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 Melek ouvrit les yeux comme si on l'avait sortie de son sommeil

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Melek ouvrit les yeux comme si on l'avait sortie de son sommeil. Son rêve était arrivé à sa fin et l'avait réveillée alors qu'elle sentait encore la fatigue attaquer son corps entier. Un coup d'œil au radio-réveil lui annonça qu'il était sept heures du matin. Dans trente minutes, Annabell la rejoindrait pour le petit-déjeuner. De toutes les tâches dans ses journées, cette partie-là était sa préférée et l'aidait à se lever le matin.

Refusant de rester dans le lit, Melek se redressa lentement, les muscles encore engourdis par son cours de danse de la veille. Elle s'assit au bord du lit et poussa lentement la couette, laissant le froid de la chambre la saisir et chasser définitivement toute trace de sommeil possible. Quand elle posa ses pieds au sol, à la recherche de ses chaussons, elle tressauta.

Elle n'avait jamais vu ses pieds dans cet état. Elle avait supporté les talons toutes sa carrière professionnelle, mais n'avait jamais souffert d'autant d'ampoules et d'ecchymoses. Il y avait de cela presque un mois maintenant, elle avait même failli perdre un ongle. Depuis, il avait repoussé, mais elle n'oublierait jamais le sang dans sa chaussure et la douleur qui avait duré des jours et des nuits durant.

Dehors, il faisait encore nuit noire et Melek attrapa un pull qui traînait sur le pied de lit pour s'en recouvrir et se leva en direction de la fenêtre. C'était les seuls instants où elle s'autorisait à regarder vers le jardin, le parc n'ouvrant pas au public avant dix heures ces mois-ci.

Melek retint son souffle quand elle vit le parc complètement recouvert de blanc. Il avait neigé ! Son cœur rata un battement et elle aurait voulu courir pour rejoindre le jardin et être la première à fouler ce sol immaculé. Quelques flocons tombaient encore, se teintant d'orange quand ils passaient sous les lampadaires.

Melek soupira. Décembre déjà.

Il y avait quelques jours déjà, elle avait fêté seule l'anniversaire des deux ans de sa rencontre avec Wilhelm. Quand elle l'avait croisé au déjeuner, elle n'avait pas osé l'aborder. À vrai dire, elle le voyait si peu, elle s'étonnait d'être encore en couple avec lui.

Il voyageait à la place de son oncle, soutenait associations et musées, tandis qu'elle continuait d'ingurgiter tout un savoir pour ressembler à la parfaite compagne qu'Otto voulait pour son neveu. Melek se mordit l'intérieur de la joue. Elle était injuste.

Le roi était d'une douceur et d'une bienveillance sans borne pour elle et les nombreuses absences de Wilhelm avait forcé leur relation à évoluer. Il s'intéressait à elle, ses classes et s'assurait quotidiennement de son bien-être. Melek restait courtoise, refusant de lui narrer ses crises de larmes, ses doutes et ses angoisses.

Et Wilhelm... Et bien, Wilhelm lui manquait atrocement. Ses bras, ses lèvres, son odeur. Il lui semblait une éternité depuis qu'elle y avait eu droit. Quand il n'était pas parti, il était épuisé.

Parfois, elle arrivait à le convaincre de la rejoindre dans sa chambre et elle pouvait se lover dans ses bras. Mais il la quittait toujours trop rapidement, le matin venu. Une fois, elle avait pris l'initiative de le rejoindre, elle avait erré dans les couloir du château une bonne demi-heure, complètement déboussolée avant d'être retrouvée par un garde peu coopérant qui l'avait raccompagnée à sa chambre.

Valse à Löwenstadt (T.3) [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant