Chapitre quinze

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Je m'apprêtai à tourner les talons pour me diriger vers ma chambre et aller dormir. C'était, sans aucun doute, ce que j'aurai dû faire. La meilleure option. La plus sage, du moins. 

Mais, quelque chose m'arrêta. 

Une lueur qui brillait dans le regard de Samael tandis que ses yeux d'un vert surréel scrutaient mon visage.

— Bonne nuit, répéta-t-il à nouveau avec un sourire cette fois-ci. 

Il y avait quelque chose d'étrange dans sa façon de parler, comme s'il m'imitait. Sans se moquer, juste... Perturbé. 

— Est-ce que tout va bien ? demandai-je. 

J'eus un rire nerveux. Il ne m'avait jamais regardé avec une intensité comme celle-ci. Il y eut un long silence.

— Merci, dit-il finalement. Pour ce soir. Je sais que je peux être un abruti parfois, mais tu as vraiment sauvé ma vie. 

— Ça me fait plaisir,  lui répondis-je. 

Il se tenait très proche de moi, et je m'étonnai de ne pas avoir remarqué cela plus tôt. Un sentiment naquit en moi, sûrement nourrit par ma fatigue, et la peur qu'engendrait ma récente découverte. J'essayai de l'ignorer, mais il sembla percevoir le changement dans mon attitude. 

Samael s'avança encore vers moi, comme s'il avait ressenti mes émotions. Pire encore, comme s'il en avait absorbé l'énergie. 

— Samael... 

Soudainement, sans prévenir, ses lèvres s'écrasèrent sur les miennes. Le contact fut rapide, au point où je doutais presque de sa véracité. 

Pourtant, je ne l'avais pas imaginé. Ma peau brûlait encore de son toucher. Désespéré, anxieux... Affamé. Ses yeux brillaient d'une intensité que je ne leurs avais jamais vu. Samael poussa un profond soupir, comme s'il venait de se libérer d'un poids qu'il portait depuis bien trop longtemps.

Ce fut lorsque ses lèvres rencontrèrent à nouveau les miennes que je réalisai à quel point j'avais besoin de sa proximité. Je mourrai pour qu'il me touche encore, comme j'en avais envie depuis notre rencontre. 

À mon plus grand désarroi, Samael recula à nouveau. 

— Je suis désolé. 

Il n'avait pas l'air désolé du tout. Son regard me sondait, cherchant visiblement mon approbation. 

— Ne le sois pas. Recommence, ordonnais-je.

— Es-tu sûre ? insista-t-il. Cela fait beaucoup... pour une seule journée. 

En effet, nous avions vécu deux jours très remplis. Mais cela me confortait juste dans l'idée que j'avais besoin de lui. 

— Et toi ? répondis-je simplement en retournant la question.

— Moi ? 

Il sembla profondément amusé. Samael ne pouvait pas s'empêcher d'avoir cet air hautain sur le visage, et je ne pouvais m'empêcher de l'apprécier en cet instant précis. 

— Je rêve de faire ça depuis que je t'ai vu le premier soir, dans le bar. 

Un long sourire étira ses lèvres, il s'approcha à nouveau de moi. Lentement cette fois-ci, laissant la chaleur de son contact se diffuser en moi. Ses mains rencontrèrent ma peau partout où elles le pouvaient. 

Il caressait mes épaules, mon visage, mon abdomen. La chaleur qui se répandit en moi était intense, presque douloureuse. Naturellement, mes jambes s'enroulèrent autour de son bassin. Il me porta alors sans ménagement jusqu'à ma chambre. 

Comme un seul, nous nous écrasâmes sur le lit sans toutefois rompre notre contact. Il tomba sur les couvertures, offert sans réserve. 

— Embrasse-moi encore, me demanda-t-il. 

Il y avait un tel désir dans sa voix que j'en perdis presque la tête. Lui aussi, avait cru tout perdre ce soir. L'adrénaline qui coulait encore mes veines devait se trouver dans les siennes également. 

Samael glissa les mains sous mon tee-shirt, caressant le creux de mes reins. Il gémit comme si me toucher était un plaisir exquis. Lentement, tout en prenant son temps, il enleva les vêtements qui faisaient obstacle entre nous. 

Une fois son travail terminé, il se releva au dessus de moi, appuyé sur ses coudes. Du regard, il dévora le haut de mon corps, me faisant rougir. 

— Tu es superbe, dit-il. 

La passion brûlait dans sa voix, et m'enflamma encore plus. Samael m'attira contre son ventre avant de me faire tomber sur le dos. Nous étions désormais complètement nus et son sexe dur reposait contre ma cuisse. 

Ses caresses enflammaient ma peau, réveillant une chaleur qui ne m'avait pas parcourut depuis bien trop longtemps. Lorsque j'attrapai son membre pour pouvoir le toucher à mon tour, sa tête retomba en arrière. 

Oh mon... Dieu, gémissa-t-il.

Samael mordit mon épaule tout en se penchant pour attraper la crête dressée de mon sein dans sa bouche. Un bruit étranglé m'échappa, provenant du plus profond de ma gorge. 

Mes yeux se perdirent à la contemplation de son corps. Il était superbe, encore plus que je ne l'avais imaginé. Le désir me traversait tandis que ma respiration se faisait courte. Dans mon coeur, je ne ressentais aucun doute. Lorsqu'il me pénétra enfin, la chaleur se fit trop forte et je me donnai toute entière aux vagues de jouissance qui m'emportèrent. 

J'étais exactement à ma place. 

Déchéance [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant