Chapitre 31

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- Gennio ! Tu arrives à point nommé, j'étais entrain de raconter à Vekki les circonstances qui ont favorisé notre rencontre, déclara Onora Quinn en le prenant par la taille. C'est fou ce qu'on a vite sympathisé !

Un peu gêné par la situation, Gennio glissa un œil furtif vers Vekki pour deviner ses intentions.

- Absolument ! Enchérit celle-ci. Onora est de très bonne compagnie, j'ai été ravie d'avoir pu discuter. Tiens, où est Jamis ? S'enquit-elle. Je vous croyais ensemble.
- Je pense qu'il a dû s'égarer, ironisa Gennio.
- Bien... Il ne me reste plus qu'à aller le chercher...

En joignant le geste à la parole, Vekki tourna les talons, mais avant même qu'elle ait pu faire un seul pas en avant, Gennio l'interpella. Instinctivement, elle s'arrêta pour lui faire volte-face.

- Oui ? S'enquit-elle en se rendant parfaitement maîtresse de ses émotions.
- Je peux t'aider à le chercher si tu veux.
- Non, merci, ce n'est pas la peine de te déranger, refusa la jeune femme en plissant subtilement les yeux.
- Si, j'insiste.

Sans attendre sa réponse cette fois, Gennio se rapprocha d'elle et la prenant par la main, il l'entraîna à sa suite après s'être furtivement excusé auprès d'Onora qui se retrouvant seule au milieu de tout ce beau monde, choisit de s'offrir une coupe de champagne comme seul lot de consolation.

- Ce n'est pas une façon de traiter sa cavalière, Gennio ! Lui reprocha Vekki tandis qu'ils étaient entrain de traverser l'immense terrasse pour rejoindre un coin discret du jardin afin d'être à l'abri de tous regards indiscrets.
- Onora sait à quoi s'en tenir avec moi, se justifia ce dernier. Il n'y a rien entre nous si c'est ce qui te turlupine.
- Je ne veux rien savoir de toi ni d'elle ! S'emporta Vekki. Il s'agit de ta vie et tu as le droit d'en faire ce que tu veux.
- Cette fille ne m'intéresse pas le moins du monde, Vekki.
- Il me semble que c'est exactement ce que tu as fait comprendre à Jamis en ce qui me concerne avant de disparaitre complètement de ma vie ce maudit matin. Et dire que je croyais que tu serais mon héros... Que tu allais me délivrer des ambitions machiavéliques de ton frère...
- Je suis parti pour des raisons autres que celles que tu t'imagines, Vekki. Je t'aime... Je n'ai pas de vie sans toi, mon amour, je suis vide sans toi...

Vekki aurait voulu se boucher les oreilles pour ne pas en entendre davantage. Elle ne voulait pas croire un traitre mot de ce qu'il racontait.

- Vous avez couché ensemble, n'est ce pas ? Finit-elle par demander depuis le temps que la question lui brûlait les lèvres.
- Vekki...
- Regarde-moi dans les yeux et ose me mentir, Gennio ! Tu as couché avec cette fille, oui ou non ?

Comme il ne répondait rien, Vekki finit par se dire que son silence révélait tout. Profondément blessée et meurtrie, elle leva la main et le frappa au visage de toutes ses forces. Il méritait cela et bien plus encore, lui hurla une imposante voix dans sa tête, ce qui lui ôta alors tout remords et toute culpabilité.

- Outch ! Grimaça Jamis en interceptant brusquement la scène. Elle n'y est pas allée de main morte, G ! Tu as encore été très vilain à ce que je constate.
- Tu restes en dehors de ça, Jamis ! Lui somma son frère en faisant l'effort de ne pas bondir sur lui et de lui mettre une fois pour toutes son poing dans la figure. Je te demande de nous laisser, nous avons encore beaucoup de choses à nous dire.
- Désolé, frangin mais Vekki est venue avec moi et c'est avec moi qu'elle repartira. Et je viens à l'instant de prendre la décision de la ramener à la villa.

Vekki ne se fit pas prier et emboîta rapidement le pas à Jamis. Elle ne désirait pas rester de toutes façons, elle ne se sentait pas bien et pas du tout à sa place.

Sur le trajet de retour à la villa, confortablement assise dans la limousine tout juste à côté, Jamis ne se doutait même pas que l'effluve du parfum de son after-shave mettait Vekki mal à l'aise. Elle aurait néanmoins pu apprécier cette odeur si elle n'émanait pas de l'homme qu'elle détestait le plus au monde. Toutefois elle ne put se retenir de lui demander : << Onora Quinn prétend avoir fait la connaissance de Gennio dans un club de striptease. Elle y travaille et m'a invité à passer la voir un de ces jours...>>

- Sérieux, Vekki ! Tu serais réellement prête à te rendre dans un club de striptease ? Releva Jamis sous le choc.

Vekki chercha à éviter son regard inquisiteur et se referma un peu plus dans sa coquille.

- Si je comprends bien, tu attends de moi que je t'autorise à t'y rendre ? L'interrogea Jamis de but en blanc.
- Oui... J'aurais des questions à poser à Onora..., Affirma Vekki penaude.
- Ce que tu veux surtout c'est de pouvoir confirmer tes soupçons. C'est pas croyable ! Tu éprouverais de la jalousie envers cette fille jusqu'à ce point, Vekki ? Très bien, si ça peut te faire plaisir, je t'autorise à t'y rendre mais à la condition que je t'accompagne.
- Mais...
- C'est à prendre ou à laisser. Mais je ne sais vraiment pas à quoi ça t'avancera. Mon adorable frangin change de relations comme de chemises et ce n'est pas un fait qui date d'hier. Beaucoup sont passées avant toi et tu ne seras certainement pas la dernière sur la liste, crois-moi.
- Non, je refuse de te croire. Tu dis ça parce que tu détestes Gennio, tu nous détestes tous les deux. Tu as horreur de voir deux personnes s'aimer !
- Qu'est-ce que tu vas encore chercher, ma pauvre Vekki ? J'adore mon frangin, quelle imagination ! Tu sais bien que Gennio est la seule famille qui me reste.
- Menteur ! Tu le détestes ! Aies au moins la décence de le reconnaître une fois pour toutes.
- Ça suffit ! Je ne veux plus t'entendre !

Vekki frémit sous la menace et choisit de garder le silence. Ce n'était pas dans ses avantages d'attirer sur elle les foudres de Jamis pour le moment. Encore qu'il venait d'accepter de la mener jusqu'à Onora, mieux valait ne pas tout gâcher.

Séduction DangereuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant