Séduction Dangereuse

Chapitre 76

Après le coucher du soleil, Vekki monta avec Jamis et ils prirent leur bain séparément avant de se décider à rejoindre le reste des membres de la famille pour le dîner. Ils prirent place l'un à côté de l'autre car c'est seulement comme cela que Vekki parvenait à se détendre. Elle ne le quittait pas d'une semelle, elle voulait passer tout son temps avec lui comme si elle craignait qu'il vienne à lui échapper.

À la fin du dîner qui se déroula dans une ambiance égale à celle de la veille, Vekki mit son manque d'enthousiasme sur le compte de la fatigue et ainsi elle avait trouvé le prétexte parfait pour regagner sa chambre tout en espérant que Jamis ne s'éternise pas non plus. C'est ainsi qu'un sourire vint illuminer son visage lorsqu'elle vit la porte de la chambre s'ouvrir et qu'il apparut au bout d'un quart d'heure.

- Je t'attendais, lui avoua t-elle.
- Oui, je sais, répondit celui dans un murmure.

Puis il la rejoignit dans le lit et la ramena contre lui. Il l'embrassa passionnément sans réserve ni retenue puis ils se déshabillèrent en silence et leurs deux corps fusionnèrent. Vekki s'abandonna entièrement à Jamis et l'encouragea même à dépasser ses limites ce qui ne lui déplut guère. À la fin de leurs ébats, épuisée de fatigue, la jeune femme se demanda si elle trouverait la force après la naissance du bébé de se séparer de l'homme vers qui son corps et son cœur se penchaient inexorablement. Jamis allait-il réellement tenir la promesse qu'il lui avait faite c'est-à-dire la laisser s'éloigner de lui ? Et que se passera t-il ensuite ? Avait-il l'intention de refaire sa vie avec une autre femme ? Cette pensée fit naître automatiquement de l'anxiété dans le cœur de Vekki qui se sentait pourtant incapable de renoncer à sa liberté pour demeurer vivre auprès de Jamis.

Depuis cette nuit, il ne se passa pas un seul jour sans qu'ils n'aient fait l'amour. Vekki faisait preuve d'instabilité émotionnelle et ne retrouvait la paix intérieure que lorsque Jamis faisait d'elle une femme et cela pouvait arriver plusieurs fois au cours d'une même journée. À chaque fois ils s'endormaient ensemble pendant d'interminables heures et c'était à se demander si Jamis n'avait pas chopé entre temps le syndrome de la couvade. Nonno Valentino fut le premier à avoir dit tout haut ce que sa femme et ses enfants se gardaient d'exprimer et ce n'était pas sans se moquer de son filleul. Pour sa défense, Jamis avait mis sa fatigue et son manque d'appétit sur le compte du changement d'air et n'avait pas jugé utile d'argumenter plus en avant sur le sujet car bien conscient que ces derniers avaient raison sur toute la ligne.

*****

Dès son retour sur le continent, Vekki se présenta à son rendez vous avec l'obstétricien qui lui assura que sa grossesse connaissait une évolution favorable. Selon les résultats de l'échographie effectué, l'œuf était toujours bien positionné dans l'utérus et se préparait à rentrer dans sa seconde phase de développement. Vekki et Jamis parurent ravis de la nouvelle et ne s'en cachèrent pas. À la fin de la consultation, comme Jamis devait se rendre à son bureau, il mit tout de même un point d'honneur à passer un moment en tête à tête avec la femme qu'il aimait aussi lui proposa t-il de prendre le thé en sa compagnie. Vekki accepta avec grand plaisir et monta en voiture avec lui. Le chauffeur les déposa devant le salon de thé habituel puis le couple passa une demi heure à l'intérieur à parler de tout et de rien. À leur sortie, ils durent faire face à un attroupement de journalistes qui les harcelèrent de questions sur les rumeurs qui circulaient sur eux et tous étaient sur place car désireux de confirmer les dites rumeurs mais surtout de connaître le sexe du bébé que portait la jeune femme. C'était encore trop tôt pour le savoir mais les journalistes ne l'entendaient pas de cette oreille.

Renonçant à se rendre dans un magasin pour se procurer des articles pour le bébé, Vekki préféra retourner à la résidence après que le chauffeur ait déposé Jamis devant les buildings de Verelda Moda.

Soulagée d'avoir pu échapper à ces journalistes assoiffés d'anecdotes et croyant retrouver le calme et la sérénité une fois de retour à la résidence, Vekki eut la mauvaise surprise de tomber sur Gennio qui l'attendait dans le couloir qui menait à la chambre de Jamis. Elle manqua alors d'être la victime d'une attaque cardiaque tant son cœur battait fort. Pourquoi était-il là, que lui voulait-il ? Il avait sûrement entendu dire qu'elle était revenue de Monte Balconi et maintenant il allait exiger d'elle des explications sur sa conduite.

- Tu m'as l'air bien en forme pour une femme supposée enceinte, ma chère Vekki, ironisa t-il à son encontre.

Le regard qu'il lui lança ensuite tétanisa la jeune femme au point qu'elle se sentit en danger. Sans pourtant prononcer une seule parole, elle fit deux pas en arrière tout en espérant qu'elle verrait une femme de chambre apparaître d'un moment à l'autre.

- Tu n'as pas du tout intérêt à alerter qui que ce soit, Vekki et je t'interdis de bouger ! Lui ordonna Gennio menaçant. Je ne veux rien d'autre qu'avoir une discussion avec toi. J'ai besoin d'avoir des réponses à certaines questions que je me pose...
- Gennio, je suis tellement désolée...
- Non, chut ! Pas ici. Nous allons faire un tour dehors et tu viens avec moi.

Comme Vekki fit le geste de refuser, Gennio fit automatiquement sortir de la poche de son blouson en cuir un pistolet qu'il pointa d'abord sur elle puis se ravisa.

- Ne fais pas de mal à mon bébé, Gennio..., Se mit-elle désespérément à le supplier.
- Arrêtes ça ! Lui somma t-il. Je ne ferai rien si tu fais exactement ce que je te demande. On est d'accord ?

Vekki hocha la tête pour donner son consentement. Elle s'empressa d'essuyer toutes traces de larmes de ses yeux afin de ne pas amplifier les flammes de sa colère clairement redirigée contre elle. Elle soupçonnait Gennio capable dans un excès de colère de s'en prendre à elle et la jeune femme craignait plus pour la vie de son bébé dans son ventre que pour la sienne qui restait indubitablement liée l'une à l'autre.

Lorsqu'elle passa devant lui ainsi qu'il le lui avait ordonné et qu'ils descendirent ensemble les marches de l'escalier, Vekki rencontra la femme de chambre en question car Bianca étant souffrante et donc absente, c'est cette dernière qui la remplaçait.

- Je sors faire un tour avec Gennio, je ne serai pas absente très longtemps, fit-elle savoir à la femme de chambre tout en espérant que si elle ne donnait pas rapidement signe de vie, celle-ci se doute de quelque chose et prévienne Jamis aussitôt.

Gennio offrit un sourire à cette dernière et posa sa main sur l'épaule de Vekki afin de l'obliger à avancer. Il faisait un froid de canard dehors et bien qu'emmitouflée dans son manteau à fausse fourrure, Vekki grelottait plus que de raison. Gennio serait incapable de lui faire du mal, se répétait-elle inlassablement afin de ne pas céder à la panique.