Debbie Merwin entraîna Tressie vers le bâtiment qui formait un angle droit avec celui des classes. C'était là que se situaient les chambres des élèves du pensionnat. La bâtisse était tout aussi imposante et ancienne que la précédente. Du lierre courait librement le long des murs en pierre et ses fenêtres possédaient un style gothique qui s'accordait à la perfection au reste du décor. La jeune fille devait admettre que Caine avait raison : Coates dégageait un certain charme, sous ses aspects d'établissement austère et monotone...
Les deux adolescentes, une fois le corridor reliant les deux ailes traversé, montèrent au premier étage par un grand escalier aux marches de bois grinçant. Celle en tête ouvrit une porte tout au fond de la section et pénétra dans la pièce. Cette dernière, de taille moyenne, comportait trois lits une place et était décorée par divers posters et affiches hétéroclites. Il y en avait une telle quantité que l'on pouvait à peine discerner les cloisons peintes d'un blanc assez douteux. Mis à part ça, deux grandes fenêtres donnaient une vue magnifique sur Perdido Beach et l'océan, à cinq kilomètres de là.
Debbie, laissant Tressie observer la chambre, se dirigea vers la grande armoire en bois ornant l'un des murs et se mit à y chercher des affaires. Elle en sortit un jean gris taille haute, un débardeur bleu à bretelles et des sous-vêtements, qu'elle tendit avec un grand sourire à la brune. Celle-ci, encore surprise par la soudaine amabilité de l'autre fille, les accepta.
– Il y a une salle de douche juste en face de la chambre, lui indiqua-t-elle. Je t'attends là.
– D'accord. Merci Debbie.
– Je t'en prie, c'est normal.
L'aînée se laissa tomber sur l'un des lits portant une grosse couverture à fleurs pendant que Tressie sortait de la pièce afin de pénétrer dans celle de l'autre côté du corridor. Elle se retrouva dans une vaste salle carrelée du sol au plafond de couleur blanche. Une rangée de dix cabines de douche s'alignait au fond de la pièce, ainsi que des lavabos chacun rehaussé d'un miroir.
La jeune fille se dirigea vers la dernière cabine. Elle l'ouvrit, y entra et verrouilla dans son dos. Remarquant un petit banc à sa droite, elle y posa ses nouvelles affaires. Ensuite, elle défit ses lacets afin de retirer ses baskets, puis l'entièreté de ses vêtements. La fraîcheur de la pièce la poussa à se hâter.
Allumant l'eau chaude et après avoir vérifié que la température était idéale, elle se glissa sous le jet. Un soupir de bonheur lui échappa. Elle n'avait plus eu l'occasion de se laver depuis la veille au matin, avant l'enterrement de Betty. Le nom de cette dernière assombrit ses pensées alors qu'elle tournait son visage vers le pommeau de douche, les yeux clos.
À peine vingt-quatre heures plus tôt, elle était dans le square de la place centrale avec ses amis pour mettre en terre leur camarade de classe. Avec tout ce qu'il s'était produit depuis, elle avait l'impression que beaucoup plus de temps c'était écoulé entre cet événement et le moment présent...
L'esprit de Tressie continua de dériver au rythme du martèlement du jet contre le bac à ses pieds et elle se retrouva à songer à Sam, Astrid, Edilio, Quinn et Peter. Elle espérait sincèrement qu'ils aillent bien. Ne rien savoir de leur destination, bien que source de stress, était un point positif : même si ses ennemis l'interrogeaient, elle ne pourrait pas leur fournir de réponse. Son ignorance assurait leur protection... et la sienne.
Ses quatre camarades avaient dû être inquiets de ne pas la voir arriver, la veille au soir. Ils devaient se douter qu'elle avait fait une mauvaise rencontre. Mais l'adolescente continuait de se persuader qu'elle avait bien fait de ne pas s'enfuir avec eux. Grâce à ça et ironiquement grâce à Caine qui l'avait empêchée de quitter la ville, elle en savait plus sur la Zone et ses étranges événements. Ça pourrait aider Sam avec son propre anniversaire, si... elle le revoyait d'ici là.
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Gone [T.1]
ParanormalPerdido Beach, Californie. 14 novembre 2012. Toutes les personnes de plus de 15ans disparurent simultanément à 9h52 précise, plongeant le reste des jeunes habitants de la petite ville côtière dans la panique la plus totale. De plus, certains enfants...