Chapitre vingt-deux

60 15 7
                                    

Samael

Je sorti de la chambre de Jade troublé. Il ne s'agissait pas d'une émotion qui m'était habituelle, mais elle avait le don de me mettre dans tous mes états.

Elle me haïssait, bien sûr. Je savais qu'elle n'accepterait pas mes actions. J'aurai sans doute pu lui expliquer toute la situation, mais dans quel but ? Elle avait raison de me détester. J'avais causé tant de mal dans cette vie, je le méritais. 

Pourtant cela n'apaisait pas la douleur qui me transperçait lorsqu'elle me regardait avec tant de haine. 

Je lui avais pas menti, mais ne lui avais pas tout révélé non plus. Ainsi, je m'appuyai contre les murs froids du bunker, pour essayer de me donner un peu de courage. 

Nous nous trouvions sous terre, quelque part en Europe de l'Est. Certains membres du Covent Ambré étaient présents ici avec moi, dont Kyros. 

En toute honnêteté ces derniers ne servaient pas à grand chose. Ils se contentaient de jouer aux cartes dans l'espace commun tout en me laissant m'occuper de Jade. 

Malgré moi je me laissai tomber au sol, assis à même le sol. J'essayai de calmer ma respiration saccadée. 

Avais-je pris la mauvaise décision ? 

Non.

Je pouvais sauver Jade de mon erreur. Tout était de ma faute, mais j'allais arranger la situation. Si seulement elle n'était pas une guérisseuse, tout aurait été plus simple...

Mon plan d'origine était le suivant : l'aider à arrêter le Covent Ambré pour les meurtres qu'ils commettaient. Ces derniers usaient de rituels d'invocations afin d'assurer leur puissance et domination sur la ville. Si nous pouvions les inculper, alors j'aurai pu être libéré d'eux.

Mais, la découverte de ses pouvoirs avaient tout chamboulé. J'ignorais comment, mais ils savaient. Lorsque j'avais été les voir, tandis que Jade avait rendez-vous avec ses supérieurs, ils m'avaient ordonné de la livrer à eux.

J'étais pris au mur. Si je refusais, ils me tueraient et l'enlèveraient de force. Ainsi, je m'étais résolu à accepter. Me jurant que je trouverai une autre solution.

Ainsi, j'avais un nouveau plan. 

— Putain, marmonnais-je.

Je regardai mes mains tremblantes sous l'effet de l'angoisse. La terreur qui me serrait les entrailles était bel et bien réelle. Mais, je n'avais pas peur pour moi. Toutes mes pensées étaient dirigées vers elle

J'étais fou amoureux de Jade. 

Il ne s'agissait pas d'une émotion avec laquelle j'étais familier. Depuis la perte d'Emily, j'avais refermé mon coeur, le gardant froid et enfermé au plus profond de moi. Mais elle... Elle... Je le savais depuis l'exacte seconde où je l'avais vu entrer dans ce bureau.

Ainsi, j'avais tout fait pour l'éviter. Toutes ces années durant, me convaincant que cela passerait. Mais, ce n'était jamais arrivé.

Finalement, j'avais craqué et proposé mon aide pour l'enquête. Mon intuition s'était ainsi confirmée. Elle était... différente. Seigneur, je pensais sincèrement pouvoir tout régler, me libérer du Covent Ambré et peut-être avoir une chance de vivre normalement. 

Quelle naïveté. 

J'étais un pyromancien. Mes pouvoirs se rattacher au feu et la magie de la flamme. Il s'agissait de mon seul réel talent. 

J'étais puissant. Le Covent Ambré usait de la nécromancie pour ancrer leurs pouvoirs dans la chaire, les accentuant, les rendant inarrêtable. Ainsi ils partageaient cette force avec moi également.

Ainsi, mon idée constituait à faire ce que je faisais de mieux : mettre le feu. Oui, le plan était bancal et inachevé. Mais je manquais de temps.

Jade allait s'en sortir. Si je parvenais seulement à la faire sortir d'ici et retourner dans son monde. Il me suffisait de tuer Kyros et les quelques membres qui se trouvaient ici. 

Seul petit soucis : le bunker était fait de métal. 

Pour embraser ce dernier j'allais devoir user toute mon énergie. J'ignorais si je serais capable de survivre suite à cela, mais je devais essayer. Pour Jade. Car, tout était de ma faute. Je l'avais entrainé dans ce monde qui ne lui appartenait pas, et je me devais de l'en libérer. 

Ainsi, j'ouvris mentalement le battant scellé qui la gardait enfermée. Puis regardai mes mains s'embraser. Je fis une dernière prière. Celle de m'en sortir vivant, ou au moins mourir rapidement. 

Puis, tout ce qui m'entourait s'enflamma.

Déchéance [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant