Déchéance [Terminé]

Chapitre six

Il y avait beaucoup de monde.

Beaucoup plus que je ne l'aurais soupçonné, au vu du nombre de voiture garée dehors. Je comptais peut-être une cinquantaine, voir une soixantaine, de mages. 

La maison de ce dénommé Kyros était tout simplement immense. Nous nous étions fait accueillir par l'un de ses assistants, puis débarrassés de nos manteaux et finalement guidés   jusqu'a la salle de réception. Cette dernière était... Enfin...

J'avais l'impression d'être dans une boite de nuit. Les murs étaient recouverts de peinture sombre et fluorescente, se mélangeant en dessin de toute sorte. Comme si des enfants avaient réalisé ces dernièrs. Un bar était central, circulaire et bondé, les mages étaient appuyés contre, et beaucoup d'entre eux étaient visiblement alcoolisés. 

La musique était forte, mais pas aussi agressante que je ne le pensais depuis l'extérieur. L'endroit sentait étonnamment peu la sueur, mais il faisait terriblement chaud. Tout avait une ambiance presque... Magique. Je n'avais jamais rien vu de similaire, comme si une brume entourait les danseurs. 

Plusieurs personnes déguisées se tenait également sur des plateforme, occupée à réaliser un... spectacle. 

— Une réception ? Demandais-je.

Samael me sourit.

— Serais-tu venue si je t'avais dis la vérité ? 

— Oui, lui répondis-je.

Probablement pas, mais encore une fois, j'étais bien trop fière pour l'avouer. Surtout pas face à lui qui semblait tant se délecter de la situation. Je pris alors une seconde pour mieux observer ce qui m'entourait. Plusieurs mages se... Étaient proches, ils s'embrassaient, visiblement sous l'effet de la drogue.

— Samael, lui demandais-je, quel genre de soirée est-ce que c'est ? 

— Tout va bien, reste juste avec moi.

La gêne me submergea, mais je ne pouvais pas faire demi-tour. Pas maintenant. 

— Tu es toute rouge, me dit Samael. 

— La ferme.

Cela lui déclencha un rire sonore tandis que nous prenions les escaliers pour rejoindre la foule. J'avais bon espoir que nous fassions cela rapidement, pour que je puisse juste rentrer chez moi... 

— C'est lui, me dit-il alors. 

Je ne sais pas à qui je m'attendais, surtout avec le nom Kyros, mais certainement pas à lui. Il s'agissait d'un homme de très grande taille, surement plus que deux mètres, à la peau noire foncée. Ses dread étaient levées en une queue de cheval, qui retombait jusqu'à son bassin. Il était fin, mais musclé. Son visage avait une dureté particulière, aux traits presque coupants. Il était torse nu, simplement vêtu d'un pantalon en cuir noir. Oh et, ses deux tétons étaient percés. Les anneaux reflétant la lumière artificielle des néons. 

Et il y avait des yeux bleus. 

Autour de lui se trouvait une foule de personne, surtout des jeunes hommes,  mais lorsqu'il nous vit, Kyros s'éloigna d'eux. Il s'avança vers nous, les bras grand ouverts et un sourire éclairant son visage. 

— Samael ! Tu m'as manqué. 

Il serra le sorcier contre lui, ce qui sembla le rendre mal à l'aise et m'arracha un rire. 

— Kyros, rencontre ma compagne. 

— Une humaine ? 

— Enchantée, lui dis-je, mon nom est...

Kyros leva la main comme pour me faire taire, puis tout en m'ignorant, prit Samael par les épaules pour le tirer vers une sorte de sofa. Les sourcils froncés, je leur emboitai le pas, me laissant tomber à droite de Kyros. Le canapé était confortable, en cuir rouge et épais. Je ne baissais néanmoins pas ma garde.

C'était compliqué d'éviter tous les regard tournés vers moi.

— Es-tu là pour faire affaire mon frère ? Demanda finalement Kyros. Parce que j'ai cette nouvelle...

— Je suis désolé, mais pas aujourd'hui. J'ai besoin de ton aide pour une autre raison. 

Kyros fronça les sourcils. Aucun d'entre eux n'avaient besoin d'élever la voix pour se faire entendre par dessus la musique, je me demandais s'ils utilisaient de la magie. Parfois je sous-estimais tant cela était une partie intégrante de leur vie. Et comme cela devait être utile.

Kyros ne m'avait toujours pas adressé la parole. Ni même regardé, d'ailleurs. 

— Un de mes amis est décédé, commença Samael. Un associé.

— Je suis désolé, que s'est-il passé ?

— C'est pour cela que je suis venu te voir. On ne sait pas, nous avons juste retrouvé son corps...

— Sans la tête ? 

— Oui.

Kyros poussa un profond soupir théâtrale, laissant sa tête basculée en arrière.

— Deux de mes hommes ce sont fait prendre comme ça également. Si tu parviens à trouver qui fait ces...

Deux de ses hommes ? 

Or, je n'avais retrouvé que des humains. Un long frisson parcourut mon échine, existait-il plus de corps ? À quel point toute cette entreprise était-elle vaste ?

— J'avais pensé qu'il s'agissait de nécromancie, continua Samael. 

— Oh, s'en est.

Puis, Kyros s'avança, les avant-bras appuyés sur ses genoux. Il marqua un silence, regardant Samael droit dans les yeux pendant quelque seconde. 

— J'ai des suspicion, lui dit-il. 

Il parla d'une vois si basse que je ne fus pas certaine de bien comprendre sa phrase. 

— Le Coven Ambré, continua-t-il. Je ne peux rien faire contre eux car ce sont mes alliés, comme tu le sais. Mais... Samael, si quelqu'un sait quelque chose c'est bien eux. 

— Le Coven Ambré, répéta Samael visiblement pensif.

Quelque chose interrompu cette conversation. 

Et, soudainement, je fus projetée cinq ans plus tôt. Tandis que je regardais la fumée pénétrer la pièce, les sorciers disparaitre ou partir en courant. La panique ambiante, la chaleur qui augmentait progressivement et vite. 

Un incendie venait de se déclencher.