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La nuit était noire

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La nuit était noire. Loin des lumières de la ville, il régnait dans la chambre un silence qui pesait Melek. Car elle se retrouvait ainsi seule avec ses pensées, et ce n'était jamais très bon signe. La faible lumière lunaire éclairait très faiblement la chambre, mais lui suffisait à observer le visage serein de son Wilhelm endormi. Il respirait lentement, apaisé par un sommeil sans cauchemars. Melek en était verte de jalousie. La veille au soir, elle avait réussi péniblement à s'endormir, lovée dans les bras de son compagnon, mais après seulement quelques petites heures, elle s'était sentie tomber dans un gouffre et ce ne fut qu'au moment de l'impact qu'elle s'était réveillée en sursaut. Il lui avait été impossible de se rendormir depuis. Le bras protecteur de Wilhelm sur sa taille ne suffisait pas à la rassurer. Depuis, elle patientait dans le noir avec son anxiété comme seule compagnie.

Quand elle essaya de se redresser, le bras de Wilhelm se raffermit et elle craignit de l'avoir réveillé. Au grognement indéchiffrable qu'il émit, elle se rassura. Il dormait encore. Un léger sourire fendit ses lèvres et elle renonça à bouger davantage. Mais si le sommeil l'avait complètement abandonné, viendrait bien un moment où il lui faudra quitter le lit pour aller s'occuper comme elle le pouvait ailleurs dans leur chambre. Rester seule dans le noir faisait naître en elle les pires angoisses.

Délicatement, elle saisit le bras de Wilhelm au niveau du poignet et elle le porta lentement. Elle l'avait cru plus facile à déplacer. Au moment où elle reposa son bras sur un oreiller, Wilhelm gémit quelques mots incompréhensibles qui la surprirent. Elle s'arrêta dans ses mouvements pour assurer qu'il ne se réveilla pas. Il grimaça un moment, visiblement mécontent dans son sommeil et quand elle crut qu'il allait s'éveiller, elle sortit brusquement du lit avant de replier la couverture sur lui. Il se blottit contre l'oreiller de Melek et elle soupira de soulagement, il était retombé dans un sommeil profond. Il avait l'air si paisible, son cœur se pinça. Elle céda rapidement et se pencha pour embrasser le creux de son cou. Il frissonna sous ses lèvres et elle sortit de la chambre à pas de loup. La porte grinça légèrement quand elle la referma derrière elle et elle utilisa la lumière de son téléphone pour se guider jusqu'au salon. Là seulement, elle s'autorisa à allumer la lumière.

Elle s'assit dans le canapé et regarda autour d'elle ce qui pourrait l'occuper jusqu'au lever du soleil. Elle soupira d'agacement quand elle aperçut la même revue qu'en fin d'après-midi. Finalement, elle se pencha pour attraper la télécommande et alluma la télévision. Aussitôt, elle baissa le son et elle zappa de chaînes en chaînes jusqu'à tomber sur un documentaire animalier. Elle regarda sans vraiment s'y intéresser, mais cela avait l'avantage de taire les voix néfastes dans son esprit. Elle s'allongea et se recouvrit d'un plaid qui traînait. Une troupe de lionnes en chasse observaient un troupeau de gazelles à travers les herbes hautes. Elles commençaient tout juste à les prendre en chasse quand Melek s'endormit sur le canapé.


Ce ne fut ni la lumière du salon, ni celle du soleil qui avait commencé son ascension qui la réveilla, mais la douce main de Wilhelm sur son épaule. Elle gémit un peu avant de se réveiller complètement. Wilhelm avait ce visage à la fois attendri avec ce petit sourire timide, et inquiet avec ses sourcils légèrement froncés. Melek se mordit la lèvre et se redressa pour l'embrasser rapidement. Elle avait deviné les pensées qui tracassaient l'esprit de Wilhelm et elle n'était pas prête à y répondre si tôt le matin.

Valse à Löwenstadt (T.3) [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant