Chapitre 8

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C'est le soleil transperçant ses paupières qui réveilla Tressie. Avec un grognement mécontent, elle voulut prendre le coussin sur lequel reposait sa tête afin de l'aplatir sur son visage. Mais elle dut abandonner son idée en se rendant compte que la surface où elle était couchée était trop rigide pour être un oreiller, ou même le canapé où elle s'était endormie.

Ouvrant un œil, la jeune fille distingua le bleu du t-shirt qu'elle avait prêté à Drake pour dormir. Ils avaient bougé, pendant la nuit. Assez pour qu'elle finisse sa course à moitié allongée sur son torse. Ça expliquait le fait que ce qu'elle prenait pour un coussin se baissait et se levait au rythme d'une respiration humaine...

Un peu gênée, Tressie voulut se redresser. Si elle était levée avant qu'il ne se réveille, il n'en saurait jamais rien. Mais là encore, ses plans furent courcircuités :

– Enfin sortie du coma ? Ça tombe bien ! Je commençais à avoir le bras engourdi...

La brune leva les yeux et fut confrontée à la figure encore tout ensommeillée de son ami. Ça attira un sourire amusé sur ses lèvres. Il venait lui aussi de quitter les bras de Morphée. Manque de chance, il l'avait fait avant qu'elle-même puisse quitter les siens.

– T'aurais pu me réveiller, Boucles d'or.

– C'est ce que j'allais faire ! Mais t'as ouvert les yeux avant de m'en laisser le temps.

Ils échangèrent un regard amusé, avant que Drake ne regarde vers les grandes fenêtres donnant sur la rue. Ses sourcils se froncèrent.

– C'est moi ou il fait vachement clair, ce matin ?

– T'as raison. C'est bizarre.

Ils eurent tous les deux le réflexe d'orienter leur attention sur l'horloge suspendue au-dessus de la télévision. Ils crurent succomber d'une attaque : 12h30.

– Bordel, Caine va me tuer ! jura le garçon en se redressant d'un bond. Je devais prendre mes fonctions à huit heures !

– J'avais rendez-vous avec Sam à la caserne à la même heure, soupira Tressie. On aurait dû mettre un réveil.

Drake partit en courant vers la buanderie pour vérifier que son uniforme était sec. Pendant ce temps, l'adolescente se rendit d'un pas traînant vers la cuisine et alluma la cafetière. Tout en mettant deux toasts dans l'appareil, elle bailla à s'en décrocher la mâchoire. Quelle soirée. Quelle nuit ! Dommage qu'ils aient chacun des choses à faire. Elle aurait volontiers passé la journée à paresser avec son ami dans ce canapé...

Quand le concerné revint, il était à nouveau vêtu de ses vêtements du pensionnat. Tressie, tout en étalant du beurre sur les tranches de pain grillées, l'analysa de la tête aux pieds.

– Tu vas travailler dans ces fringues ? s'étonna-t-elle. Un jean, un t-shirt et des baskets ne seraient pas plus appropriés ?

– Ordre de Caine, répondit-il évasivement.

– Hm. Il tient tant que ça à séparer les enfants de la ville et ceux de Coates ? Parce que tu sais, les shérifs que t'as engagés ici, ils n'auront pas d'uniforme.

– C'est une odeur de café que je sens là ?

Il s'approcha de la cafetière pour observer le liquide noir et torréfié s'écouler dans le réservoir. La brune, bien qu'agacée qu'il ait ainsi dévié le sujet, n'insista pas. À la place, elle disposa les toasts sur des assiettes et tendit le sien à Drake, qui l'accepta sans rechigner. Ensuite, elle servit deux tasses de café.

– Lait ? Sucre ?

– Aucun.

– Tu bois ton café noir, toi ?

Gone [T.1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant