Chapitre quatre

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Les flammes. 

J'avais une profonde aversion pour ces dernière. Bien sûr, pour la raison évidente... 

À laquelle je ne voulais même pas penser. Mais pas uniquement, quelque chose dans la façon dont elle crépitaient me terrifiait au plus au point. Et ce, depuis que j'étais petite. 

D'une certaine façon, j'avais toujours craint ce qui allait finir par (presque - certes) me tuer. Ironique, non ? Ce sont les pensées qui me traversaient l'esprit tandis que je fixais le foyer crépitant devant moi. Cassandra, ma soeur, insistait toujours pour que je l'allume. Selon elle, cela me faisait du bien. J'étais d'une toute autre opinion, mais, quelle importance ?

— Ça va ? Entendis-je.

Ma soeur était là.

À défaut de dîner avec elle, maintenant que Samael m'avait obligé à repousser notre rendez-vous hebdomadaire, je lui avais proposé de venir prendre un verre chez moi après le travail. Elle était professeure, pour les maternelles. Ainsi, elle était presque toujours exténuée. Mais elle était néanmoins venue. 

— Non, répondis-je en marmonnant. Je suis profondément offensée... 

Elle était arrivée environs trente minutes plus tôt. Nous nous étions assise sur mon balcon, puis ma sonnette nous avait interrompu. J'avais ouvert ma porte pour découvrir un livreur, les bras pleins de colis à mon intention.

Samael avait tenu sa promesse. Malgré mes injonctions, il m'avait fait livré des tenues pour que je puisse me préparer pour la soirée même. Et pas n'importe quelles tenues, des robes extravagante, des jupes, des dizaines et des dizaines d'options.

— Tout ça à l'air de... coûter cher. C'est pour le travail tu m'as dis ? 

— C'est... une longue histoire.

— Jade... As-tu rencontré quelqu'un ? 

Je compris son hésitation à poser la question. Cela faisait presque quatre ans que j'étais seule. 

— Mon dieu, non ! 

Ma réponse la fit sourire. Nous nous trouvions dans ma chambre, des paquets éparpillés sur le lit. Je devais bien l'avouer : mon appartement n'était pas très bien rangé, ni même aménagé. J'avais de la peine à considérer cet endroit comme chez moi, ainsi je n'avais jamais pris la peine de le décorer.

J'aimais le balcon. En fait, c'était la raison pour laquelle je restais. Puis, j'étais proche du travail. Mais, la chambre était toute petite. Ainsi je ne possédais qu'une commode et un petit lit deux places. 

Et désormais, une vingtaine de vêtements que je ne savais pas où ranger. 

— C'est de la marque, me dit Cassandra.

Ma soeur tenait l'un des hauts dans ces mains, occupée à tout analyser. 

— Je vais les lui rendre, lui dis-je.

— À qui ? 

— Je ne peux pas tout t'expliquer, je suis désolée.

— Tragique, commenta-t-elle en secoua la tête.

Elle me poussa de la main, comme pour me signaler son agacement, puis me sourit. Cassandra était ma grande soeur. De deux ans mon ainé. 

Nous étions très proches. L'accident m'avait éloigné de mes parents, car il ne comprenait pas pourquoi je n'avais pas démissionné. Mais Cassandra comprenait. Elle était professeure, et passionnée par son travail. 

Elle respectait mon envie d'aller de l'avant. 

Cassandra ne me ressemblait pas spécialement. En effet, elle était mille fois plus jolie que moi. Sa peau était presque sans défaut, ses yeux était d'un marron jaune presque mielleux. Les traits de son visages fin, son nez retroussé mettait en avant la forme délicate de sa mâchoire. Et ses cheveux coupés à la garçonne lui allait à merveille. 

— Donc c'est pour ça que tu as décalé notre rendez-vous, hein ? Je me suis faite remplacer.

— Personne ne peut te remplacer.

— S'il continue de t'offrir des vêtements, peut-être que si. Suggère lui de t'envoyer des fleurs aussi la prochaine, c'est plus galant.

— Combien de fois est-ce que je vais devoir te le dire ? Ce n'est pas mon...

— Oui, oui, je sais.

Elle fit un geste de la main dans ma direction, comme pour me dire de me taire. Puis, sortie une robe du tas.

— Tu portes celle-ci ce soir.

— Hors de question.

— Tu es obligée, c'est le payement que tu me dois pour avoir annuler au dernier moment.

Je poussais un profond soupir.

— Tu es sûre que ce n'est pas ton copain ? Parce qu'il a eu ta taille à la perfection, commenta-t-elle. On dirait qu'il t'a mesuré au...

— C'est bon, c'est bon, la coupais-je. 

Puis, sous ses éclats de rire, je récupérai la robe. Celle-ci était la moins extravagante d'entre toute. D'une couleur blanche presque transparente, elle laissait les épaules visible, ses manches bouffie et large retombait élégamment. Cependant, sa longueur m'inquiétait. Puis, elle venait avec un super corset également blanc, décoré de fleur bleue. 

— Tu seras magnifique. Dis lui qu'il a un avenir dans le stylisme.

— Tu réalises qu'il n'a pas fait ces vêtements.

— Non, mais ils sont tous parfaits pour toi. Tu les gardes, n'est-ce pas ?

— Non. 

L'injonction était sortie sèchement, mais ma soeur se contenta de me sourire. Comme si elle ne me croyait pas du tout. 

— Laisse-moi t'aider à te maquiller, me dit-elle.

— C'est hors de question...

Mais, elle était déjà partie dans ma salle de bain, à la recherche de quelque chose qui lui convenait. Je poussais un profond soupir tout en me laissant retomber sur mon lit, au milieu des vêtements éparpillés. 

J'allais passer une terriblement longue soirée. 

Déchéance [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant