Chapitre IV : Ça ne peut pas s'arrêter là.

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J'ouvre la porte et là :

- «En serviette ? Très sexy !

- Marshall ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Je sais pas, je me suis dit que je pouvais pas te laisser m'échapper comme ça.

- Comment ça ?

- Bah, je trouvais que le courant était bien passé entre nous donc je me disais que peut être on devrait ce revoir. Alors, je suis venu te voir. Tu sais, c'est tellement rare qu'une femme me rende si à l'aise quand je suis avec elle. C'est peut être parce que tu fais la fille indifférente ou peut être parce que toi tu ne t'intéresse pas à ce que je suis publiquement mais à qui je suis vraiment.

- Je ne sais pas quoi dire.

- Ne dit rien. Tout ce que tu as à dire c'est oui.

- A quoi ?

- Tu veux que je t'emmène au restaurant ce soir ?

- Oui.

- Très bien. Mais tu vas pas y aller en serviette, rassure-moi.

- Non, idiot. Rentre, je vais me préparer, attends-moi au salon.»

Je me suis vêtue d'une belle robe rouge, j'ai mis un trait d'eye-liner sur mes yeux, du rouge à lèvres, je me suis séché les cheveux et je les ai ondulés. Quand je lui arrivée dans le salon, Marshall fixait une photo de lui, il me regarde et me dit :

- «Elle est vraiment fan de moi ta cousine !

- Si tu savais...

- T'es sublime !

- Merci.

- Allez viens, on y va.»

Arrivés au restaurant, on nous emmène dans une salle privée. On s'installe à table et il me dit :

- «Alors, parle-moi un peu de toi. Qu'est-ce qu'une française comme toi fait à Détroit ?

- Oh, je suis juste venue voir ma cousine, c'est simplement des vacances, j'ai un visa pour trois mois. Et ça fait déjà une semaine que je suis là.

- Attend, ça veut dire que tu vas partir ?

- Oui. Enfin je pourrais rester, mais faudrait que je trouve du boulot ici mais ça m'a pas l'air simple.

- Oui, à Détroit il y a pas trop de boulot.

- Tiens, je voulais te dire quelque chose.

- Quoi ?

- Je voulais te présenter mes plates excuses.

- Pourquoi ?

- Hier soir j'ai un peu agit comme une idiote, à te regarder de haut tout en te traitant de misogyne, homophobe, violent et vulgaire. Aujourd'hui j'ai écouté certaines de tes chansons et je dois avouer qu'en fait tu sais être très touchant. J'aurai pas dû te juger comme ça.

- C'est pas grave, tu es toute excusée. Qu'est-ce que tu as tiré de tout ça ?

- Que tu es un père formidable, que ta vie n'a pas été facile, que tu viens de loin, et que tu n'as pas été heureux en amour.

- Ça on peut le dire...

- On peut sentir que tu n'as plus confiance en l'amour, que tu as été blessé.

- C'est vrai. Et toi, tu n'as jamais souffert en amour ?

- Oh si. J'ai été folle amoureuse mais le gars a beaucoup joué avec mes sentiments. J'aurai donné ma vie pour lui, j'en étais dingue. Lui aussi m'aimait sûrement, mais pas autant. On se connaissait depuis le collège, il est mon premier amour et le seul, mais il n'a pas toujours été honnête, il n'a jamais voulu s'engager avec moi, il ne m'aimait pas comme je l'aimais. Pourtant qu'est ce qu'on était bien quand on était tous les deux ! C'est d'ailleurs aussi pour ça que je suis ici aujourd'hui.

- Comment ça ?

- J'ai décidé de partir à Détroit pendant trois mois pour fuir tout ça, pour prendre du recul. On vient de se séparer il y a quelques semaines après des années, à cause de ce dont je te parlais, le manque d'engagement, le fait que je l'aime plus qu'il ne m'aime, le fait que je doute de son honnêteté, tout ça...

- Tu l'aimes toujours ?

- Je ne sais pas. Si j'ai enfin pu rompre avec lui après des années, c'est que je ne l'aime sûrement plus autant. Je crois que je me suis lassée de l'aimer plus qu'il ne m'aime, de lui donner plus qu'il ne me donne, je voulais juste qu'il m'aime en retour, mais je me suis jamais sentie aimée à ma juste valeur. C'est la vie. C'est comme ça, c'est fini, et c'est sûrement mieux pour moi.

- C'est pas facile l'amour hein..

- Oh ça non !»

Une fois que nous avons fini de dîner, il me ramène chez moi. Il m'accompagne jusqu'à la porte d''entrée et me dit :

- «C'était vraiment une soirée sympa. Et je veux que tu saches que je ne me comporte pas comme ça d'habitude, c'est bien la première fois que j'emmène une fille que je connais que depuis un jour au restaurant.

- T'as pas besoin de te justifier.

- Non, mais je veux pas que tu penses que je suis un coureur de jupons ou des trucs comme ça, parce que c'est pas le cas.

- C'est bon, t'inquiètes. Du coup moi je veux que tu saches que je ne vais pas au restaurant avec un gars que je connais depuis un jour non plus d'habitude ! Mais là, j'en avais envie. Et tu dois savoir aussi que ce n'est pas parce que tu es célèbre ou quoi que ce soit.

- Je sais, je sais, j'avais compris que tu n'étais pas de ce genre. Surtout que cette star là, hier encore tu la détestais.

- Oui, en effet. Mais je m'en fiche de tes musiques, je passe du temps avec Marshall, pas avec Eminem ou Slim Shady. Tu vois, cette partie de ta vie m'importe peu. Enfin, si, l'artiste que tu es est aussi une partie de toi, mais je veux connaître la personne qui se cache derrière tout ça.

- C'est que je trouve bien chez toi.

- Mais j'ai l'impression que ta carapace est dure à briser. T'es méfiant hein ?

- Oui. C'est dur de faire confiance à nouveau.

- A qui le dis-tu ! Bon, je vais aller me coucher hein, bonne nuit à toi.

- A toi aussi.»

Il m'embrasse sur la joue, je me retourne et ouvre la porte. Il s'approche de sa voiture, se retourne et me dit :

- «Hé, c'était un idiot !

- Qui ?

- Ton ex. S'il n'était pas capable d'aimer une fille comme toi, alors c'était un vrai idiot !

- Si tu le dis. Marshall, je ne t'ai même pas posé la question : tu veux boire un dernier verre ?

- Oui, pourquoi pas.

- Allez viens.»

On entre, je nous sers un verre. On parle de tout et de rien pendant une heure. Il décide de s'en aller. En partant il me dit :

- «On se voit demain ?

- Si tu veux.

- Très bien, alors à demain poupée.»

Il me donne un simple petit baiser sur la bouche, l'air de rien, et s'en va sans rien dire d'autre, avec un léger sourire. Je reste choquée, il m'embrasse, comme ça, et s'en va comme si tout était normal. Je n'ai pas trop compris ce qu'il vient de se passer. Quand j'y réfléchis, heureusement qu'il vient demain, je ne pourrais même pas le contacter sinon, on a même pas échangé nos numéros ni rien.

From Paris to DetroitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant