réussi sa vie, alors qu'il a connu la misère, beaucoup plus que toi tu as pu la connaître ! La vraie vie, il sait ce que c'est. Et malgré sa célébrité, il est très humble. N'oublie jamais tout ce que je viens te dire et apprends à le connaître avant de le juger !

- Angéline, je ne savais pas tout ça, je...

- Justement, tu ne savais pas et ça ne t'a pas empêcher d'avoir une opinion sur lui. Si tu avais voulu faire connaissance avec lui, tu aurais su que sa vie n'a pas été si facile que ça !

- Je m'excuse, je vais faire des efforts.

- J'espère bien.»

Nous avons fini nos cigarettes dans le silence et nous sommes rentrés. Arrivée à table, Juliette me dit...