L'inspecteur Adambou avait commandé un café en attendant l'arrivée de la mystérieuse jeune femme qui d'ailleurs ne tarda pas à se montrer. Elle avait beau recouvrir sa tête d'un foulard qu'il n'eût aucun mal à l'identifier. Elle avait bien eu raison de le mettre en garde en fin de compte.
- Eh bien, mademoiselle, je ne vous cache pas que votre présence à cette table me surprend beaucoup, lui fit-il savoir au moment où elle prenait place en face de lui.
- Vous ne pourriez pas dire que je ne vous avais pas prévenu, monsieur l'inspecteur, répliqua Vekki sans l'ombre d'un sourire. Je risque beaucoup en venant vous retrouver sur cette terrasse mais je compte tout de même sur votre discrétion. Tenez, voici les documents que je vous avais promis. Prenez donc le temps de les étudier puis faites votre travail.Sans attendre la réponse du chef départemental de la police régionale, Vekki s'en alla aussi discrètement qu'elle était venue. Elle marcha très rapidement jusqu'à sa voiture puis s'engouffra à l'intérieur et donna l'ordre à son chauffeur de la ramener à la résidence. Mais à peine avait-elle franchir le pas de la porte qu'elle tomba nez à nez avec Lewis qui insistait pour savoir où elle était tout ce temps.
- En quoi ça vous regarde ? Riposta la jeune femme outrée par l'attitude peu avenant de son interlocuteur.
- En quoi est-ce que ça me regarde ? Ricana Lewis qui commençait par perdre patience.Vekki ne voulait pas perdre son temps à devoir s'expliquer autant chercha t-elle à se dérober mais Lewis ne lui en donna pas l'occasion car il la saisit brutalement par le bras et l'envoya contre le mur. La femme de chambre qui avait ouvert la porte à la jeune femme fut si bouleversée par la scène si violente à laquelle elle venait d'assister qu'elle dut s'enfuir à toutes jambes.
- Ici, c'est moi seul qui pose les questions, est-ce bien clair ? Hurla Lewis face à Vekki qui se refusait pourtant à trahir la moindre émotion.
Elle se donna du courage pour ne pas perdre la face devant son agresseur.
- Il me semble t'avoir déjà dit que tu ne peux sortir de cette maison qu'avec ma permission !
- Je ne suis pas à tes ordres !
- Oui, peut-être mais en l'absence de Jamis c'est moi et moi seul qui commande !
- Au risque de devoir me répéter, je tiens encore à te rappeler que je ne suis pas à tes ordres, sale rat !Furieux de ce que la jeune femme continua de lui tenir tête, Lewis la saisit brusquement par la gorge et maintint si bien la pression au point que Vekki faillit s'étrangler. Heureusement pour elle que la vieille gouvernante arriva pil poil à sa rescousse alertée par les pleurs de la femme de chambre.
- Monsieur Archett, enfin, qu'est-ce qui vous prend ? Tonna t-elle interloquée. Vous allez laisser cette jeune fille en paix ou bien j'appelle de suite la police !
Dès lors qu'il entendit le mot police, Lewis relâcha instinctivement le cou de Vekki puis recula.
- Je t'ai à l'oeil, la menaça t-il ensuite.
- Plus pour longtemps ! Répondit Vekki en déglutissant avec peine.
- Et qu'est-ce que tu entends par plus pour longtemps ? J'aimerais bien que tu éclaires ma lanterne...
- Je ne te dirai rien de plus, Lewis ! Mais moi à ta place, je resterai bien sur mes gardes !La vieille gouvernante tenta de calmer Vekki en la prenant par la manche pour lui faire regagner sa chambre. Elle comprenait mieux pourquoi Jamis avait tant insisté auprès d'elle pour qu'elle prenne la jeune femme sous sa coupe. Ce qu'elle n'expliquait pas en revanche était la raison pour laquelle il avait fait appel à son ami pour surveiller la pauvre fille. Connaissant bien Lewis, la vieille dame savait qu'il avait un tempérament fougueux mais faire preuve de violence envers une pauvre jeune femme sans défense était le moins auquel elle aurait pu s'attendre de lui.
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Dès sa descente de l'avion, Salsa fut admise dans une clinique de renommée internationale puis le Docteur Summer dont la réputation n'était plus à faire la prit aussitôt en charge. Jamis avait fait le nécessaire et le jour qui suivit son admission, Salsa avait commencé sa chimiothérapie. La jeune femme avait maintenant bon espoir de se voir guérir de son cancer après que les premiers résultats de son premier traitement lui furent communiqués. Elle avait retrouvé une bonne mine et sa petite sœur n'avait de cesse de lui faire des compliments à ce sujet.
- Tu vas aller de mieux en mieux, Salsa, affirma Onora les yeux pétillants de bonheur. Et ensuite tu vas te faire passer la bague au doigt ! Oh, mon dieu, je n'arrive pas à y croire !
- Allons, Nono, ne va pas si vite en besogne ! Riposta gentiment Salsa. Jamis n'a jamais parlé de mariage.
- Bien sûr que si ! Il y a fait allusion l'autre jour pendant que tu étais endormie. Je suis si heureuse pour toi, Salsa et j'adore Sydney ! C'est une ville que je trouve tellement romantique !
- Toi et tes romances, alors !Les deux sœurs s'esclaffèrent et au même moment, Jamis entra dans la chambre dont la porte était restée un peu entrouverte. Vêtu d'un smoking à la coupe impeccable, l'effluve de son after-shave envahit instantanément toute la pièce laissant les jeunes femmes agréablement grisées par sa présence.
- Bonjour à vous, mesdemoiselles ! Les salua t-il de bonne humeur. J'espère que vous avez passé une excellente nuit.
- Et comment ? Avec tout le confort qu'offre cet établissement ! S'exclama Onora avec un grand sourire. J'étais entrain de dire à Salsa que nous ne serions jamais capables de te rembourser toutes les dépenses auxquelles tu as dû faire face jusqu'à ce jour...
- Et qui vous a parlé de remboursement, Onora ? Rétorqua Jamis en faisant mine d'être offensé.
- Et que dire de tout le temps que tu continues à investir pour moi ? S'enquit Salsa en le regardant avec des yeux emplis de gratitude. Jamais je ne te prouverai assez combien je te suis redevable...
- Excusez-moi un petit instant ! Fit Jamis en sortant son téléphone de la poche de sa veste pour répondre à un appel qui ne pouvait pas plus mal tomber.Il décida de sortir afin de se sentir à même de parler après avoir reconnu la voix de son vieil ami Lewis.
- Pourquoi est ce que tu m'appelles d'un numéro inconnu, Lewis ? Je t'ai pourtant bien fait comprendre que tu ne devrais te mettre en contact avec moi qu'en cas d'urgence. S'est-il passé quelque chose de grave ?
- Jem, je suis désolé mais je viens d'être arrêté par les agents de la police départemental. J'ai passé toute la nuit en garde à vue. C'est inconcevable !
- Quoi ? Qu'est-ce... Je ne comprends pas... Qu'est-ce qui s'est passé ?
- L'inspecteur Adambou a des preuves en béton contre moi, je ne sais pas comment il a réussi à avoir toutes ces informations...
- Je n'y suis pour rien...
- Ne t'en fais pas, je n'en doute pas. Tu n'as rien à craindre car je n'ai pas l'intention de t'impliquer... Je veux que tu te charges de me trouver le meilleur avocat de toute l'île. C'est cette fille, Jamis ! C'est elle qui m'a livré, j'en mettrai mon doigt au feu ! Il faut que tu t'occupe d'elle sinon elle va te faire couler, toi aussi !
- Non, Lewis... Ça ne peut pas être possible ! Vekki n'a pas pu avoir accès à mon coffre fort...
- Je le crains bien malheureusement. Autrement je ne sais pas par quel magie Adambou aurait pu réunir toutes les preuves qui m'inculpent. C'est cette pétasse ! Il faut que tu lui règles son compte !L'appel s'interrompit avant même que Jamis ait eu le temps de le réaliser. Il estimait n'avoir aucun intérêt à réfléchir aux ennuis que traversait Lewis pour le moment car il avait des choses plus importantes à faire soit de faire comprendre à Salsa qu'elle ne devrait pas rechigner à vouloir entièrement compter sur son soutien.
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Séduction Dangereuse
RomanceCe qu'ils sont beaux les deux fils du célèbre couturier-designer Alessandro Campobello ! Mais bien souvent les apparences sont hélas trompeuses ; ne vous y fiez jamais et cela Vekki devra l'apprendre à ses dépens. Tout ce qui était hier peut ne pas...