Chapitre XII : Et si c'était déjà la fin ?

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Je n'entends pas ce que Paul lui dit mais au fur et à mesure de la conversation, le visage de Marshall se décompose. Il raccroche et je lui demande :

- «Quelque chose ne va pas Marshall ?

- Oui. J'ai une mauvaise nouvelle...

- Quoi ?

- Dans un mois je pars en tournée en Europe.

- Bah c'est plutôt génial non ?

- Pendant deux mois...

- Attends. Mais je serai repartie en France quand tu reviendra... Ça veut dire qu'il nous reste plus qu'un mois ?

- Oui, je crois bien.

- Et bah tu sais quoi ? Quitte à se séparer un jour je préfère que ce soit maintenant, les adieux seront moins douloureux aujourd'hui que dans un mois, on aura vécu trop de choses d'ici un mois.

- Non, mais attends qu'est-ce que tu fous ?

- Je m'en vais. Il fallait que ça arrive un jour !

- Arrête, reste avec moi.

- Marshall, tu vas t'en aller, et du coup moi aussi. Je vais voir s'il y a pas un avion direction Paris pour demain.

- T'es sérieuse ? Tu vas pas me quitter comme ça quand même ?

- Ta tournée en Europe, elle comporte une date à Paris ?

- Oui, même deux !

- Et bien tu passera me faire un petit coucou, puis voilà.

- Mais arrête c'est ridicule ! Ça peut pas se finir comme ça nous deux.

- Et bien si, apparemment.

- C'est fou cette mauvaise habitude que tu as d'abandonner dès que ça devient un peu difficile.

- J'abandonne pas ! Il y a juste aucune solution à ça !

- Je pourrai annuler cette tournée ! Après tout elle se fait un peu précipitamment !

- Non, tu sais très bien que tu n'annulera pas ! Non Marshall, il n'y a rien qui pourrai empêcher cette séparation !

- Si, il y a le mariage.

- Arrête avec ça, c'est ridicule, on va pas se marier pour que par la suite tu me laisses toute seule ici pendant deux mois.

- Tu n'es pas toute seule, tu as ta cousine, et il y a mes filles aussi.

- Marshall, ça ne sert à rien d'insister. Je rentre à Paris dès demain. Merci pour tout, merci pour ces moments, merci de m'avoir fait vivre ces jours si intensément. Je t'aime.»

Je l'ai embrassé délicatement, j'ai pris mes affaires et je suis partie. Il est resté sans voix. On était tous les deux au bords des larmes. Quand je suis arrivée chez Alexandra, ils étaient, elle et Lucas, étaient en train de regarder la télé. Alexandra m'a demandé :

- «Qu'est-ce que tu fais là ?

- Quoi ? Je suis plus la bienvenue ?

- Mais si, soit pas sur la défensive comme ça ! Vous vous êtes engueulés avec Marshall ?

- Je l'ai quitté !

- Hein ? Pourquoi ?

- C'est compliqué. Et cache ta joie toi !» dis-je en regardant Lucas qui affiche un grand sourire à l'annonce de ma séparation avec Marshall. Je prends le PC d'Alexandra et Lucas me demande :

- «Qu'est-ce que tu fais Angéline ?

- Je réserve un vol pour Paris pour demain.

- Prends-en deux ! Je vais rentrer aussi.

- T'es pas obligé de me suivre partout tu sais !

- Bah si tu pars j'ai plus rien à faire ici ! Si je suis venu ici c'était pour toi.

- C'est bien ce que je dis, tu me suis.

- Non mais j'ai droit de rentrer chez moi aussi !

- Oui allez, c'est bon, c'est fait, j'en ai pris deux, t'es content ?

- Oui. Quelle heure ?

- 13h30 demain.

- Ok merci.

- Ouais. Au fait, tu dors sur le canapé ce soir, je reprends la chambre !

- Putain t'es d'une humeur massacrante aujourd'hui toi !

- Ta gueule !»

J'avoue que j'y vais un peu fort avec lui, le pauvre, mais le fait de devoir me séparer définitivement de Marshall me tue. C'est Lucas qui ramasse alors qu'il n'a rien fait. Bref, je passe la soirée dans le silence, sans ouvrir la bouche et je vais me coucher avec une boule dans le ventre.

Ça y est, on y est, aujourd'hui je rentre en France, un peu plus tôt que prévu... Il est treize heures quand Lucas et moi nous dirigeons vers la salle d'embarquement. Je passe mes bagages quand j'entends quelqu'un derrière moi...

From Paris to DetroitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant