Leurs pas résonnèrent sur les dalles, amplifiés par la hauteur de plafond. Melek n'avait pas assez d'yeux pour observer comme elle l'aurait souhaité ce qui ornait son trajet jusqu'à la bibliothèque.
Subjuguée par les angelots peints sur les plafonds, elle manqua de se prendre de plein fouet son guide qui s'était arrêté. Il ouvrit une lourde porte en bois et replongea son regard dans l'horizon.
Comme il ne disait rien, Melek hésita à entrer dans la pièce. Il ne cillait pas, demeurant parfaitement droit, presque rigide. Dans un autre lieu, Melek aurait pu s'amuser à attendre qu'il cligne enfin des yeux, par pure curiosité. Mais Melek n'était pas disposée à se distraire, son esprit était resté quelques salles plus loin avec Wilhelm et son oncle.
Elle fit quelques pas pour entrer dans la salle où Wilhelm lui avait sommé de patienter. Combien de temps ? Elle entendit le majordome s'en aller à grandes enjambées et bientôt, elle se retrouva seule dans cette salle.
Sur les deux fenêtres que possédait la pièce, la première était parfaitement camouflé par d'épais rideaux occultant, la deuxième, en revanche laissait passer un rayon de lumière. Melek s'en offusqua plus de raison. Il était déjà onze heures passées, que faisait le personnel de sa matinée, si toutes les pièces n'étaient pas déjà ouvertes ? Sabine n'aurait jamais laissé cela arriver, et il ne s'agissait alors que du château de Mähnburg.
Melek n'y résista pas et se pressa vers les lourds rideaux pour les ouvrir. Elle s'attendait presque à un nuage de poussière qui l'étoufferait en le faisant, mais le personnel ne pouvait pas avoir tous les torts. Elle joua un peu avec les rideaux pour les faire respirer avant de les maintenir sur les côtés des fenêtres grâces aux embrasses-rideaux.
Le ciel au dehors était clair et la vue sur la ville n'était pas trop mal, il fallait bien l'admettre. Après un dernier regard vers la forteresse qu'elle affectionnait tant, Melek se retourna vers la pièce et put enfin l'admirer à sa juste valeur.
Des étagères entières montaient jusqu'au plafond et les yeux de Melek s'illuminèrent quand elle remarqua l'échelle au milieu d'un mur. Elle se croyait dans un conte de fée. Moins bien impressionnante que celle de la Bête dans son dessin animé fétiche, cette chambre aux airs de cabinet de curiosité la charmait complètement. Entre les deux fenêtres trônait un portrait peint que Melek ne reconnut pas. À l'uniforme, elle supposa qu'il s'agissait d'un ancien roi du Löwenstein, mais Melek devrait demander confirmation à Wilhelm. C'était la seule peinture de la pièce, les trois autres murs étaient recouverts de livres et quelques babioles en tout genre. Et au centre de la pièce, Melek avait contourné sans le voir un meuble en bois recouvert d'un plaque de verre qui protégeait des objets variés. Melek y découvrit entre autre une vieille arme à feu, un masque en bois, et divers parchemin qu'elle n'arrivait pas à relire.
Dans un coin siégeait un magnifique fauteuil en cuir, décoré d'un coussin brodé. Et sur son accoudoir avait été nonchalamment abandonné un livre ouvert. Le lecteur avait visiblement arrêté sa lecture à quelques pages de la fin.
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Valse à Löwenstadt (T.3) [TERMINÉ]
DragosteSuite d'Été à Vienne (oui, encore la grosse tête de Melek en couverture) --- À la sortie de l'aéroport, Melek prend enfin conscience des engagements qu'elle a pris en suivant Wilhelm jusqu'à Löwenstadt. Mais loin du palais, elle peut encore toucher...