Chapitre 17

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Tressie déambula cinq minutes dans l'hôtel de ville avant de trouver la salle de réunion dont Astrid lui avait parlé. Ses quatre amis l'attendaient déjà. Elle entra dans la pièce et se hissa sur la grande table pourvue d'une dizaine de chaises en cuir. Croisant ses jambes comme si de rien n'était, elle adressa un sourire amical à la blonde, qui la dévisagea avec un air pincé. Ses bras étaient croisés sur sa poitrine et son pied tapait le sol de manière presque comique.

– Tu es en retard de cinq minutes, lui fit-elle remarquer en indiquant sa montre.

– Oh, ça va. J'ai eu du mal à trouver la salle. Tu vas pas m'en chier une pendule, quand même...

Cette dernière phrase typiquement Tressie Oxford fit rire discrètement les trois garçons. Ils eurent à leur tour droit à un regard assassin. Edilio, bien campé sur ses jambes, se tenait à côté de Tressie. Quinn se trouvait pour sa part assis sur l'un des sièges, pieds croisés sur la table. Quant à Sam, il était appuyé contre un mur et paraissait déjà plus détendu que lors de leur retour en ville. Peter, présent lui aussi, avait été installé par sa sœur sur une chaise. Il jouait à sa Gameboy.

La pièce possédait un très haut plafond décoré de jolies moulures en plâtre. Les murs couverts de tapisserie à l'aspect coûteux arboraient des teintes plutôt sombres, mélange d'un bleu royal délavé et de pourpre. Le sol se composait de parquet craquant. Les grandes fenêtres, cachées derrière de longues tentures rouge sombre, plongeaient la salle dans une atmosphère très particulière et tamisée, la seule source de lumière provenant des lustres accrochés au plafond. Un projecteur reposait au bout de la table et une toile blanche couvrait une partie du mur du fond.

Quinn fut celui qui entama leur petite réunion secrète. Il retira son bob qui ne le quittait que lorsqu'il surfait et le posa sur la table, à côté de ses pieds toujours croisés. Ensuite, il demanda :

– Bon, pourquoi on est ici ? J'aimerais rentrer chez moi pour faire un coma de plusieurs jours, alors si on pouvait abréger...

– Ça, c'est un programme qui me plaît, approuva Tressie en bâillant. Il a raison, Astrid : montre-nous ce que tu voulais qu'on voie, qu'on en finisse.

– Une chose à la fois, les apaisa la concernée. Je sais que nous sommes tous fatigués, mais autant profiter de cette réunion pour faire le point. Tout d'abord, qu'est-ce qu'on sait des mutants de Coates ? Il y en a qui peuvent être utiles, dans le lot ? Certains qui seraient capables de se battre ?

Edilio paraissait avoir mené une investigation, car il sortit ce qui ressemblait à un calepin de la poche arrière de son jean en piteux état. Il l'ouvrit et lut les quelques notes qu'il y avait prises en se grattant sa joue couverte par une barbe naissante :

– Eh bien... oui. Quelques-uns. J'ai pu un peu leur parler avant qu'ils ne se dispersent. Pour commencer, il y a une fille capable de se téléporter sur plusieurs centaines de mètres. Elle s'appelle Taylor et elle a 13ans.

– Bien, son pouvoir pourrait servir. Qui d'autre ?

– Dekka. Elle sait suspendre la gravité sur une zone plus ou moins large. Euh... Brianna, aussi. Elle a presque 12ans et court si vite qu'on la distingue à peine. Elle se fait appeler « La Brise ». Et puis, grâce à Lana, Cookie est sur pied. Vu sa reconnaissance, il va nous aider si on le lui demande. Il est costaud.

La dernière information fournie par Edilio passa au-dessus de la tête de ses amis. Ils étaient tous restés focalisés sur la petite Brianna.

« La Brise » ? répéta Sam, dubitatif. Elle se prend pour une super héroïne, ou un truc du genre ? Il ne nous manquait plus que ça...

Gone [T.1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant