Séduction Dangereuse

Chapitre 53

Marco attendait dans sa petite voiture couleur verte, il observait à travers le rétroviseur et finit par apercevoir Jamis pointer le bout de son nez. Il se précipita hors du véhicule et marcha à sa rencontre.

- Vous êtes Jamis Campobello ? Lui demanda t-il. Je suis Marco, je suis venu de la part de Kendra.
- C'est donc vous qu'elle a choisi d'envoyer ? Grommela Jamis sceptique.
- Ouais, c'est bien moi. Allez, montez ! Je n'ai pas du temps à perdre.

Jamis hésita un moment mais finit par s'exécuter. Après avoir fait un bout de chemin, Marco arrêta la voiture et lui intima l'ordre de descendre.

- Pourquoi ? S'enquit ce dernier surpris.
- Parce que Kenny ne tient pas à ce que vous reconnaissiez le chemin que nous allons bientôt emprunter. Comme vous pouvez le comprendre, elle ne vous fait pas du tout confiance. Eh bah c'est à prendre ou à laisser, nous n'allons pas y passer la journée !
- Prendre quoi ? S'emporta Jamis qui perdait de plus en plus patience. Vous ne me dites rien du tout !
- Eh bah, monsieur, vous allez devoir vous calmer si vous ne voulez pas que je monte à mon tour sur mes grands chevaux. Je vous invite à monter dans le coffre de cette voiture, c'est à cette seule condition que je vous amènerai jusqu'à Kenny.
- Quoi ? Dans le coffre de cette minuscule voiture ? Vous êtes sérieux ?

Jamis avait beau protester mais il finit par accepter le marché. Il grimpa alors dans le coffre à l'espace assez restreint du véhicule puis Marco se remit en route.

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Jamis avait fini par croire que le véhicule n'allait jamais se stationner, il avait bien failli s'étouffer à l'intérieur, lui qui ne supportait pas de rester enfermé dans un espace petit ou même grand... Kendra avait tout intérêt à l'écouter autrement il ne répondrait plus de rien.

- Vous pouvez sortir, monsieur, lui fit savoir Marco en soulevant le coffre de sa voiture.

Jamis ne se fit pas prier et s'extirpa hors du coffre peu spacieux. Il souhaita d'abord se dégourdir les jambes avant de s'imprégner des lieux mais il n'eut pas le temps de le faire car quelqu'un vint l'assommer par derrière. Il s'écroula et alors Kendra intima l'ordre à Marco de le porter dans la même pièce où elle retenait Vekki en captivité.

La jeune femme entendit un grincement de porte puis Marco apparut avec le corps de Jamis qu'il transportait sur ses larges épaules. Il le laissa tomber comme un vulgaire sac de maïs et se plaignit de sa lourdeur en jurant en italien.

- Il... Il est vivant ? Voulut savoir Vekki en observant le corps inerte de Jamis qu'on essayait de ligoter contre un pilier.
- Ah oui, quand même ! Répondit Marco avec sarcasme. Tu ne te sentiras plus du tout seule dès à présent puisque tu as maintenant de la compagnie. Tu n'as toujours pas faim, t'es sûre ?

Vekki ne répondit rien. Elle n'avait rien avalé depuis deux jours mais seulement bu de l'eau. Elle n'avait aucun appétit, et dire qu'elle avait espéré que Jamis pourrait venir à son secours mais L'idiot s'était fait capturer à son tour. Comment allaient-ils pouvoir se sortir du pétrin ?

Marco s'en alla peu de temps après et alors Jamis commença à bouger les paupières. Vekki ne sut si elle devrait s'en réjouir ou non. Elle l'entendit grogner puis se plaindre de douleurs à la tête. Il réalisa bien vite qu'il n'était pas du tout libre de ses mouvements.

- Ce fils de chien m'a assommé et... ligoté ! Pesta t-il.
- Ça aurait bien pu être Kendra aussi, lui fit savoir Vekki. Elle est très douée pour assommer les gens. Comment te sens-tu ?
- Mal ! J'ai le crâne en morceaux, grimaça Jamis. Et toi ? Ils ne t'ont fait aucun mal, J'espère ?

Vekki fronça les sourcils. Comme s'il s'en souciait.

- À part que j'ai été assommée puis conduite ici, je n'ai pas été victime de maltraitance, ironisa t-elle.
- Je suis désolé, Vekki mais je te promets que je vais réussir à te faire sortir d'ici, affirma Jamis en se raclant la gorge.
- Et comment ? Par magie ? Laisse-moi deviner, tu n'as même pas jugé utile de prévenir la police !
- Si je l'avais fait, Kendra s'en serait prise à ta vie et aurait aussitôt disparu sans laisser de traces.
- Alors je dois comprendre que tu t'inquiètes maintenant de ce qui peut m'arriver ?

Jamis choisit de ne pas répondre. Il en profita pour promener son regard dans la pièce dans laquelle ils étaient retenu en captivité. Il remarqua tout plein de bric à brac posé ici et là ainsi qu'une quantité non négligeable de poussière qui traînait sur les quelques meubles usés et sur le carrelage avec la présence d'énormes toiles d'araignée comme si cette pièce avait rarement été nettoyée. Un sous-sol ? Bien sûr ! Ils étaient donc enfermés dans un sous-sol.

- Ta très chère Kendra est une meurtrière ! Déclara Vekki avec dédain. Elle a tué sa meilleure amie de sang froid... J'ai vu le sang de Kaelis se répandre sur le carrelage du bord de la piscine. Elle était devenue complètement hors de contrôle...
- Kaelis n'est pas morte, elle va s'en sortir, marmonna Jamis sans cesser de réfléchir au moyen de sortir de cette pièce. Je me suis rendu à la clinique où elle a été admise. Une enquête est en cours pour coincer le coupable mais l'enquête ne pourrait aboutir que lorsque Kaelis se réveillera et qu'elle sera capable de parler. On a plus qu'à espérer qu'elle reprenne rapidement conscience.
- Elle se décidera peut-être à couvrir son amie...
- Ne sois pas bête !
- Tu ne me parles pas comme ça. C'est de ta faute si je me retrouve dans ce pétrin. C'est toi qui m'a obligé à prendre la place de cette cinglée d'où sa haine à mon encontre. C'est toi qui m'a fait venir de force à Palmarès Island et qui m'a séparé de ma famille et de tout ceux qui m'étaient chères !
- Et que veux-tu que je réponde à cela ? Ce qui est fait est fait, Vekki. C'est inutile de ressasser le passé. Au lieu de ça, laisse-moi plutôt réfléchir au moyen de nous sortir d'ici.

Vekki se décida à ne plus ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit. Elle s'énervait à chaque fois même si l'effet de converser avec quelqu'un la rassurait quelque peu. Jamis préféra se taire aussi. Il n'avait aucune envie de se disputer avec Vekki en ce moment crucial. Il la trouvait déjà bien amoché comme cela mais elle avait beau avoir des cernes, les cheveux en désordre, la peau recouverte de poussière, elle était toujours aussi magnifique. Sa dignité et son courage transparaissaient encore et toujours dans chacune de ses paroles et dans ses moindres expressions faciales. Jamis admirait cette femme et ne s'en lassait pas. Rien ne la déséquilibrait, ni les torts qui lui avaient été causés, ni les bassesses dont il s'était rendu coupable à son encontre, ni même son amour bafoué pour Gennio, rien. Pas même cette peur qu'on pouvait difficilement déceler dans son regard. Oui, elle avait peur malgré tout mais elle luttait contre cela aussi, elle était résolue à ne pas lui céder.