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« Puisque je suis la seule de nous deux à pouvoir pénétrer le monde de nos souvenirs, j'y régnerai en nos noms, sans amertume, ni mélancolie

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« Puisque je suis la seule de nous deux à pouvoir pénétrer le monde de nos souvenirs, j'y régnerai en nos noms, sans amertume, ni mélancolie. Peter, que je ne t'oublie pas. - Wiebke. »

La Correspondance des Mondes Oubliés.


Le brouhaha indistinct que l'écho de la nef amplifiait, parvenait à peine aux oreilles de Melek. Le tract et la panique grondaient au fond d'elle, menaçant d'exploser à tout instant et elle remercia les murs épais de tenir éloignés les bruits des centaines d'invités qui s'entassaient dans la cathédrale Sainte-Catherine.

Wilhelm et Melek avaient opté pour un mariage restreint, mais malgré tout, entre la famille à rallonge de Wilhelm et les invités diplomatiques d'Otto, la vingtaine d'invités de Melek se noyait dans la masse. Ils n'étaient pas nombreux, Melek avait convié sa famille proche de Munich et Vienne, et quelques autres cousins d'Izmir pour accompagner sa grand-mère. À cela s'ajoutait Sabine et d'autres collègues de Mähnburg et Munich.

Ils étaient tous assis aux premiers rangs, aux niveaux des transepts, et des invités plus prestigieux leur enviaient leur place de choix. C'était le cas de Sophia, qui devait se contenter d'une place au niveau de la nef, avec le reste des invités d'obligation.

Mais Melek n'y était pas encore et elle se rassurait en se disant que ces centaines d'yeux qui la suivraient jusqu'à l'autel n'étaient pas encore tout à fait son problème. À l'heure actuelle, ce qui l'inquiétait, c'était sa robe, qu'elle avait essayé mille fois, mais dont les boutons aujourd'hui refusaient de se fermer correctement. Cela donnait des plis sur la dentelle qui recouvrait son décolleté et ses manches. Cette robe, qui avait appartenu à la mère de Wilhelm et dont les retouches avaient complètement été financées (sans compter) par Otto, ressemblait à cet instant à une robe bon marché. Il était hors de question que sa mère et son frère ne l'amènent à l'autel de cette manière.

« Ça ne se voit pas et tu restes superbe, essaya de rassurer Sami, qui réajustait sa cravate devant un miroir. »

Melek serra les dents.

« Tu ne sais pas de quoi tu parles, s'énerva complètement Dürdane, le nez fiché dans la robe de Melek à essayer de fermer les boutons restants. »

La mère de la mariée sortit la langue de ses lèvres serrés, marque d'intense concentration qui fit taire son fils. Et à coup d'un dernier effort, elle réussit à coincer le dernier bouton dans son attache. Son soupir exagérément bruyant sonna la fin de cet élan de panique.

Melek détendit ses épaules dans une tentative de méditation et se regarda dans le miroir. La robe présentait bien, avec ce dernier bouton, elle pouvait réajuster les manches. Son maquillage était léger mais parfaitement exécuté. Elle repoussa sa chevelure détachée derrière ses épaules et réajusta le diadème qui trônait sur sa tête, retenant à lui seul le voile qui s'étalait derrière elle.

Valse à Löwenstadt (T.3) [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant