V - Le Rituel de l'Aspire - Partie 3

58 9 53
                                    

   Ils atterrirent enfin près du Palais des Chimères. Shems restait dans le vaisseau, prêt à le démarrer rapidement en cas de danger. Ainsi, Assad, Zahya, Fenrir, Amérius et Aswad prenaient part à cette mission de sauvetage.

— Je croyais m'être débarrassé à jamais de ce sinistre palais, frissonna Aswad, en observant la façade austère de la maison.

— C'est la première fois que vous y entrez, n'est-ce pas ? demanda Fenrir.

— Oui, répondit Amérius, cet endroit a été protégé par des sorts de protection que nous n'avons pas réussi à dissiper. Des sortilèges très puissants, qui ont d'ailleurs brisés la jambe d'Aswad.

Ce dernier releva sa robe de mage et dévoila une jambe de bois. Fenrir hocha la tête et raffermit sa prise sur son épée.

— Trêves de bavardages, nous devons sauver Saphir, déclara Assad avant d'entamer sa marche.

Ils suivirent le roi et arrivèrent dans le grand hall. Le tapis rouge brodé de fils dorés et les gracieuses statues draconiennes qui y figuraient auraient pu donner un certain charme au palais. Mais celui-ci était beaucoup trop froid, beaucoup trop silencieux, pour qu'on puisse s'y sentir à l'aise. Les lieux suintaient la mort. Devant eux, plusieurs couloirs obscures s'ouvraient vers les profondeurs de la demeure Darkodem. Assad remarqua aussi la porte dérobée à côté de l'entrée.

— Nous allons nous séparer en deux groupes, dit Assad.

Ils se mirent vite d'accord entre eux et allèrent chacun dans leur direction.

— Si vous trouvez Saphir, prévint Assad, envoyez l'un de vous pour nous chercher. Nous affronterons Lunera ensemble ! Celui qui reste doit à tout prix occuper cette forcenée. Ne la provoquez surtout pas ! ajouta-t-il en élevant la voix, alors qu'Amérius et Fernrir s'éloignaient.

Assad se détourna, et pressa le pas, Zahya et Aswad à ses côtés. Ils atteignirent rapidement la chambre de Lunera, vide, avant de tomber sur celle de Darkodem. Bien que pressé, le roi s'abandonna à une contemplation mélancolique de la pièce, un mélange de colère et de tristesse sur le visage. C'était comme si de profonds souvenirs oubliés surgissaient à nouveau.

Il fallut que Zahya l'appelle plusieurs fois pour l'y arracher. Ils fouillèrent le reste de la maison, la cuisine, le salon principal, la remise, sans jamais trouver la trace de Lunera. Cependant, partout où ils allaient, ils ne pouvaient faire abstraction de la funeste aura qui les oppressait. Le Palais des Chimères portait bien son nom : il n'inspirait que la vacuité et la froideur.

De leur côté, Fenrir et Amérius fouillèrent les sous-sols. Couloirs obscurs, portes verrouillées, salles poussiéreuses, ils mirent pas mal de temps à chercher la trace de Lunera. Jusqu'à ce que...

— Attends, siffla Amérius en ceinturant Fenrir par la taille.

Le battant de la porte entrouvert, il avait voulu défier Lunera lorsqu'il avait aperçu le corps endormi de la princesse. Heureusement que Lunera tournait le dos à la porte. Dans son habituelle brusquerie, Amérius poussa le garçon et fit passer discrètement sa tête. Ses yeux s'écarquillèrent à la vue du Cercle d'Uraera couvert de sang.

Un rituel ?

Ils s'étaient tous demandés ce que Lunera allait faire de Saphir, mais jamais, ils n'auraient pensé à ça !

Terreur Lunaire - Livre 1 - Vers le Cœur ArkhaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant